A peine une semaine après le début des consultations visant la révision de la Constitution, les consultations battent leur plein. Les partis politiques ont, ainsi, continué à émettre leurs réserves. Ainsi, le Front national pour la justice sociale (FNJS) émet des réserves sur l'inscription de la Réconciliation nationale dans le projet portant révision de la Constitution comme une constante nationale par crainte de son élargissement à des catégories non concernées, a indiqué, hier à Alger, son président, Khaled Bounedjma. "Les discussions avec le directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, étaient franches. Nous avons émis des réserves sur l'inscription de la Réconciliation nationale dans le projet portant révision de la Constitution comme une constante nationale car craignons de la voir s'élargir à des catégories de gens non concernées par ces dispositions", a indiqué M. Bounedjma à la presse à l'issue de sa rencontre avec M. Ouyahia. Il a ajouté que sa formation politique a proposé d'autres amendements qui concernent, notamment, l'élargissement de l'article 74 sur la limitation des mandats présidentiels aux mandats électoraux des élus locaux, les associations et les partis politiques. M. Bounedjma a aussi indiqué que le FNJS propose la révision de la disposition du projet prévoyant l'abrogation de l'alinéa 7 de l'article 73, exigeant la justification de la non-implication des parents du candidat à la présidentielle, né après juillet 1942, dans des actes hostiles à la Révolution du 1er Novembre 1954, et en incluant dans le même article une nouvelle exigence au candidat d'être résidant permanent en Algérie. Il a, par ailleurs, fait savoir que les discussions avec M. Ouyahia ont porté aussi sur la séparation des pouvoirs, l'équilibre dans leurs prérogatives, l'indépendance de la justice et le rôle que doit jouer le Parlement dans la législation et dans la supervision des questions sensibles. Enfin, M. Bounedjma a appelé les chargés de la concertation à convaincre les partis politiques de l'opposition à participer aux rencontres sur la révision de la Constitution et partager leurs idées et opinions, afin d'arriver à une Constitution où personne ne se sentira exclu ou marginalisé. Le PNSD propose l'élection du président du Conseil constitutionnel Par ailleurs, le président du parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), Mohamed-Cherif Taleb, a proposé hier à ce que le président du Conseil constitutionnel et du vice-président du Haut conseil de la magistrature, soient élus au lieu d'être désignés, dans la prochaine révision de la Constitution. "Le PNSD propose, pour la révision de la Constitution, que le président du Conseil constitutionnel soit élu par des magistrats de la Cour suprême et non désigné par le président de la République", a déclaré Mohamed-Cherif Taleb à l'issue de sa rencontre avec le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, dans le cadre des concertations sur le projet de révision de la Constitution. Il a ajouté que sa formation politique jugeait "étrange" pour l'indépendance de la justice que le ministre de la Justice soit désigné vice-président du Haut conseil de la magistrature, alors qu'il fait partie du pouvoir exécutif. Il a, à cet égard, proposé que le vice-président du Haut conseil de la magistrature soit également élu par des magistrats de la Cour suprême. En outre, le président du PNSD a fait savoir qu'il a émis d'autres propositions portant, notamment, sur les libertés collectives et individuelles, les droits de l'homme, la séparation des pouvoirs et le rôle de l'opposition. D'autre part, il a émis le vœu de voir ces concertations aboutir à une Constitution "consensuelle" permettant "l'édification d'une république démocratique aux dimensions sociales et dans le respect des valeurs de l'Islam".