Les cours du pétrole ont terminé en légère baisse avant-hier à New York, se repliant après des chiffres en demi-teinte sur l'emploi américain et au lendemain d'une forte hausse. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet a cédé 33 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 103,74 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 110,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 19 cents par rapport à la clôture de la veille. Le cours du WTI a surtout reculé face à la pression des chiffres sur l'emploi, selon Michaël Lynch de Strategic Energy and Economic Research. On espérait qu'on verrait un rebond solide des chiffres au deuxième trimestre après l'hiver rigoureux qu'on a eu, mais ce n'est pas aussi solide qu'on espérait, a-t-il relevé. Le département du Travail a indiqué que les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis avaient augmenté davantage qu'attendu au cours de la semaine close le 17 mai, après être descendues à un plus bas en sept ans la semaine précédente. Ce n'est pas en soi un chiffre alarmant mais on est en train d'essayer de trouver des signaux de croissance de la demande (en produits pétroliers) et on peine à les discerner, a remarqué Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion, en rappelant que les personnes ayant un emploi consomment généralement plus d'essence. Ce chiffre sur l'emploi a en tout cas relégué au second plan des indicateurs plus positifs sur l'économie américaine, comme la première hausse de l'année pour les ventes de logements anciens en avril, observée par l'Association nationale des agents immobiliers américains (NAR), ou la légère progression de l'indice composite des indicateurs économiques sur la même période. Par ailleurs, les cours ont beaucoup progressé mercredi après la diffusion du rapport de l'Agence américaine de l'Energie montrant une très forte baisse des stocks de brut dans le pays, grimpant au plus haut en un mois à New York, a remarqué Michaël Lynch. Il est normal de constater un léger retrait. La baisse des prix du brut a aussi été limitée par des chiffres plus encourageants en provenance de Chine: la production manufacturière s'y est de nouveau contractée en mai, mais ce recul était le plus faible depuis cinq mois. Cet indice apporte aux investisseurs l'espoir d'une plus forte demande de pétrole à venir dans ce pays, deuxième consommateur mondial d'or noir. Les acteurs du marché sont par ailleurs restés attentifs aux poches de sources de tensions géopolitiques qui restent plus que jamais présentes cette semaine, a relevé Matt Smith de Schneider Electric. Les investisseurs surveillent particulièrement l'évolution de la situation en Ukraine et en Libye. En Asie, les cours du pétrole étaient mitigés dans les échanges matinaux, tiraillés entre d'un côté un bon indicateur économique chinois et la baisse surprise des stocks américains de brut, et de l'autre des prises de bénéfices. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet cédait 5 cents à 104,02 dollars, après avoir bondi de 1,74 dollar la veille, après l'annonce surprise d'une nette baisse des stocks hebdomadaires américains de pétrole. Le baril de Brent de la mer du Nord, échéance juillet lui aussi, prenait 1 cent à 110,53 dollars, après un gain de 86 cents la veille à la clôture.