Les cours du pétrole ont terminé la séance en nette hausse avant-hier à New York, portés par la persistance des blocages sur les exportations libyennes et un rapport de bonne tenue sur l'emploi américain. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a gagné 85 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 101,14 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 106,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 57 cents par rapport à la clôture de la veille. Des rumeurs sur le début de négociations entre les autorités libyennes et des rebelles autonomistes qui bloquent depuis huit mois des terminaux pétroliers dans l'Est du pays avaient fait espérer aux investisseurs la reprise imminente des exportations. La perspective du retour en masse de brut libyen sur le marché mondial avait pesé sur les cours du Brent et du WTI ces derniers jours. Mais les rebelles de l'est du pays ont nié avoir conclu un accord et aux dernières nouvelles, il n'y avait pas de brut qui sortait des ports libyens, a remarqué Phil Flynn de Price Futures Group. Le pays dispose d'importantes réserves d'hydrocarbures mais en raison de divers mouvements de protestation depuis l'été dernier, la production est descendue à moins de 250 000 barils par jour contre environ 1,5 million il y a un an. De plus, même si les terminaux pétroliers étaient rouverts, il n'est pas du tout certain qu'un volume d'exportation de 600 000 barils par jour puisse être rapidement retrouvé, puisque les infrastructures ont pu être endommagées par des mois d'arrêt de la production, soulignait-on chez Commerzbank. Les cours du brut ont aussi été aidés vendredi par des chiffres sur le marché du travail américain jugés assez solides pour montrer que la reprise économique est en cours, mais pas suffisamment pour inciter (la banque centrale américaine) à faire plus pour stimuler la croissance, a indiqué Tim Evans de Citi. Selon le rapport mensuel du département du Travail, le taux de chômage aux Etats-Unis est demeuré inchangé en mars, à 6,7%, et les créations d'emplois ont progressé de façon quasi conforme aux attentes, à 192 000. Pour Robert Yawger de Mizuho Securities USA, les investisseurs continuent par ailleurs à digérer l'annonce mercredi d'une baisse des stocks de pétrole aux Etats-Unis et surtout celle d'un nouveau recul des réserves à Cushing, le terminal pétrolier où sont entreposés les barils servant de référence au cours du WTI coté à New York. Une diminution des stocks est généralement synonyme d'une plus forte demande en brut et est de nature à faire monter les prix. En Asie, les cours du pétrole étaient stables dans les échanges matinaux, dans un marché attentiste avant la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, des chiffres clé pour juger de l'état de l'économie américaine, première consommatrice mondiale de brut. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait 4 cents à 100,33 dollars et le Brent de la mer du Nord à même échéance cédait 2 cents à 106,13 dollars.