Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a rencontré à Londres le président palestinien Mahmoud Abbas, pour la première fois depuis l'échec fin avril de négociations entre Israël et les Palestiniens. Les deux hommes se sont retrouvés dans un hôtel pour des discussions présentées comme informelles par des responsables américains, cherchant à minimiser les espoirs d'une percée diplomatique. La porte reste ouverte au processus de paix. Le secrétaire d'Etat continue de le penser, avait indiqué un haut responsable du département d'Etat avant le départ de John Kerry de Washington. Mais le but de cette rencontre porte davantage sur notre relation avec les Palestiniens, avait-il ajouté. Lors d'un entretien mercredi dans la journée avec le Premier ministre David Cameron, Mahmoud Abbas s'est dit prêt à reprendre les discussions de paix avec Israël et exprimé son espoir de pouvoir le faire rapidement, a de son côté indiqué Downing Street. M. Abbas a aussi exposé à David Cameron les grandes lignes de son projet pour un nouveau gouvernement palestinien technocratique, engagé au respect des principes du Quartet, notamment la non-violence et la reconnaissance d'Israël, selon la même source. L'échéance des négociations entre Israël et les Palestiniens a expiré le 29 avril sans résultat, soldant l'échec des intenses efforts du chef de la diplomatie américaine dans la dernière tentative en date pour résoudre le conflit. Pendant les négociations, les Palestiniens devaient suspendre leurs initiatives internationales, en contrepartie de la libération par Israël de 104 détenus palestiniens emprisonnés avant les accords d'Oslo de 1993. L'ambiance avait rapidement viré à l'aigre, les Palestiniens accusant Israël de les pousser à claquer la porte en intensifiant colonisation, démolitions et opérations meurtrières. Fin avril, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait carrément enterré le processus en estimant notamment que l'accord de réconciliation entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Hamas islamiste était un pacte qui tue la paix.
Les Palestiniens menacent de revoir la coopération de sécurité avec Israël L'Autorité palestinienne envisage une remise en cause de la coordination avec Israël en matière de sécurité après la mort de deux jeunes hommes tués avant-hier par des tirs de soldats israéliens, a annoncé un porte-parole. La direction palestinienne ne peut pas rester les bras croisés devant les violations israéliennes, dont la dernière en date est la mort de deux jeunes hommes d'aujourd'hui à Ramallah, a déclaré le porte-parole des services de sécurité, Adnane al-Damiri, en soulignant qu'ils avaient été atteints de balles réelles. Tout cela conduit la direction palestinienne à étudier sérieusement l'arrêt de la coordination de la sécurité avec la partie israélienne, a-t-il insisté. Les responsables de sécurité israéliens attachent un grand prix à la coopération avec leurs homologues de l'Autorité palestinienne pour déjouer des attentats et des attaques à partir de la Cisjordanie. A contrario, le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, appelle régulièrement le président Mahmoud Abbas à renoncer à cette coopération, ainsi qu'aux négociations de paix avec Israël. Blessés par balle à la poitrine lors de heurts avec les soldats israéliens près de la prison militaire d'Ofer, en Cisjordanie occupée, aux environs de Ramallah, les deux Palestiniens Mohammad Oudeh, 17 ans, et Moussaab Nouwara, 20 ans, sont décédés à l'hôpital, a-t-on appris de sources médicales. Les heurts dans cette zone de fréquentes frictions ont opposé quelque 150 jeunes Palestiniens aux militaires israéliens lors des manifestations pour la Nakba (catastrophe), comme les Palestiniens appellent la création d'Israël en 1948 et la tragédie des réfugiés qui s'en est suivie. L'armée israélienne a confirmé les heurts avec environ 150 Palestiniens, affirmant dans un communiqué que ses soldats avaient utilisé des moyens anti-émeutes et des balles caoutchoutées. Amnesty International a accusé dans un communiqué les forces israéliennes d'usage excessif de la force, y compris mortelle, en riposte à des manifestants lanceurs de pierres qui ne pouvaient pas constituer une menace pour la vie des soldats et des policiers dans ou autour du camp militaire fortifié. L'organisation a exigé une enquête rapide, indépendante et transparente sur les dernières victimes. Ces deux morts portent à 11 le nombre de Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie depuis le début de l'année. La Nakba s'est traduite par l'exode de quelque 760.000 Palestiniens, aujourd'hui avec leurs descendants au nombre de plus de 5 millions, répartis essentiellement entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les Territoires palestiniens, seuls 160 000 restant dans ce qui est devenu Israël.