Les cimentiers, suisse Holcim et français Lafarge, jusqu'à présent concurrents, vont fusionner pour créer le numéro 1 mondial des matériaux de construction. La nouvelle entité, baptisée LafargeHolcim, pèsera 40 milliards d'euros en Bourse et dégagera des ventes totales de 38,6 milliards de francs suisses. "Ce projet est une réelle opportunité dans l'histoire (centenaire) des deux sociétés", a affirmé lundi le président de Holcim, Rolf Soiron, lors d'une conférence de presse à Paris. Le rapprochement entre Holcim, créé en 1912, et son concurrent Lafarge, fondé en 1833, constitue "une occasion unique de création de valeur pour les actionnaires, a-t-il ajouté. La transaction sera effectuée via une offre publique d'achat (OPA) entre égaux initiée par le groupe helvétique. L'OPA sera réalisée avec un ratio d'échange d'une action Holcim pour une action Lafarge. L'opération, à laquelle les deux conseils d'administration ont donné leur feu vert, doit être clôturée au premier semestre 2015. Le directeur général (CEO) de la nouvelle entité sera le P-DG de Lafarge, Bruno Lafont, qui siègera également au conseil d'administration. Wolfgang Reitzle, membre du conseil d'administration de Holcim, en sera le président. Le futur géant des matériaux de construction sera coté à la Bourse suisse et à Euronext. Il sera domicilié en Suisse. Le directeur financier (CFO) de Holcim, Thomas Aebischer, deviendra le CFO du nouveau groupe, tandis que Jean- Jacques Gauthier, CFO de Lafarge, sera le "Chief Integration Officer". L'actuel patron de Holcim, Bernard Fontana, assurera ses fonctions jusqu'à la finalisation de l'opération et co-présidera le comité d'intégration. Les deux sociétés tablent sur des synergies annuelles de 1,7 mrd CHF sur trois ans, dont un tiers dès la première année. Afin d'obtenir l'aval des autorités de la concurrence, Holcim et Lafarge vendront des actifs à hauteur de 10% à 15% de leur EBITDA total ou 6 mrd CHF du chiffre d'affaires. Après ces désinvestissements, le groupe réalisera 60% de l'activité dans les marchés émergents.
Pas d'examen de la COMCO Au total, 15 régulateurs - notamment de l'UE, du Canada, du Brésil, de l'Inde et de Chine - vont passer la fusion à la loupe, selon le P-DG français. La Commission de la concurrence (Comco) n'examinera pas la fusion, car le groupe français réalise un chiffre d'affaires inférieur à 100 millions de francs en Suisse. Leur mariage créera le numéro 1 mondial du ciment, du béton et des granulats, avec des ventes totales de 38,6 milliards de francs et un résultat brut d'exploitation (EBITDA) de 7,8 milliards de francs. Le patron de Lafarge a insisté qu'il n'y aura pas de réduction de postes, ni de fermeture d'usine. La fusion n'a pas été effectuée en vue de restructurer les deux groupes, a souligné M. Lafont. Ce dernier a également insisté sur l'aspect équilibré de l'opération. "Nous ne déménageons pas le siège social, nous organisons les sièges (en Suisse et en France) d'une manière équilibrée", a-t-il dit. Deux tiers des cessions seront effectuées en Europe, a indiqué M. Lafont. Des recoupements entre les deux groupes existent notamment en France, en Allemagne et au Royaume-Uni, mais aussi aux Etats-Unis, au Brésil et en Chine, alors que les deux sociétés sont complémentaires dans les autres pays d'Amérique latine et en Afrique. Les deux groupes réunis disposent d'une capacité cimentière de 427 millions de tonnes, de ventes de granulats de 348 millions de tonnes et de ventes de béton prêt à l'emploi de 70 millions m3. La nouvelle entité sera positionnée dans 90 pays et répartie "de façon équilibrée" entre pays développés et à forte croissance. "Aucun pays ne représenterait plus de 10% environ des ventes du nouvel ensemble", ont souligné les deux sociétés.
