La dette extérieure publique du Maroc a poursuivi son trend haussier en 2013 se situant à 26,5 % du Produit intérieur brut (PIB) contre 25,7 % en 2012, soit une augmentation de 0,8 %, a indiqué la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE) qui relève du ministère de l'Economie et des Finances. La DTFE a précisé dans un bulletin statistique que l'encours de cette dette s'est établi à 234,74 milliards de dirhams (1 euro=11,24 DH) contre 212,71 mds de DH à fin 2012, soit une hausse de 10,35 %. La même source a ajouté que selon la structure de la dette publique, les créanciers multilatéraux constituent le premier groupement de créanciers du Maroc avec une part de 51 % de la dette extérieure publique, suivis des créanciers bilatéraux avec 32,8 % et des institutions financières monétaires et des banques commerciales avec 16,2 %, soulignant que l'euro occupe 73,8 % de la structure de cette dette tandis que le dollar détient 11,4 %. Par ailleurs, la note de la DTFE relève que le Trésor accapare 55,3 % du total de la dette extérieure publique demeurant ainsi le principal emprunteur, suivi par les établissements publics qui détiennent 44,7 %, alors que les banques et les collectivités locales ne comptent à leurs actifs que 0,4 %. Pour rappel, selon les estimations du ministère de l'Economie et des Finances révélées en janvier dernier, le déficit budgétaire du Maroc s'est établi à 5,4% du PIB en 2013 contre 7,3 % en 2012. La même source a indiqué que ce recul de 1,9 % du déficit a été obtenu à la faveur de la baisse des dépenses ordinaires de 3,1 % en lien dans une large mesure à la réduction des charges de la compensation et à la rationalisation des autres dépenses de fonctionnement ainsi qu'à l'amélioration des recettes par l'augmentation des recettes de la TVA et des droits d'enregistrement et de timbre. A cause de ce déficit budgétaire, l'agence d'évaluation financière américaine Moody's, la deuxième plus importante agence de rating au monde, a maintenu, dans son dernier rapport d'analyse annuel, "négative" la note souveraine du Maroc. Cette note avait été abaissée, en février 2013, de "stable" à "négative". Selon l'agence, le Maroc gardera sa note "Ba1", en catégorie spéculative, tout en l'accompagnant, toutefois, de perspectives négatives en raison de "la compétitivité du pays bridée par un faible niveau du PIB par habitant et des rigidités structurelles importantes", soulignant notamment "la faible efficacité du marché du travail, l'innovation limitée et l'inadéquation des compétences qui contraignent le potentiel de croissance des secteurs non primaires". La loi de finances 2014 table sur un déficit budgétaire de 4,9% du PIB sur la base des hypothèses d'un taux de croissance du PIB de 4,2%, d'un taux de change moyen de 8,5 dirhams/dollar et d'un cours moyen de pétrole de 105 dollars le baril. Mais, deux institutions publiques d'analyse économique, le Haut-commissariat au plan (HCP) et le Centre marocain de conjoncture (CMC) ont prédit un fléchissement de la croissance, en raison des contreperformances du secteur agricole dues à un important déficit pluviométrique observé depuis le démarrage de la campagne agricole 2013/2014.