La Chine a vu son excédent commercial reculer de 29,6% sur un an en juillet, à 17,8 milliards de dollars, à la faveur d'un net rebond de ses échanges commerciaux, selon des chiffres des douanes chinoises publiés cette semaine. Les exportations chinoises ont grossi de 5,1% sur un an, à 186 milliards de dollars et les importations ont bondi de 10,9% à 168,2 milliards, selon les douanes. Ces chiffres sont très supérieurs aux prévisions médianes des économistes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, qui tablaient sur une hausse de 2,8% des exportations et une progression de 1,3% seulement des importations. Les chiffres des douanes témoignent donc d'un fort rebond des échanges commerciaux de la Chine, après plusieurs mois de baisse de ses importations et de ralentissement de ses exportations. La Chine avait enregistré en juin un repli net et inattendu de 14% sur un an de son excédent commercial, à 27,13 milliards de dollars, ses exportations ayant chuté de 3,1% tandis que ses importations baissaient de 0,7%, pénalisées par la faiblesse de la demande intérieure et les difficultés de l'économie mondiale. "L'amélioration des conditions d'accès à des liquidités (auprès des banques) après la sévère crise de liquidités survenue en juin a contribué à conforter les activités commerciales", ont commenté les analystes de la banque australo-néozélandaise ANZ. Ils ont toutefois observé que la nette croissance des échanges dans les chiffres des douanes pouvait aussi être attribuée en partie à une base de comparaison plutôt basse en juillet 2012.
Bond déroutant des importations "Une progression de 5% (sur un an des exportations) est raisonnable, mais cela reste un taux bien plus faible que ceux auxquels on était habitué les années précédentes. Bien que la demande étrangère ait cessé de se contracter, elle ne s'est pas non plus solidement rétablie", a averti de son côté Yao Wei, analyste de Société Générale. Quant au bond des importations, il s'avère "déroutant" par son ampleur, étant donné les salves de statistiques moroses sur l'activité économique chinoises publiées récemment, a-t-elle indiqué. Un net ralentissement de la croissance du pays à 7,5% au deuxième trimestre, tout comme la plus forte contraction de l'activité manufacturière depuis onze mois en juillet, ont récemment avivé les craintes d'un essoufflement de l'activité dans la deuxième économie mondiale. Ces signaux d'une dégradation de la conjoncture économique ont poussé le gouvernement à annoncer fin juillet des "mesures d'ajustement" dont des réductions d'impôts et des simplifications administratives, pour stimuler l'activité et les échanges commerciaux. "Même si le gouvernement a annoncé quelques mesures de soutien, il est encore trop tôt pour que celles-ci aient porté leurs fruits", a tempéré Mme Yao, estimant par ailleurs qu'un allègement des restrictions de la banque centrale sur l'accès au crédit pourrait être nécessaire pour soutenir les investissements des entreprises. "Les importations de matières premières, comme le minerai de fer ou le pétrole brut, sont celles qui ont connu leur plus forte hausse (sur un an) en juillet, ce qui peut résulter d'une demande accumulée depuis juin" et repoussée en raison de la crise de liquidités dans le pays, a observé pour sa part Alaistair Chan, économiste chez Moody's Analytics. Les importations chinoises de cuivre ont progressé de 12% sur un an en juillet, à 411 000 tonnes, leur plus haut niveau depuis plus d'un an, selon les chiffres des douanes. Celles de pétrole brut ont bondi de 19,6% sur un an (à 26,11 millions de tonnes) et celles de minerai de fer de 26,7% (à 73,14 millions de tonnes -- un nouveau record selon Dow Jones Newswires). "Mais cette tendance ne devrait pas se poursuivre en août" alors que la croissance économique ralentit et que "le caractère modéré de la reprise économique mondiale continue de limiter les exportations chinoises", a prévenu M. Chan.
