« Le Jihad islamique ne souhaitait pas une escalade, mais Israël a commis de nombreuses violations de la trêve (depuis novembre 2012, Ndlr), au point de renier son engagement de cesser sa politique d'assassinats », a déclaré un porte-parole du mouvement, Daoud Chihab, en référence à des attaques contre des dirigeants palestiniens depuis le début de l'année dont les trois combattants assassinés mardi dernier. « Les Brigades Al-Qods ont riposté à l'agression par une salve de roquettes », a affirmé la branche armée du Jihad islamique, assurant en avoir tiré 90 et que la trêve était effective depuis jeudi. Rejetant la responsabilité des tensions sur le gouvernement israélien, le Hamas, au pouvoir à Ghaza, a confirmé cette trêve. « Le Hamas et les autres mouvements souhaitent le respect de la trêve, l'arrêt de l'escalade et la protection du peuple palestinien face à l'agression israélienne », a déclaré un conseiller de ce gouvernement. La veille, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait condamné les « meurtres de sang-froid » de Palestiniens par des militaires israéliens, dénonçant les « justifications mensongères » de l'armée de l'occupation et l'accusant d'assurer l'impunité des auteurs des assassinats. L'OLP faisait référence aux trois personnes ayant trouvé la mort en Cisjordanie : un manifestant de 20 ans près de Ramallah lundi, un juge jordano-palestinien à la frontière avec la Jordanie mardi, ainsi qu'un homme tué à bord d'une voiture volée près d'un barrage militaire israélien. Abbas n'a pas reçu « l'accord-cadre » américain « L'escalade militaire, y compris les tirs de roquettes » a été condamnée par le président palestinien Mahmoud Abbas qui a également indiqué n'avoir toujours pas reçu « d'accord-cadre » américain censé aboutir à un accord de paix. « Quand nous le verrons et le lirons, nous prendrons une décision », dit-il lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre britannique David Cameron à Bethléem, en Cisjordanie. « Nous sommes convenus d'une durée de neuf mois pour les négociations et nous avons bon espoir de parvenir à un résultat tangible pendant cette période », a expliqué le dirigeant palestinien qui doit être reçu ce lundi à la Maison Blanche par le président américain Barack Obama. Les responsables israéliens exigent une prolongation des négociations de paix au-delà de l'échéance de fin avril. Ils menacent de ne pas libérer le quatrième groupe de détenus palestiniens conformément à leur engagement au lancement des négociations de paix en juillet 2013. Le ministre des Sciences, Yaakov Peri, a indiqué qu'« Israël devra s'assurer que les pourparlers continuent pour approuver la quatrième » phase dans laquelle doivent être libérés 26 prisonniers le 29 mars. Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a déclaré qu'il n'y avait « aucune chance (de libérer des détenus), s'il n'est pas clair que les négociations continuent jusqu'à la fin de l'année ». L'autre sujet clé qui bloque les négociations de paix est l'exigence de reconnaître « la judéité d'Israël », ce que les Palestiniens refusent afin de ne pas perdre le droit de retour aux réfugiés de 1948. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a lui même qualifié jeudi l'insistance israélienne d'« erreur ».