Dans la quête d'une indépendance énergétique basée sur les énergies nouvelles, le développement du solaire est l'autre grand projet après la géothermie qui est la priorité numéro un du gouvernement djiboutien.
Pour ce faire, c'est l'éclairage public qui a été retenu par les autorités djiboutiennes pour porter les premiers pas de ce nouveau défi dans l'un des pays les plus ensoleillés au monde avec un ensoleillement journalier moyen de 5.5 kWh/m²/jour et 3240 heures d'ensoleillement annuel moyen. L'un des partenaires de Djibouti dans ce projet ambitieux est la Chine qui a déjà octroyé durant les deux dernières années à ce petit pays de la Corne de l'Afrique un don de 600 panneaux solaires destinés à l'éclairage public de la capitale djiboutienne. Pour le maire de la ville de Djibouti, Houssein Abdillahi Kayad, l'importance de ces installations de panneaux solaires pour la sécurité des habitants mitoyens est capitale. "Ce projet a permis d'embellir la capitale djiboutienne tout en assurant la sécurité des biens et des personnes, en leur offrant un environnement sain. Désormais, c'est une obligation morale de veiller au bon entretien de ce nouveau parc d'utilité publique et d'exhorter les usagers à préserver ces équipements collectifs de base", a-t-il confié. A entendre le directeur de l'Energie, Bouh Moussa Sougueh, beaucoup d'efforts ont été réalisés jusque- là dans ce domaine très porteur. "Le solaire s'est vulgarisé largement à Djibouti, et commence à être visible un peu partout dans le pays. Dans la capitale, les lampadaires solaires et les feux de signalisations qui fonctionnent également avec l'énergie solaire ont non seulement simplifié le quotidien des Djiboutiens, mais surtout changé et embelli notre capitale", a-t-il reconnu. Il a rappelé par ailleurs que le gouvernement japonais vient de financer la réalisation d'un projet de 28 lampadaires solaires de nouvelle génération devant l'un du tout nouveau lycée de la capitale. Selon lui, ce nouveau type de lampadaire a pour spécificité de pouvoir éclairer les deux côtés de la route et d'être facilement connectable avec le réseau national d'électricité une fois la durée de vie des panneaux atteint, à savoir 20 ans. "Ce projet est une composante du projet d'Introduction de l'Energie Propre par la Génération de système en utilisant le système solaire photovoltaïque, initié en 2009 entre le gouvernement de Djibouti et le gouvernement japonais. Il est doté d'une enveloppe totale de 610 millions de yens (soit 1 milliard 335 millions 9 cent mille francs djiboutiens) qui a servi a financé la centrale solaire photovoltaïque installée au Centre d' Etude et de Recherche de Djibouti (CERD) d'une capacité de 300kVA sur une superficie de 5200m²", a expliqué pour sa part le ministre djiboutien de l'Energie chargé des Ressources Naturelles, Ali Yacoub Mahamoud. L'exploitation du solaire fait également ses premiers pas dans le milieu rural avec plusieurs réalisations réussies dont notamment les pompages solaires, les écoles électrifiées au solaire, ou encore les dispensaires équipés d'installations solaires. La palme d'or de ce programme revient sans doute au village d'Ali-Addeh, situé au sud de Djibouti, qui est alimenté intégralement par une centrale solaire d'une capacité de 62 kW reliée à un réseau de distribution spécialement conçu pour alimenter toutes les habitations de ce village. Selon les chiffres de la Direction de l'Energie, on estime approximativement à plus de 928 kW la puissance solaire installée sur toute l'étendue du territoire djiboutien. A en croire M. Sougueh, le gouvernement émiriens en particulier le Fonds d'Abu Dhabi pour le développement et l'institut Masdar vont financer prochainement à Djibouti un projet de centrale solaire de 10 MW, et un autre projet de 50 MW verra également le jour dans la localité d'Ali-Sabieh, située au sud de Djibouti. "Nous souhaitons également renforcer la politique d'investissement et de développement de cette énergie à travers les partenariats public/privé mais de manière réfléchie et basée sur la planification énergétique du Gouvernement", a-t-il déclaré. Djibouti, qui importe actuellement 65% de son énergie de l'Ethiopie voisine, ambitionne de devenir en 2020 le premier pays africain à utiliser 100% d'énergie verte avec l'exploitation de son potentiel géothermique estimé à 1 000 MW. Actuellement, le coût de l'électricité est une contrainte majeure pour la diversification de l'économie djiboutienne et constitue l'un des enjeux les plus critiques pour le développement de Djibouti. Outre son manque de fiabilité, l'électricité à Djibouti est, selon la Banque mondiale, l'une des plus chères au monde.