GBL approuve la fusion Le Groupe Bruxelles Lambert (GBL), holding du milliardaire belge Albert Frère et premier actionnaire du cimentier français Lafarge, a annoncé lundi qu'il approuvait sa fusion avec le suisse Holcim, qui devrait donner naissance à un géant mondial des matériaux de construction. GBL "approuve le projet de rapprochement" et souligne que le nouveau groupe, qui sera baptisé "LafargeHolcim" et présent dans 90 pays, "disposera d'une plateforme de croissance d'une qualité inégalée et d'importantes perspectives de création de valeur". GBL est le premier actionnaire de Lafarge avec une participation de 21%. Il "apportera l'intégralité de ses actions Lafarge à l'offre publique d'échange qui sera initiée par Holcim". "En cas de réalisation de cette opération, GBL, dont la participation dans Lafarge représente une valeur de marché de 3,9 milliards d'euros ou 24% de son actif net ajusté sur la base du cours de clôture du 4 avril 2014, serait amenée à détenir une participation de l'ordre de 10% dans le nouvel ensemble. Les conséquences financières et comptables résultant de cette opération seront déterminées au fur et à mesure de l'évolution de la transaction", précise-t-il.
Réduction des surcapacités Avec un chiffre d'affaires de 15,2 milliards d'euros l'an dernier, Lafarge revendique le titre de numéro un mondial des matériaux de construction (ciment, granulats et bétons confondus), et celui de n°1 en termes de chiffre d'affaires dans le ciment (avec 9,6 milliards d'euros de ventes l'an dernier). Le groupe français est présent dans 62 pays et compte environ 64 000 collaborateurs. Holcim emploie environ 71 000 personnes dans 70 pays. Il a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 19,7 milliards de francs. Les deux titres ont positivement réagi à cette annonce. L'action Holcim a clôturé en hausse de 1,62% à 81,50 francs suisses, alors que le SMI a terminé en baisse de 1,1%. Le titre Lafarge a clôturé en progression de 2,6% à 65,74 euros, dans un CAC 40 en repli de 1,08%. En matière de ciment, LafargeHolcim est clairement leader mondial du marché, selon la Banque cantonale de Zurich (ZKB). L'allemand HeidelbergCement, autre fabricant de ciment, suit directement le groupe avec une capitalisation de 15 milliards de francs. La Banque Notenstein estime que les synergies attendues grâce à la fusion constituent une raison importante pour acheter l'action. Holcim et Lafarge pourront réduire des surcapacités dans des pays et certaines régions et atteindre une meilleure utilisation des capacités et rentabilité des usines.
Un couple franco-allemand dynamique pour diriger LafargeHolcim sera piloté par le couple franco-allemand Bruno Lafont, CEO, et Wolfgang Reitzle à la tête du conseil d'administration. Le rassemblement de deux personnalités dynamiques, un énarque qui a gravi les échelons du groupe français et un ingénieur et économiste "tonique", marié à une animatrice de télévision. M. Reitzle ne cherche pas la publicité. La presse de boulevard allemande cible plutôt sa femme Nina Ruge, animatrice de télévision, actrice et écrivaine. En revanche, les experts croient le futur président du conseil d'administration capable de mettre en œuvre la fusion. Davantage encore, ils estiment qu'il aurait pu en être à l'origine. "La fusion convient bien à Wolfgang Reitzle. Si le moment avait été différent, on pourrait y voir sa signature", a déclaré l'analyste du Crédit Suisse Misha Weber.
Gaz industriels Le futur président du conseil d'administration, 65 ans, a été actif dans plusieurs groupes avant de rejoindre l'organe de surveillance d'Holcim en 2012. Ingénieur et économiste, il a travaillé pendant 23 ans pour BMW. En 1999, il devient le patron de Premier Automotive Group et vice-président du groupe américain Ford. Avant de tourner le dos à l'automobile en 2002 pour le leader mondial des gaz industriels, qu'il dirige dès 2003, poste qu'il va devoir abandonner en mai. Actuellement, il préside également le conseil de surveillance du fabricant de pneumatiques Continental et avait été désigné récemment à la succession de Rolf Soiron à la présidence du cimentier saint-gallois. Plein d'énergie et d'entrain, il a transformé Linde d'une quincaillerie à une entreprise de pointe dans le domaine technologique. Il est évoqué comme quelqu'un de stimulant et d'enthousiaste. Il parle clairement, même sur des thèmes politiques.
