La majeure partie des cas de paludisme confirmés au cours de ces dernières années à travers la wilaya de Ouargla est considérée "comme importée" et classifiée comme tel, a-t-on appris auprès des responsables de la Direction locale de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH). Il s'agit de quatre (4) cas importés (infection acquise en dehors de la région) confirmés par le laboratoire de référence de l'Institut national de santé publique (INSP) en 2012, outre neuf (9) autres dépistés au cours de l'année 2013 dont sept (7) importés, a précisé à l'APS le chef de service de la prévention à la DSPRH, Mohamed Chaaib. Dans la même période, les services de l'Etablissement public hospitalier Mohamed Boudiaf de Ouargla ont enregistré également deux (2) cas de cette maladie infectieuse contractée localement et détectée chez deux enfants relevant des localités d' El-Kom (commune de N'Goussa) et Bamendil (commune d' Ouargla), et deux (2) autres cas non encore confirmés, a-t-il ajouté. Le bilan des maladies à déclaration obligatoire (MDO), établi par la DSPRH en mars 2014, a fait état d'un nouveau cas de paludisme importé, a signalé M. Chaaib. Selon ce responsable, l'espèce plasmodiale responsable de l'ensemble de cas dépistés de cette maladie parasitaire à travers la wilaya, est le "plasmodium falciparum". La wilaya d' Ouargla, considérée et classée comme étant un ancien foyer du paludisme autochtone, ne peut être à l'abri d'un éventuel réveil de la maladie vu les conditions qui s'y prêtent, dont notamment les immigrants porteurs de parasites issus des pays subsahariens, la présence d'eaux stagnantes, le phénomène de la remontée des eaux et la dégradation de l'environnement, a-t-on relevé à la DSPRH. Une enveloppe de 10 millions DA a été consacrée, au titre du budget primitif 2014 de la wilaya, pour la lutte contre les maladies vectorielles (paludisme et leishmaniose), afin d'éviter une reprise de la transmission de cette maladie parasitaire, a-t-on indiqué de même source. Notons qu'avec l'été qui vient s'installer hâtivement à Ouargla et les températures qui ont déjà atteint les 38 °C, le problème d'hygiène et de santé publique resurgit. Des conditions climatiques rudes dans une région saharienne aussi chaude qu'humide, avec une urbanisation aléatoire et non planifiée. En effet, cela constitue un biotope qui favorise fortement la prolifération des agents pathogènes et la reproduction des insectes néfastes à la santé humaine et à l'environnement. La reproduction des moustiques, mouches, rats et scorpions bat son plein et les risques potentiels connus de tous les services concernés font miroiter le spectre de la fièvre typhoïde, du paludisme, de la leishmaniose et de l'envenimation scorpionique, pour ne pas citer toutes sortes d'allergies respiratoires et cutanées. L'heure est à l'intervention rapide et ciblée, au moment où les larves et les œufs sont couvés ; après, l'été reviendra avec son lot de malades, voire de morts. Alors le danger est-il enrayé ? Et la maladie est-elle éradiquée ? Une chose est sûre, tous les indices confirment que le danger subsiste …