Inflation stable La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation en Chine, s'est stabilisée à 2,7% sur un an en juillet, au même niveau qu'en juin, a rapporté le Bureau national des statistiques (BNS). L'indice des prix à la consommation du BNS est légèrement inférieur aux attentes des économistes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, qui prévoyaient une hausse des prix de 2,8%. Sur l'ensemble des sept premiers mois de 2013, les prix à la consommation ont enregistré une accélération de 2,4% par rapport à la même période de l'année précédente, a précisé le BNS dans un communiqué. Cet indice est suivi de près par Pékin qui redoute que la hausse des prix alimentaires, qui frappe davantage les ménages les plus défavorisés, ou l'envolée des prix immobiliers ne déclenchent des troubles sociaux dans ce pays de plus de 1,3 milliard d'habitants. De fait, l'inflation est restée principalement entretenue en juillet par la hausse des prix alimentaires, qui s'est accélérée à 5% sur un an le mois dernier, contre 4,9% en juin. De leur côté, les coûts liés au logement (ce qui inclut les loyers et les factures d'électricité) étaient en hausse de 2,8% sur un an en juillet. En revanche, l'indice mesurant l'évolution des prix à la vente des produits à leur sortie d'usine (PPI) s'est replié de 2,3% le mois dernier, ce qui suggère que la demande intérieure demeure sous pression. "Puisque l'inflation reste encore loin des 3,5% que le Premier ministre Li Keqiang s'est fixé comme limite, les chiffres publiés cette semaine devraient être accueillis de façon positive par les marchés", ont observé les économistes de Bank of America Merrill Lynch. En effet, "la stabilisation de l'inflation laisse (au gouvernement) la marge de manœuvre nécessaire pour mettre en place un mini-plan de relance en écartant toutes mesures de resserrement monétaire", ont-ils expliqué. Un net ralentissement de la croissance du pays à 7,5% au deuxième trimestre de cette année, tout comme une forte contraction de l'activité manufacturière en juillet, ont récemment avivé les craintes d'un essoufflement de la deuxième économie mondiale, poussant le gouvernement à prendre fin juillet quelques mesures, dont des réductions d'impôts, pour stimuler l'activité. Pour sa part, "la banque centrale chinoise (PBOC) reste apparemment cantonnée dans une position attentiste, qui continue de décevoir les attentes du marché pour un assouplissement de sa politique monétaire", ont observé les experts de la banque australo-néozélandaise ANZ. "Plus les ajustements monétaires qui s'imposent tardent à venir, et moins importante sera l'efficacité du mini plan de relance économique (qui pourra être mis en place par les autorités) au deuxième semestre, ce qui mettra en péril l'objectif gouvernemental d'une croissance annuelle de 7,5%", ont-ils poursuivi. La Chine avait fait état d'une hausse bien plus robuste que prévu des importations du pays en juillet, signal jugé positif sur la reprise de la consommation dans le pays mais relativisé par les économistes, qui doutent que ce rebond des échanges commerciaux se poursuive sur les prochains mois. L'inflation devrait quant à elle rester modérée au cours du troisième trimestre, "se stabilisant autour de 2,7%" sur un an, avant de grimper au-dessus de 3% sur les trois derniers mois de 2013 "en raison d'un sursaut saisonnier des prix" en fin d'année, a estimé Zhang Zhiwei, analyste de Nomura International.
Production industrielle en hausse La production industrielle en Chine a enregistré en juillet une hausse plus forte qu'attendu, de 9,7% sur un an contre 8,9% en juin, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS). Ce chiffre de 9,7% est sensiblement supérieur à la prévision moyenne de 9,0% établie par un panel d'économistes interrogés par l'agence financière Dow Jones Newswires. Sur les sept premiers mois de 2013, la production industrielle (un indicateur permettant de jauger l'activité des usines et ateliers de la deuxième économie mondiale)a progressé de 9,4% par rapport à la même période de l'an dernier. Les ventes de détail ont quant à elles augmenté de 13,2% sur un an en juillet, presque au même rythme que le mois précédent, a précisé le BNS. Sur la période de janvier à juillet, elles ont gonflé de 12,8% par rapport à 2012. De leur côté, les investissements en capital fixe ont progressé de 20,1% sur un an sur la période de janvier à juillet, montrant une croissance continue le mois dernier -- après une hausse de 20,1% sur l'ensemble du premier semestre. Ces indicateurs sont rendus publics alors qu'un net ralentissement de la croissance du pays au deuxième trimestre (à 7,5%), tout comme une forte contraction de l'activité manufacturière en juillet, ont récemment avivé les craintes d'un essoufflement de l'économie chinoise.