Musique classique et cigarillos Une personnalité dynamique qui est aussi attribuée au futur CEO du groupe. Après des études à HEC Paris, M. Lafont, âgé aujourd'hui de 57 ans, a été diplômé en 1982 de l'Ecole nationale de l'administration (ENA), d'où sont sortis plusieurs présidents français et les hauts fonctionnaires de l'Etat. Plutôt que le service public, il choisit Lafarge et n'en partira plus. Mais ce passionné de musique classique et amateur de cigarillos "vit son entreprise comme une collectivité", a expliqué à l'ATS l'un de ses proches collaborateurs. Il est très attaché à la trace laissée par ces prédécesseurs, notamment à Olivier Lecerf à qui il a pensé au moment de cette fusion. Avec ce rapprochement, M. Lafont fait du groupe "une grande boîte franco-européenne présente partout dans le monde", selon ce collaborateur. Germanophone, il est "suisso-compatible" et son profil "se mariera parfaitement avec la gestion pragmatique et respectueuse des entreprises suisses", ajoute-t-il également. "Il connaît bien les marchés du ciment", souligne l'analyste de la Banque cantonale zurichoise (ZKB) Martin Hüsler.
Proche du maire de Chongqing Souriant, mais avec un caractère marqué, il affiche beaucoup de volonté. "Il s'est déjà penché sur la future organisation", admet son collaborateur. Et de préciser que le siège en Suisse a été "particulièrement" bien accepté par les autorités politiques françaises parce que la gouvernance est bien répartie et que des structures de Lafarge vont rester en France. Alors même que le nouveau ministre de l'Economie Arnaud Montebourg est plutôt partisan d'un protectionnisme économique. Il a pour sa part évoqué lundi une "vigilance" du gouvernement. Dans son parcours, M. Lafont a occupé plusieurs fonctions au Comité exécutif de Lafarge dès 1995. Il a continué sa progression en devenant directeur général en 2005, puis P-DG dès 2007. Administrateur d'EDF et d'Arcelor Mittal, il préside la commission du développement durable du patronat français, le Medef. Une expertise sur les questions d'environnement qui "fait référence" parmi les patrons français, selon son collaborateur. Il est par ailleurs conseiller du maire de la ville tentaculaire chinoise de Chongqing, qui totalise 32 millions d'habitants.
Une course d'obstacles pour parvenir à la fusion Les deux géants ont entamé avant- hier une course d'obstacles pour convaincre une quinzaine d'autorités de la Concurrence de la pertinence d'un projet qui doit donner naissance au géant mondial du béton. "Lafarge et Holcim sont tellement gros qu'ils ne se seraient pas engagés dans un tel projet de fusion" sans être convaincus d'obtenir le feu vert des autorités de la concurrence, a assuré Abdelkader Benchiha, analyste chez Natixis. "Les retombées boursières seraient négatives si la fusion ne se faisait pas", a-t-il ajouté, en rappelant que le titre du groupe français avait pratiquement gagné 10% depuis la révélation vendredi de négociations avec son rival helvétique. Après l'annonce officielle de l'opération, le président de Holcim Rolf Soiron et le P-DG de Lafarge Bruno Lafont se sont efforcés lundi de rassurer les responsables anti-monopole lors d'une conférence de presse conjointe à Paris. Après avoir rappelé la "complémentarité" des deux groupes, ils se sont engagés à céder des actifs pesant 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires combinés, dont deux tiers en Europe, où les deux entités se livraient jusque-là une concurrence acharnée. D'autres pays feront l'objet d'une attention particulière comme le Canada, les Etats-Unis, le Brésil "et peut-être l'Inde et la Chine", a précisé M. Lafont. "La première chose que nous allons montrer (aux autorités de la concurrence) est la complémentarité de nos positions", a affirmé le P-DG de Lafarge. Mais les cessions envisagées ne seront pas que cosmétiques car elles représenteront entre 10 à 15% de l'excédent brut d'exploitation (EBITDA) combiné des deux groupes. "Leur taille est importante, car nous sommes de grands groupes, mais il s'agit d'une part limitée en pourcentage", a ajouté le patron du groupe Lafarge, qui deviendra le patron opérationnel (ou CEO) de la nouvelle entité. Par conséquent, "si les désinvestissements ne représentent que 10 à 15% des résultats du groupe combiné, cela veut dire que les zones sur lesquelles les autorités de concurrence peuvent nous demander de limiter notre présence ou de la réduire, ne sont pas si importantes que cela", a-t-il assuré.
