La résolution adoptée le 27 mars par l'Assemblée générale de l'ONU au sujet de la Crimée est contre-productive, la communauté internationale devant rechercher une stabilisation de la situation en Ukraine, a annoncé hier le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. «L'initiative contre-productive concernant la résolution de l'Assemblée générale ne fera que rendre plus compliqué le règlement de la crise politique intérieure en Ukraine. Nous appelons tous les membres de la communauté internationale qui sont constructifs et indépendants dans leurs opinions à faire des efforts en vue de stabiliser la situation dans ce pays et à respecter les résultats du vote librement exprimé par la population de la Crimée, qui a joué un rôle historique et dont il est inutile de discuter», indique le communiqué. Selon la diplomatie russe, la résolution proposée par l'Ukraine constitue «un appel adressé aux pays membres de l'ONU à ne pas reconnaître les résultats de la réalisation par les habitants de Crimée de leur droit légitime à l'autodétermination». La résolution, soumise par l'Ukraine et dénonçant le récent référendum en Crimée, a été adoptée par 100 voix pour, 11 contre et 58 abstentions. Ont voté contre, l'Arménie, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le Nicaragua, la Russie, le Soudan, la Syrie, le Venezuela et le Zimbabwe. Le président Ianoukovitch prône un référendum Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a appelé hier le peuple d'Ukraine à organiser un référendum, au lieu de l'élection présidentielle anticipée fixée par le nouveau «parlement» au 25 mai. «Seul un référendum et non une élection présidentielle anticipée pourrait stabiliser la situation politique et sauvegarder la souveraineté et l'intégrité de l'Etat ukrainien», a déclaré M. Ianoukovitch dans son message, cité par la chaîne de télévision Rossia 24. Un changement de pouvoir s'est opéré le 22 février en Ukraine. La Rada «suprême» a démis le président Viktor Ianoukovitch de ses fonctions, nommé le président du Parlement Alexandre Tourtchinov chef de l'Etat par intérim et réformé la Constitution. M. Ianoukovitch a qualifié ces événements de coup d'Etat. Moscou conteste également la légitimité des décisions de la Rada. La Crimée, République autonome à majorité russophone située dans l'est de l'Ukraine, n'a pas reconnu les nouvelles autorités de Kiev. Elle a proclamé son indépendance vis-à-vis de l'Ukraine et la réunification avec la Russie au terme d'un référendum du 16 mars où 96,7% des habitants de la péninsule ont appuyé cette décision. La Russie et la Crimée ont signé le traité sur le rattachement de la République de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie le 18 mars.