Les gardes communaux sont, semble-t-il, déterminés et ne comptent pas faire marche arrière jusqu'à ce que leurs revendications qui sont, disent-ils, plus que légitimes soient prises en charge par les pouvoirs publics. Ainsi, une réunion s'est tenue hier au siège du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour examiner les revendications socioprofessionnelles des agents de la Garde communale et évaluer la mise en œuvre des mesures et décisions prises à leur profit dans le cadre de leur parcours socioprofessionnel depuis le début des réunions de concertation en janvier dernier. Le secrétaire général du ministère de la Justice, Ahmed Adli, qui a présidé l'ouverture de la réunion à laquelle ont pris part une délégation de représentants des gardes communaux à travers les wilayas, conduite par le coordinateur national Chouaib Hakim, et des cadres de l'administration centrale, a souligné la nécessité d'examiner ensemble plusieurs points liés aux décisions prises par le gouvernement au profit de cette catégorie et aux revendications en suspens. Cette réunion, a-t-il dit, permettra à tous les responsables de la garde communale au niveau des wilayas d'aborder en toute transparence et franchise les points concernant leur parcours socioprofessionnel dans le cadre de la mise en œuvre des décisions prises liées notamment au régime indemnitaire , la prime alimentaire journalière, la retraite proportionnelle exceptionnelle et le redéploiement des gardes communaux au niveau des secteurs ministériels et des différents services du ministère de l'intérieur et des Collectivités locales. Soulignant que cette réunion traduit l'intérêt accordé par le ministère de l'Intérieur à la bonne prise en charge de ceux qui ont consacré leur vie à la lutte antiterroriste pour rétablir la sécurité dans le pays, M. Adli a indiqué que toutes les décisions prises sont à même d'assurer à cette catégorie qui a consenti d'énormes efforts au service du pays une vie confortable après la retraite.
Plusieurs mesures prises Suite aux mouvements de contestation entamés par les agents de la garde communale depuis février 2011 et leur détermination à réclamer le règlement préalable de certaines revendications à caractère socioprofessionnel, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a annoncé dimanche une série de mesures en faveur des agents de la garde communale. Dans un communiqué le ministère de l'Intérieur a précisé que "ces mesures concernent le régime indemnitaire, la prime alimentaire journalière, la pension de retraite proportionnelle exceptionnelle, le redéploiement des gardes communaux, la réhabilitation de la garde communale, le logement, les gardes licenciés. Ces mesures interviennent après plusieurs réunions ayant regroupé à partir du 9 janvier 2014 au siège du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, les cadres de ce département et une délégation de représentants des agents de la garde communale, conduite par Monsieur Chouaib Hakim. C'est ainsi qu'un "nouveau régime indemnitaire est institué en faveur de l'ensemble des gardes communaux. Il comprend une prime de rendement de 30% pour l'ensemble des agents, une revalorisation de la prime de risque et d'astreinte à 90% pour l'ensemble des grades à compter du 01/01/2012 et une indemnité forfaitaire de service accompli correspondant à un mois de rémunération pour chaque année de service accompli dans les rangs de la garde communale, jusqu'au 31 décembre 2011. La rémunération du mois de décembre 2011 est prise comme référence pour le calcul de cette indemnité". Concernant la prime alimentaire journalière, il a été décidé entre le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et celui des Finances le "relèvement, à compter du 08/07/2012, de la prime alimentaire journalière de 100 DA/jour à 140 DA/jour". Pour ce qui est de la retraite proportionnelle exceptionnelle, après examen de cette question par les services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, en collaboration avec le ministère de la Défense nationale et le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, il a été procédé à son règlement par le décret exécutif, N°14-87, du 24 février 2014, modifiant le décret exécutif N°11-354, du 5 octobre 2011, fixant les conditions et modalités d'octroi des pensions de retraite proportionnelles exceptionnelles aux agents de la garde communale. Ces "nouvelles dispositions ont, à la satisfaction des gardes communaux, élargi le bénéfice de la retraite proportionnelle exceptionnelle aux agents de la garde communale redéployés vers le ministère de la Défense nationale". Ainsi, 61 056 demandes de retraites proportionnelles ont été validées et transmises à la Caisse nationale de Retraite (CNR) dont 54 663 liquidées et mises en payement durant cinq vagues successives de départ à la retraite". S'agissant du redéploiement des agents de la garde communale vers le ministère de la Défense nationale, un procès-verbal définitif a été signé le 10 février 2013, conformément au décret présidentiel N° 11-89 du 22 février 2011, portant transfert du pouvoir de tutelle sur le corps de la garde communale au ministère de la Défense nationale, pour le transfert de 9676 agents de la garde communale du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales au ministère de la Défense nationale. Le transfert s'est déroulé à partir du 01 mars 2013. Les 21 342 agents restants sous la tutelle ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, le "décret exécutif N° 14-100 du 09 mars 2014, portant redéploiement de la garde communale précise les modalités du redéploiement du corps, en garantissant aux agents emplois permanents (contrats de travail à durée indéterminée) et leur assure le maintien du niveau de revenu qu'ils avaient au sein de la garde communale et la prise en charge des agents en congé de maladie de longue durée qui concerne environ 728 agents". Sur un autre plan, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaiz, dans son instruction N° 2001 du 23 février 2014, a insisté sur la prise en charge des autres préoccupations des agents de la garde communale, à savoir la reconnaissance de leurs sacrifices et la nécessité de recevoir les agents en leur consacrant des journées de réception, l'organisation à leur égard des cérémonies de départ à la retraite et de les faire participer à la célébration des fêtes nationales. Les walis et les chefs de daïra ont été également instruits d'assister les gardes communaux et leurs ayant droits des agents, victimes du terrorisme pour l'élaboration des dossiers de logements dans les différentes formules (social, rural) et leur accorder le soin nécessaire lors de leurs examens. Quant aux radiés le ministre a insisté sur la réintégration de l'ensemble des agents radiés ayant obtenu des décisions de justice de réintégration. Pour les autres cas de radiation, d'abord ceux à qui il manque deux années d'ancienneté et n'ayant pas recouru à la justice, le ministère prévoit l'installation d'un comité ad hoc ayant pour mission d'examiner leurs situations et de traiter, jusqu'à la fin, celles de autres gardes communaux.