Le Festival de Cannes a choisi l'Italien Marcello Mastroianni, acteur fétiche de Federico Fellini, pour l'affiche de sa 67e édition du 14 au 25 mai, ont annoncé les organisateurs du plus grand rendez-vous mondial du 7e Art. Marcello Mastroianni prend la place du couple Paul Newman-Joanne Woodward l'an dernier, ou encore celle de Marilyn Monroe précédemment. "Avec Marcello Mastroianni et Federico Fellini, c'est un cinéma libre et ouvert au monde que l'on célèbre, c'est redire l'importance artistique du cinéma italien et européen à travers l'une de ses figures les plus solaires ", écrivent les organisateurs. L'affiche de couleur sépia, signée Lagency/Taste, est un portrait serré de l'acteur jeune le montrant en train de jeter un regard par-dessus ses lunettes noires. Elle a été réalisée à partir d'un photogramme, une image tirée du film " Huit et demi " de Federico Fellini présenté à Cannes en 1963 et qui racontait l'histoire d'un réalisateur dépressif fuyant le monde du cinéma pour se réfugier dans un univers peuplé de fantasmes. Mastroianni avait déjà tourné trois ans avant un autre film culte du cinéaste italien, " La Dolce vita ", avec Anita Ekberg. Ils tourneront ensemble encore d'autres films : " La Cité des femmes ", " Fellini Roma " ou " Ginger et Fred ". Marcello Mastroianni, décédé en 1996 à Paris à l'âge de 72 ans, a tourné avec les plus grands réalisateurs italiens (Dino Risi, Vittorio de Sica, Luigi Comencini, Ettore Scola, etc.) mais aussi étrangers (Louis Malle, Theo Angelopoulos, Manoel de Oliveira, Robert Altman, etc.). Le jury du 67e Festival de Cannes sera présidé par la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, seule femme cinéaste à n'avoir jamais obtenu la Palme d'or - c'était en 1993 avec " La Leçon de piano ". Le film d'ouverture, présenté hors compétition, est " Grace de Monaco " d'Olivier Dahan avec Nicole Kidman.
Les femmes mieux représentées que les années précédentes ? Cela devient un marronnier à Cannes, mais cette fois, c'est le délégué général du festival lui-même qui lance le débat. Lors de la conférence de presse de présentation des "heureux élus" sélectionnés au 67e festival de Cannes, Thierry Frémaux a eu un mot pour les réalisatrices. " Vous verrez une sélection de quarante-neuf longs-métrages, pour l'instant (...) C'est quinze réalisatrices qui seront présentes... Je ne le disais pas, avant, pour les réalisatrices, mais là, je le dis." Les dizaines d'articles reprochant à Cannes de trop souvent oublier les réalisatrices semblent donc avoir porté leurs fruits. Du moins, les femmes cinéastes ont-elles droit à une citation de la part de Thierry Frémaux. Mais après cela, les choses ont-elles vraiment changé ? 15 femmes pour 50 films, on se dit grosso modo qu'un film sur trois est réalisé par une femme. Ce qui serait assez exaltant, dans la mesure où seuls 23% des réalisateurs de longs-métrages étaient des femmes en 2013. A y regarder de plus près, la situation n'a rien d'exceptionnel. Notamment parce qu'un film présenté en séance spéciale, " Les Ponts de Sarajevo ", embauche à lui tout seul cinq réalisatrices. Seules deux femmes sont par ailleurs sélectionnées en compétition officielle, Naomi Kawase et Alice Rohrwacher, sur 18 réalisateurs (soit 11% du prestigieux contingent). Pas de quoi claironner. Sur les quatre dernières années, le nombre de cinéastes féminines sélectionnées dans cette catégorie reine reste très bas : 4 en 2011, 0 en 2012 (bouuuuh), 1 en 2013 et donc 2 en 2014. Espérons que cette progression se confirmera et que les réalisatrices redoubleront d'efforts pour s'imposer dans le saint des saints de la compétition officielle, les prochaines années. Et d'ici là, que le meilleur l'emporte !