Vendre les actifs redondants: pas simple "Nous avons déclaré aux autorités européennes que nous voulons entamer ces discussions dans un esprit de coopération", a déclaré M. Soiron. Mais il a aussi lancé un message à la Commission européenne, qui a par le passé interdit la fusion de grands groupes européens, comme Péchiney et Corus dans l'aluminium ou Schneider et Legrand dans l'appareillage électrique. "Si nous n'arrivons pas à créer des champions mondiaux, alors on a perdu en Europe", a-t-il affirmé. Les deux groupes ne doivent pas seulement convaincre les autorités de la concurrence. Ils doivent également trouver des acquéreurs pour les activités dont ils devront se débarrasser. Pour les analystes d'Aurel BGC, "l'ampleur de la tâche sera vaste". Ils rappellent toutefois que les "cessions et échanges sont monnaie courante dans cette industrie". Aux Etats-Unis et au Canada, où le secteur de la construction a repris des couleurs, les deux groupes ne devraient pas rencontrer de problème pour vendre des actifs, ainsi que dans les pays émergents. La question se pose toutefois en Europe, dans des pays comme l'Espagne où le secteur de la construction est sinistré depuis la crise de 2008. Pour convaincre les autorités, les deux groupes vont "accélérer le processus de désinvestissement, pour pouvoir les effectuer pratiquement simultanément avec les décisions des autorités de la concurrence ou avant, si possible", a affirmé M. Lafont. "Elles seront faites sous la condition que la transaction soit conclue", a précisé le P-DG de Lafarge. Ensemble, Lafarge et Holcim représentent un chiffre d'affaires combiné (avant cessions d'actifs) de 32 milliards d'euros, et un EBITDA de 6,5 milliards d'euros.
Hausse envisagée pour Lafarge mais baisse en vue pour Holcim L'agence d'évaluation financière Moody's a annoncé envisager de relever la note de crédit du cimentier français Lafarge tout en abaissant de "stable" à "négative" la perspective de son concurrent suisse Holcim, alors que les deux groupes sont lancés dans un projet de fusion. "La fusion de Holcim et Lafarge va créer le plus grand et le plus largement implanté des cimentiers au monde, qui devrait offrir des synergies considérables. Si l'opération va à son terme, l'effet sera positif sur le crédit de Lafarge", a expliqué, dans un communiqué, Falk Frey, vice-président de Moody's. "En revanche, les risques liés à la complexité de l'opération pèsent négativement sur Holcim, ce qui entraîne un abaissement de la perspective", explique l'agence de notation dans un communiqué", estime par ailleurs M. Frey. Moody's souligne notamment que l'effet de levier sur la dette des deux groupes, qui est de 5,4 fois l'EBITDA pour Lafarge et 3,1 pour Holcim, est un élément important dans l'évolution envisagée de leurs notes respectives. "Si la transaction va à son terme, ce qui ne devrait pas arriver avant le premier trimestre 2015, la note de Lafarge pourrait être révisée à la hausse et rejoindre le niveau de celle de Holcim", explique Moody's dans son communiqué. L'agence de notation pointe en revanche les "incertitudes" liées à la réalisation de la fusion ainsi qu'à la "revente d'actifs identifiés" comme raisons qui pourraient entraîner un abaissement de la notation de Holcim. Lafarge est actuellement notée "Ba1" par Moody's, tandis que Holcim voit la sienne fixée au niveau "Baa2". Les deux plus grands cimentiers au monde vont fusionner pour donner naissance à un colosse du béton qui pèsera 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires (avant cessions) et comptera 130 000 salariés, une opération qui n'attend plus que le feu vert des autorités de la concurrence de plusieurs espaces économiques. Le siège du nouveau géant devrait être installé en Suisse et des actifs pesant cinq milliards d'euros de chiffre d'affaires, qui restent à préciser, seront normalement cédés.
