Le numéro deux allemand de l'énergie, RWE, a révisé à la baisse ses prévisions 2014 pour tenir compte de la vente en cours de sa filiale Dea, après avoir enregistré une nette baisse de ses bénéfices au premier trimestre. La vente à venir (de Dea) rend nécessaire pour RWE d'ajuster ses objectifs pour l'ensemble de l'année. Les précédentes prévisions incluaient la contribution aux revenus de RWE Dea, sa filiale d'exploration de gaz et de pétrole, a-t-il annoncé dans un communiqué. Le groupe de Essen (ouest) vise désormais un excédent brut d'exploitation (Ebitda) compris entre 6,4 et 6,8 milliards d'euros, contre 7,6 et 8,1 milliards attendus précédemment, ainsi qu'un résultat opérationnel dans une fourchette allant de 3,9 à 4,3 milliards d'euros, contre 4,5 à 4,9 milliards annoncés auparavant. Son bénéfice net récurrent devrait quant à lui ressortir entre 1,2 et 1,4 milliard d'euros, contre 1,3 et 1,5 milliard visés encore en mars. Cette cession à un fonds d'investissement luxembourgeois LetterOne, contrôlé par des Russes, dont l'annonce en mars avait soulevé quelques commentaires en pleine crise ukrainienne, est toujours sujette à l'approbation des autorités de plusieurs pays dans lesquels Dea est active, souligne le groupe. Le bouclage de la vente est toutefois espéré d'ici la fin de l'année. Lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier du groupe, Bernhard Günther a insisté sur le fait que l'abaissement des prévisions annuelles était un pur ajustement technique et absolument pas une modification opérationnelle, la faiblesse du premier trimestre ayant été complètement anticipée. En effet, comme attendu, RWE n'a guère brillé en début d'année. De janvier à mars, le groupe a enregistré une baisse de 27,2% de son bénéfice net, à 995 millions d'euros. Son excédent brut d'exploitation (Ebitda) a chuté sur un an de 15,5% à 2,59 milliards d'euros, tandis que son résultat opérationnel s'est amoindri de 18,4% à 1,9 milliard d'euros. Comme prévu, le premier trimestre reflète l'environnement difficile dans le secteur de l'énergie, a commenté Peter Terium, patron du groupe. Comme son concurrent et compatriote Eon la veille, RWE, à travers son directeur financier, a mis en avant la crise des sources d'électricité conventionnelles, concurrencées par les énergies renouvelables subventionnées, mais aussi l'hiver particulièrement clément cette année, surtout en comparaison avec l'hiver rigoureux de l'année passée, qui avait tiré la consommation de gaz. Cette terne publication, bien qu'attendue, était sanctionnée par les investisseurs à la Bourse de Francfort. Le titre RWE perdait 1,72% à 27,14 euros, tombant à la dernière place de l'indice vedette Dax. Analyste chez LBBW, Erkan Aycicek a évoqué des chiffres non-spectaculaires, conformes aux attentes, tandis que Michael Schaefer, de chez Equinet, ne constatait aucun élément positif majeur visible pour le moment. L'endettement déjà élevé de RWE a atteint à fin mars 31,5 milliards d'euros. Mais avec la vente de Dea, il devrait redescendre à environ 26 milliards d'euros. Par ailleurs, le directeur financier de RWE a indiqué n'avoir constaté aucune perturbation dans la relation commerciale du groupe avec le russe Gazprom depuis la reprise de ses livraisons inversées de gaz à l'Ukraine, très mal vus de Moscou. M. Günther n'a pas voulu préciser la quantité de gaz livrée à Kiev, rappelant simplement que cela entrait dans le cadre d'un accord signé avec la compagnie publique ukrainienne Naftogaz, qui prévoit la livraison de jusqu'à 10 milliards de mètres cube de gaz naturel chaque année. RWE a d'ailleurs indiqué avoir réussi à négocier une révision des prix avec Gazprom jusqu'à 2016, mais sans en donner de détails. Cela devrait lui permettre d'arrêter d'être en perte dans ce segment d'activité, espèrent les analystes d'ING.