De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi L'occasion sera octroyée à l'ensemble des universitaires et écrivains algériens de décortiquer les œuvres du romancier Malek Haddad autour de lectures concrètes basées sur des critères plus ou moins romanesques. Le romancier sera évoqué les 1, 2 et 3 juin prochain autour d'une rencontre nationale baptisée en son nom. Des témoignages permettront de connaître les différentes facettes, les talents et le style de cet écrivain souvent omis… dans sa propre ville. Des lectures de la littérature algérienne seront également au menu «loin d'un quelconque tremplin», à en croire la direction de wilaya de la culture, organisatrice de cette rencontre. «Il est grand temps de rendre hommage aux personnes intéressantes qui ont contribué dans la sphère culturelle de Constantine, dont le journaliste et écrivain, Malek Haddad», a soutenu le directeur de la culture de wilaya, M. Foughali. Ainsi, l'initiative de la direction de la culture avec le soutien du ministère de la Culture et du wali de Constantine vient combler un vide qui a plongé les œuvres de Malek Haddad dans l'oubli. A l'occasion, un riche programme a été concocté par l'organisme culturel local qui fera participer outre des écrivains et universitaires constantinois, des poètes et d'autres romanciers venus des quatre coins du pays et même de l'étranger. Zineb El Aouedj (Paris), Bouzid Harzallah, Mohamedi Nacira (Alger), pour ne citer que ceux-là, étrenneront la première matinée du programme par des lectures poétiques qui seront accompagnées en slam sur fond musical avec le ôud de Karim Hazmoun. Profitant du passage à Constantine du romancier Yasmina Khadra qui donnera une conférence-débat sur son dernier roman, le Figuier de Barbarie, au Théâtre régional de Constantine à l'invitation des éditions Média plus, la direction de la culture entend saisir cette opportunité pour le primer aux côtés de Waciny Laaredj consécutivement à leurs œuvres, expliquent les initiateurs de cette rencontre. Des enseignants au département des langues animeront également ces journées qui retracent, voire remémoreront, l'écrivain. «Promenade avec Malek Haddad» et «ballade sur trois notes ou l'idée du voyage de Malek Haddad» sont deux témoignages retenus respectivement par Ali Khodja, enseignant à l'université Mentouri et neveu du romancier disparu et par Mme Nedjma Benachour. Pour sa part, Mme Halima Bensaïd s'illustrera par une communication intitulée «Malek Haddad et Franz Kafka : une étrange similitude». La manifestation mettra par ailleurs en exergue l'image poétique du recueil le Malheur en danger grâce au concours du professeur Mohamed Salah Kherfi de l'université de Jijel, ou encore l'image du désert dans Je t'offrirai une gazelle en conférence animée par Charfi Bekhouche de l'université de Khenchla. L'après-midi de la seconde journée sera chapeautée par le rédacteur en chef du quotidien arabophone An Nasr, Salim Boufendassa. Le dernier jour de la rencontre verra, entre autres, des éclairages sur les événements du 8 mai 1945 dans les romans algériens écrits dans la langue de Molière avec notamment l'intervention de M. Hamadi (Constantine). La rencontre devrait se clôturer par des recommandations et une soirée artistique. Il est attendu de ces journées l'émergence d'une autre vision, d'une autre perspective pour évoquer et pérenniser le talent de l'écrivain né le 5 juillet 1927 à Constantine et mort à Alger le 2 juin 1978. Soit une nouvelle image, meilleure et plus réaliste que les précédentes commémorations sur l'apport de cet écrivain à la littérature algérienne.