Holcim, une entreprise plus que centenaire Le cimentier saint-gallois Holcim, a célébré en 2012 son centième anniversaire. La société a été fondée le 15 février 1912 à Holderbank (AG) par Adolf Gygi, sous le nom de Fabrique argovienne de ciment Portland. L'entreprise a toutefois entamé sa véritable expansion deux ans plus tard, déjà grâce à une fusion, avec la "Rheintalischen Cementfabrik Rüthi", une société détenue par Ernst Schmidheiny. Le groupe, qui prendra le nom de Holderbank en 1930 pour le conserver jusqu'en 2001, a effectué ses premiers pas à l'étranger dans les années 20 déjà. Cette expansion a conduit l'entreprise à réorganiser ses affaires en 1930, avec la création des sociétés holding Holderbank Financière Glaris (HOFI) ainsi que la Société suisse de l'industrie du ciment (Schweizerische Cement-Industrie Gesellschaft (SCI) à Ennenda (GL). Après le décès d'Ernst Schmidheiny, ses deux fils Ernst junior et Max ont poursuivi son œuvre, se partageant l'héritage. Ils diversifient alors les activités du groupe, ce qui lui permet de survivre à l'effondrement de la demande durant la Seconde Guerre mondiale.
Boom immobilier Avec le soutien du fils d'Adolf Gygi, Hans Gygi, le cimentier va alors reprendre le cours de son expansion, notamment grâce au boom immobilier des années 50 en Suisse. Ayant relativement bien résisté au choc pétrolier de 1973, Holderbank va alors effectuer ses premiers pas en Asie et accélérer son déploiement en Amérique latine. Avec Thomas à la barre, la 3e génération de Schmidheiny préside aux destinées du groupe, qui devient numéro un mondial en 1986. Les années 90 et suivantes seront consacrées à l'entrée du groupe sur de nouveaux marchés (Slovaquie, République tchèque, Russie, Argentine, Maroc, Vietnam, Chine, Thaïlande, Indonésie, Malaisie). Holcim va aussi consolider sa position dans les pays dans lesquels il est déjà actif.
Bénéfice en hausse en 2013 En 2013, le cimentier saint-gallois a dégagé un bénéfice net de 1,6 milliard de francs, un bond de 59,3% par rapport à l'exercice précédent. Le groupe doit toutefois composer avec une demande en berne sur certains marchés clés et a vu ses ventes se tasser de 6,8% à 19,72 milliards. Fin 2013, le groupe employait quelque 71 000 personnes dans environ 70 pays. En Suisse, son effectif s'élevait à 1 222 collaborateurs et 49 apprentis.
Lafarge fondé en 1833 De son côté, Lafarge a été fondé en 1833 en Ardèche et devient le plus grand cimentier français en 1947. En 1989, il a notamment acquis le groupe zurichois Cementia. A l'heure actuelle, il se revendique comme numéro un mondial du ciment, numéro deux des granulats et numéro quatre du béton. Selon des statistiques publiées en décembre par le magazine professionnel "Globalement", Lafarge est actuellement au deuxième rang mondial en termes de capacités de production de ciment, avec 205 millions de tonnes par an, et Holcim arrive troisième à 174 millions de tonnes. La première place est occupée par le chinois Anhui Conch (217 Mt). En Suisse, Lafarge possède notamment le bureau de négoce de béton Cementia à Zurich. En 2011, la division helvétique d'Holcim avait également repris les usines suisses de production de béton d'Hupfer AG, alors aux mains du groupe français.
Euro fort En 2013, le groupe français a vu son chiffre d'affaires se contracter de 4% à 15,2 milliards d'euros (18,6 milliards de francs), pénalisé par un euro fort par rapport au dollar et par la dépréciation des monnaies des pays émergents. Dans ce contexte, Lafarge est tout de même parvenu à dégager un bénéfice net de 601 millions d'euros, contre 365 millions l'année précédente. Fin 2013, il comptait quelque 64 000 collaborateurs dans 62 pays.