Le géant gazier russe Gazprom a accusé une baisse de 23,5% de son bénéfice net au cours du premier trimestre 2012, clos fin mars, par rapport à la même période l'an passé en raison d'une baisse de ses ventes et de paiements rétroactifs envers ses clients européens. Le bénéfice net s'est établi à 357,8 milliards de roubles (8,7 milliards d'euros) contre 467,9 milliards de roubles (11,5 milliards d'euros) à la même période de 2011, a indiqué le groupe dans un communiqué. Le chiffre d'affaires a lui aussi baissé de 7% à 1 224 milliards de roubles (30,1 milliards d'euros) contre 1 316 milliards de roubles (32,3 milliards d'euros) au premier trimestre 2011. Les revenus tirés des ventes de gaz ont eux baissé de 17% par rapport aux trois premiers mois de 2011, à 721,4 milliards de roubles (17,7 milliards d'euros), en raison notamment d'une baisse des volumes de vente dans les pays d'Europe et dans les pays de l'ex-URSS. Gazprom précise que les volumes de gaz vendus en Europe ont baissé de 8%. Concernant les pays de l'ex-URSS, les volumes vendus ont également baissé de 32%. Dans le même temps, les dépenses opérationnelles -- essentiellement l'achat de gaz et de pétrole dans les pays d'Asie centrale pour le revendre ensuite -- ont grimpé de 13% à 927,4 milliards de roubles (22,8 milliards d'euros). Ces résultats sont en accord avec les prévisions des analystes, qui prévoyaient une baisse des volumes de vente, parallèlement à d'importants paiements rétroactifs du groupe russe liés à des réductions du prix du gaz envers ses clients européens. Gazprom a commencé à faire des paiements rétroactifs à ses clients européens en raison de réductions négociées du prix du gaz, a ainsi déclaré dans une note la banque Troïka Dialog, qui estime entre 2,5 et 2,7 milliards de dollars le montant de ses paiements au premier trimestre. L'empire Gazprom, bâti sur des structures de production datant de l'époque soviétique, contrôle plus d'un quart des réserves mondiales de gaz et représente environ 8% du PIB russe, fournissant près d'un quart de la consommation européenne de gaz. Néanmoins, le géant russe est actuellement sous le coup d'une enquête de la Commission européenne qui le soupçonne d'entrave à la concurrence et de manipulation des prix dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale très dépendants des livraisons de gaz russe - Pologne, République tchèque, Slovaquie, Bulgarie, Hongrie, Lituanie, Lettonie et Estonie. La Commission européenne a annoncé mardi l'ouverture de cette enquête formelle. Gazprom a assuré cette semaine respecter les normes des pays où il opère, affirmant que ses prix du gaz, correspondent aux normes utilisées par les autres producteurs et exportateurs de gaz.