Le prix du pétrole a terminé la semaine en hausse avant-hier à New York, porté par des indicateurs américains de bon augure pour la demande en brut et la crainte de tensions géopolitiques perturbant le marché de l'énergie en Europe. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai s'est apprécié de 39 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour s'établir à 101,67 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 108,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 24 cents par rapport à la clôture de la veille. Les chiffres américains sur les revenus et les dépenses des ménages publiés en début de séance étaient à l'image de ceux diffusés plus tôt dans la semaine sur le PIB ou l'emploi, c'est à dire plutôt positifs. Ils alimentent l'espoir de voir la demande en brut progresser aux Etats-Unis, a souligné l'analyste indépendant Andy Lipow. Les acteurs du marché misent également sur un regain de consommation d'or noir à l'approche de la fin de la saison de maintenance des raffineries, à l'issue de laquelle elles devraient avoir besoin de brut supplémentaire. Par ailleurs, le marché parle encore de la baisse des réserves de brut à Cushing, annoncée mercredi par le département américain de l'Energie, a souligné Robert Yawger de Mizuho Securities USA. C'est dans ce terminal pétrolier, situé dans l'Oklahoma, que sont entreposés les barils servant de référence aux prix du WTI. C'est la huitième semaine de recul de ces stocks, à leur plus bas depuis janvier 2012; tant qu'on restera sur cette tendance, cela devrait empêcher les cours de baisser, a avancé le spécialiste. La crainte d'une escalade des tensions géopolitiques autour de l'Ukraine, pouvant perturber le marché de l'énergie en Europe si d'éventuelles sanctions plus sévères étaient décidées à l'encontre de Moscou, a aussi participé à la progression des cours du baril. Le président américain Barack Obama a exhorté vendredi Vladimir Poutine à retirer ses troupes massées le long de la frontière de l'Ukraine, qui craint une invasion de sa partie orientale après la perte de la Crimée. La diplomatie russe a accusé en retour les dirigeants occidentaux d'être soit mal informés soit de mauvaise foi. Autre source de perturbation de l'offre sur le marché mondial, la situation en Libye continue de se détériorer, la production journalière étant apparemment tombée à 170 000 barils par jour, a rappelé Robert Yawger. Le secteur pétrolier y est bouleversé depuis l'été dernier à cause de divers mouvements de protestations, notamment de la part de rebelles qui réclament l'autonomie de la région orientale de Libye. Parallèlement au Nigeria, des attaques contre des oléoducs dans le delta du Niger ont obligé Shell à déclarer une situation de force majeure, a indiqué Robert Yawger. Cela perturbe l'approvisionnement en brut en provenance de l'Afrique. En Asie, les cours du pétrole étaient sans direction dans les échanges matinaux, partagés entre la perspective d'un regain de demande aux Etats-Unis et des craintes quant à l'approvisionnement du marché en brut nigérian. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai s'appréciait de huit cents à 101,36 dollars. Le Brent de la mer du Nord à même échéance, cédait 13 cents, à 107,70 dollars.