Chute des prêts bancaires Les établissements bancaires chinois ont accordé beaucoup moins de prêts en juillet que le mois précédent, dans la foulée de la sévère crise de liquidités qui avait touché le secteur financier du pays, selon des chiffres publiés. Les banques ont accordé 699,90 milliards de yuans en nouveaux prêts en juillet, contre 860,50 milliards de yuans en juin, soit un recul de près de 19%, a indiqué la Banque centrale chinoise (PBOC) dans un communiqué. Mais les chiffres de juillet s'avèrent néanmoins supérieurs aux attentes des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, qui tablaient en moyenne sur un volume de nouveau prêts de 633 milliards de yuans. "On peut voir l'impact négatif de la crise de liquidités enregistrée en juin sur le marché interbancaire sur le volume de crédit disponible pour l'économie réelle", c'est-à-dire pour les prêts aux entreprises, ont commenté les analystes de Bank of America Merrill Lynch. Le marché interbancaire, où les établissements financiers se prêtent de l'argent entre eux au jour le jour, avait connu courant juin une sévère pénurie de liquidités, ce qui avait provoqué durant trois semaines une envolée des taux à court terme sur ce marché et mis en péril la capacité des banques à se financer et à accorder des prêts. Les analystes avaient vu dans cet assèchement de liquidités la détermination des autorités à assainir un secteur financier grevé par les créances douteuses et des pratiques de crédit à risque. La PBOC avait cependant indiqué fin juin qu'elle "utiliserait toutes sortes d'outils et de mesures pour ajuster le niveau global des liquidités, afin d'assurer une stabilité générale sur le marché". L'institution a annoncé le 30 juillet avoir injecté 17 milliards de yuans dans le système bancaire, première opération de ce type depuis février.
Ralentissement des ventes de voitures Les ventes de voitures en Chine, plus grand marché automobile du monde, ont augmenté en juillet de 9,9% sur un an, un ralentissement par rapport au mois précédent, a indiqué l'association chinoise des constructeurs automobiles. Au total, 1,52 million de voitures ont été vendus dans le pays en juillet, en baisse sensible par rapport au 1,75 million de véhicules vendus en juin, selon les chiffres de la fédération professionnelle. Après une hausse de 11,2% sur un an en juin, le marché automobile a fortement ralenti en juillet, en raison de contraintes saisonnières, a expliqué l'association. En effet, les constructeurs automobiles profitent souvent de la période estivale pour conduire des opérations de maintenance et éviter à leurs ouvriers de travailler en pleine vague de chaleur fin juillet et début août, a-t-elle souligné. Sur les sept premiers mois de l'année, les ventes de voitures ont augmenté de 12,0% par rapport à la même période de 2012, pour atteindre un total cumulé de 12,30 millions. Les ventes de voitures de marques chinoises ont augmenté de 5,8% sur un an en juillet, à 435 500 unités, avec 35,2% de parts de marché, au plus bas depuis 2008. Parmi les marques étrangères, les constructeurs allemands se sont arrogés en juillet 21,4% de parts de marché, suivi des marques japonaises (17,6%) et américaines (13,6%). La croissance de l'économie chinoise a été accompagnée par un boom de la demande de véhicules, et notamment de voitures de luxe. Selon les prévisions du cabinet McKinsey, le marché chinois des voitures particulières devrait croître de 8% par an en moyenne d'ici à 2020, pour atteindre 22 millions d'unités vendues par an.