L'excédent commercial chinois a bondi de près de 75% sur un an en mai, à 35,92 milliards de dollars, nettement supérieur aux prévisions des analystes, sous l'effet d'une augmentation des exportations et d'un recul des importations. Les exportations de la deuxième économie mondiale ont augmenté de 7% le mois dernier, à 195,47 milliards de dollars, tandis que ses importations ont diminué de 1,6%, à 159,55 milliards de dollars alors que les économistes les attendaient en hausse de 6%. Les prévisions médianes des analystes interrogés par l'agence Dow Jones étaient d'un excédent de 23,4 milliards de dollars. Pour les économistes de la banque ANZ, ces chiffres vont conforter les Américains dans leur critique de la politique monétaire chinoise. Washington s'inquiète en effet de voir la Chine maintenir sa monnaie à un niveau artificiellement bas afin de doper les exportations du pays. Soucieuses de prévenir des flux de liquidités incontrôlés en dehors du pays, les autorités communistes encadrent étroitement les fluctuations de la monnaie chinoise, condamnée à évoluer au sein d'une fourchette déterminée par la banque centrale (PBOC). Les chiffres du commerce extérieur chinois ont été pourtant médiocres entre janvier et avril avec un déficit commercial surprise de près de 23 milliards en février -- le premier depuis 11 mois sur fond de congés du Nouvel an lunaire. La Chine connaît un ralentissement de son rythme de croissance économique avec 7,4% au premier trimestre, le taux le plus bas depuis 18 mois, même si des chiffres récemment publiés montrent une relative embellie de la production manufacturière en mai. Tout en excluant un plan de relance massif, la Chine a annoncé début avril une série de mesures de stimulation, incluant des réductions fiscales aux petites entreprises et des investissements dans le réseau ferroviaire. La Chine compte beaucoup sur les pays en développement, notamment en Amérique latine et en Afrique, pour redonner un coup de fouet à son commerce international. La Banque mondiale estime que la croissance de la Chine est destinée à ralentir davantage ces prochaines années, le pays cherchant à rééquilibrer son modèle économique, actuellement menacé par le poids des dettes locales et un risque de bulle immobilière. L'institution a maintenu cette semaine sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour cette année, à +7,6%, contre +7,7% en 2013. Pour 2015, la Banque mondiale a également conservé sa prévision de 7,5% de croissance pour la deuxième économie mondiale, mais a légèrement revu à la baisse celle pour 2016, à 7,4% contre 7,5% auparavant.