Le pétrole coté à New York a terminé en légère baisse avant-hier à l'issue d'une séance marquée par les fluctuations du dollar et par l'espoir d'un apaisement des tensions sur la crise ukrainienne. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a lâché 16 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 102,48 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 108,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 39 cents par rapport à la clôture de mercredi. "La séance a été assez mouvementée", a remarqué Bart Melek de TD Securities. "En début de journée, le cours du brut a enregistré un net recul en réagissant aux annonces de la Banque centrale européenne et de la forte hausse du dollar qui s'en est suivie", a-t-il expliqué. Pour encourager une croissance économique qui peine à décoller vraiment en zone euro, la BCE a en effet décidé de sortir les grands moyens et a annoncé un ensemble de mesures importantes d'assouplissement monétaire. Ces mesures ont toutefois aussi tendance à diluer la valeur de la monnaie unique, et mécaniquement de faire monter le billet vert. Or un renchérissement du dollar a tendance à amoindrir l'attrait du baril de pétrole, libellé en monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises. Mais après avoir dégringolé jusqu'à près de 1,35 dollar pour un euro dans la foulée des annonces de la BCE, la monnaie unique a repris du terrain face au billet vert, permettant au prix du baril d'effacer ses pertes. Un certain apaisement des tensions autour de la crise ukrainienne a aussi participé au recul des prix du brut. "Quelques investisseurs (qui avaient acheté du pétrole) ont clairement décidé de prendre des bénéfices du fait de l'absence de sanction supplémentaire du G7 à la Russie lors de sa réunion" mercredi, ont relevé les économistes de Commerzbank. Les dirigeants du G7 ont appelé mercredi le président russe Vladimir Poutine à faire véritablement baisser la tension en Ukraine et à "coopérer" avec le nouveau président, Petro Porochenko, sans toutefois adopter de nouvelles sanctions. Les acteurs du marché ont continué aussi, selon Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion, à digérer le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie publié mercredi, qui a montré certes une forte chute des stocks de brut, mais aussi un léger accès de faiblesse de la demande pour les produits raffinés. Ils attendent toutefois surtout, selon lui, le rapport mensuel sur l'emploi américain prévu vendredi pour se faire une meilleure idée des perspectives de demande dans le pays, premier consommateur mondial d'or noir. Les chiffres publiés jeudi matin sur les demandes hebdomadaires d'allocations chômage étaient à cet égard plutôt "neutres", a remarqué Carl Larry: à 312 000, elles ont augmenté dans une proportion proche des attentes des analystes pour la semaine close le 31 mai. En Asie, les prix du pétrole reculaient dans les échanges matinaux après la parution de chiffres contrastés sur les réserves de brut aux Etats-Unis montrant une chute de ces stocks mais une nette progression des réserves de produits raffinés. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet lâchait 20 cents, à 102,44 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance cédant 10 cents, à 108,40 dollars.