L'ancien président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a appelé vendredi à mener un référendum sur le statut de chaque région en Ukraine afin de déterminer leur statut, au lendemain de l'adoption par l'ONU d'une résolution non contraignante dénonçant le rattachement de la Crimée à la Russie. "Comme président (...) j'appelle chaque citoyen ukrainien raisonnable: ne laissez pas les imposteurs vous utiliser! Exigez l'organisation d'un référendum sur le statut de chaque région en Ukraine", a-t-il lancé au peuple ukrainien. "Seul des référendums dans toute l'Ukraine et non des élections anticipées pourront stabiliser la situation politique et préserver la souveraineté et l'intégralité de l'Ukraine", a estimé le président ukrainien, cité par l'agence Itar-Tass. La semaine dernière, quelque 4.000 personnes ont pour la première fois manifesté, à Donetsk, une ville russophone de l'est de l'Ukraine. Ils ont ainsi évoqué le retour de Viktor Ianoukovitch, destitué fin février par le Parlement, à la suite de manifestations populaires dans la capitale ukrainienne Kiev. Ces protestations avaient causé la mort de plus de 100 personnes, selon les autorités ukrainiennes. Les manifestants scandaient des slogans réclamant également la démission de Serguiï Tarouta, récemment nommé gouverneur de la région par les nouvelles autorités à Kiev. En outre, Ianoukovitch a demandé à être radié du Parti des Régions, dont il était le dirigeant, et qui doit se réunir samedi pour définir sa stratégie pour l'élection présidentielle le 25 mai prochain. --L'ONU dénonce l'annexion de la Crimée, insiste sur une issue pacifique-- L'appel de l'ancien président ukrainien intervient au lendemain de l'adoption par l'assemblée générale de l'ONU d'une résolution non contraignante qui dénonce le référendum en Crimée et le rattachement de cette péninsule à la Russie. Cette résolution proposée par l'Ukraine et co-parrainée par les Occidentaux, a recueilli 100 voix pour, 11 contre et 58 abstentions sur les 193 membres de l'Assemblée générale. Le texte souligne que "le référendum du 16 mars, n'ayant aucune validité, ne peut pas justifier un quelconque changement du statut" de la Crimée et demande à tous les Etats et organisations internationales "de ne reconnaître aucun changement de (ce) statut". La résolution invite ainsi "toutes les parties à chercher une "issue pacifique" à cette crise par un "dialogue politique direct" et affirme "l'engagement (de l'Assemblée) envers la souveraineté, l'indépendance politique, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues". --Concertation UE-USA pour aider l'Ukraine-- Européens et Américains ont décidé de se concerter le 2 avril à Bruxelles sur les moyens d'aider l'Ukraine à solder sa dette gazière et d'assurer à ce pays une sécurité pour ses approvisionnements. Cette décision fait suite aux déclarations du président américain Barack Obama, qui avait réaffirmé lundi le soutien de l'Europe et des Etats-Unis au gouvernement ukrainien. "L'Europe et les Etats-Unis sont unis pour soutenir le gouvernement ukrainien et les Ukrainiens, nous sommes unis pour faire payer un coût à la Russie pour les actions qu'elle a entreprises jusqu'ici", a déclaré le chef de la Maison blanche. De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, par la voix de son chef de mission en Ukraine, qu'une aide située entre 14 et 18 milliards de dollars va être accordée au profit de Kiev. Peuplée en majorité de russophones, la république autonome ukrainienne de Crimée a refusé de reconnaître les nouvelles autorités de Kiev et proclamé son indépendance vis à vis de l'Ukraine et la réunification avec la Russie, à l'issue d'un référendum tenu le 16 mars lors duquel 96.7% des habitants de la péninsule ont appuyé cette décision. La Russie et la Crimée ont signé le traité sur le rattachement de la république de Crimée et de la ville de Sébastopol à la fédération de Russie le 18 mars dernier . Suite aux démarches de Moscou, l'UE et les Etats-Unis ont introduit des sanctions contre une série de personnalités politiques russes. En outre, les préparatifs pour le G8 de juin dans la ville russe de Sotchi ont été suspendus.