Les enseignants-écrivains Abdallah Hammadi, Djamel Ali- Khodja et Hacene Saâdi, ont affirmé mardi passé à Constantine, que la fibre de l'écriture se travaille, s'entretient et s'épanouit avec de l'exercice et beaucoup de lecture. Intervenant au cours d'une journée d'étude portant sur la problématique de la création littéraire, organisée à l'université Constantine-1, M. Abdallah Hammadi, professeur au département de littérature arabe de l'université Mentouri, également traducteur, écrivain et poète, a souligné que sa passion pour la poésie et sa capacité d'en "apprendre par cœur des recueils entiers a largement contribué à son passage à l'écriture". Il a également soutenu que ses études en Espagne, sa découverte de la littérature latino-espagnole et arabo-musulmane, ont fait émerger chez lui le besoin de "coucher son univers sur une feuille de papier". Affirmant que l'écriture est d'abord "une manière de s'exprimer, de raconter son monde", l'enseignant-écrivain a également estimé que la capacité d'être "à l'écoute de son intuition, associée à une bonne dose du goût de risque" donnent naissance aux "meilleures créations littéraires". Pour l'écrivain Djamel Ali-Khodja, enseignant de littérature française à l'université Constantine 1, la fibre de l'écriture était plutôt "familiale". Neveu de Malek Haddad, grand écrivain et poète, décédé en juin1978, Ali Khodja avoue que sa passion pour la littérature a été fortement forgée par "un dosage harmonieux" que son oncle a pris soin de lui inculquer. Il a affirmé néanmoins que l'écriture est "un exercice au quotidien" et que la lecture d'œuvres de styles littéraires différents, demeure "l'atout majeur" de tous ceux qui caressent le rêve de devenir un jour écrivain. De son côté Hacene Saâdi, enseignant de littérature anglaise dans la même université, a considéré que l'écriture, "c'est aussi un style et un rythme". Pour trouver son style, "il faut s'approprier le langage" à travers, notamment, la lecture. L'écrivain est revenu sur son expérience dans l'écriture de son livre "Manière d'être, manière de vivre" pour affirmer qu'il a mis des années à écrire et à réécrire son manuscrit, affirmant que la "rature et la réécriture" font partie du "rite de l'écriture". Il a également soutenu que le rythme dans l'écriture reste "une particularité" où "chaque auteur doit retrouver la sienne". Il faut, a-t-il recommandé, de "prendre son temps", de "ne pas se brusquer" et "d'accepter son rythme, qu'il soit lent ou rapide". Abdallah Hammadi est l'auteur, entre autres, d'une biographie sur Kheireddine Barberousse, fondateur de la Régence d'Alger, tandis que Djamel Ali-Khodja a écrit plusieurs livres dont "Le Temps suspendu".