Ces dix dernières années, l'environnement économique algérien a été marqué par la multiplication des petites et moyennes entreprises qui ont réussi, tant bien que mal, à s'imposer comme étant l'une des forces principales du développement économique du pays. Leur contribution à générer de la richesse et de l'emploi les hisse en haut du podium. Cette mutation de l'économie algérienne a entraîné un développement important des PME. Composée d'une multitude de microentreprises semi-informelles, indépendantes et déconnectées les unes des autres, elles sont en majorité d'origine familiale. Les entreprises familiales occupent aujourd'hui une place prépondérante dans le tissu économique national. De ce fait, la problématique de la pérennité des entreprises algériennes notamment les PME familiales, et leur rôle dans la croissance économique du pays, ont été soulevés hier à Alger par des experts en économie et des chefs d'entreprises. Lors des travaux du 13ème symposium international de MDI-Business Shcool sur "les entreprises familiales : vulnérabilité ou croissance durable? Quels apports pour la valeur ajoutée en Algérie ?", les conférenciers ont souligné l'importance de "préparer la succession de l'entreprise familiale algérienne pour assurer la croissance économique" du pays. Selon les participants, le problème de la transmission/succession au sein des entreprises familiales est parmi les premières causes de leur disparition. D'où la nécessité de bien préparer cette étape en Algérie d'autant plus que le tissu économique national est composé à 95% de PME dont plus de 90% à caractère familial. "Aujourd'hui nous sommes en Algérie dans la première relève de l'entreprise familiale. D'où une grande question se pose: comment préparer la succession de ces entreprises pour assurer leur pérennité ?", estime Boualem Aliouat, de l'université Nice Sofia Antipolis (France). Pour cet expert, "si l'on ne prépare pas bien cette étape (la succession), on risque de voir 80% de ces entreprises familiales s'écrouler, ce qui sera une catastrophe pour l'économie". Pour Issad Rebrab, P-DG du groupe Cévital qui est revenu sur l'historique de son groupe, "le choix de la ressource humaine est le premier facteur de réussite de toute entreprise". Pour relever le défi de la pérennité de l'entreprise familiale, des conférenciers préconisent d'élaborer une charte familiale et une charte de gouvernance pour la succession. Par ailleurs, d'autres participants ont plaidé pour davantage de souplesse et d'accompagnement pour l'entreprise familiale pour assurer sa pérennité et renforcer sa contribution dans la croissance économique du pays. Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) a estimé que le caractère familial n'est pas le seul facteur contraignant pour les entreprises, citant en ce sens l'environnement dans lequel évoluent ces PME. D'après lui, "la croissance de la valeur ajoutée du secteur privé algérien est passée de 42% en 2000 à 51% actuellement", ce qui démontre, selon lui, l'importance de ce secteur et la nécessité de son développement et son accompagnement. Ce symposium d'une journée avait pour objectif d'engager une réflexion sur la question stratégique de la dynamique des entreprises familiales en prise à des tensions et des défis majeurs pour l'avenir. Cette rencontre académique a vu la présentation de plusieurs communications traitant notamment des pratiques managériales de l'entreprise familiale et de la gouvernance et performance de ce type d'entreprise.