Le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, qui participe à Ouagadougou (Burkina Faso) au Forum sur la gouvernance en Afrique dans sa 7e édition du 24 au 26 octobre 2007 et ce, en tant que représentant du chef de l'Etat, montre toute l'importance qu'accorde l'Algérie à la promotion de la gouvernance à l'échelle nationale et pour tirer des avantages et partager les expériences dans ce domaine avec d'autres pays africains et la communauté internationale en général. L'Algérie, dont le président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika est l'un des co-initiateurs du Nepad, s'est lancée sans équivoque dans l'ancrage de la bonne gouvernance et ce, après une décennie d'isolement. Elle retrouve sa place dans le concert des nations, avait indiqué le rapport de juin dernier du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP). Dans le but d'améliorer la gouvernance, un panel d'éminentes personnalités, conduit par la Sénégalaise Marie Angélique Savané et comprenant, entre autres, le Béninois Robert Dossou, Mamadou Lamine Loum ancien Premier ministre sénégalais, Jenerali Ulimwengu et Yenikoye Ismaël Aboubacar, avait mené en 2006, durant des mois, une mission internationale d'évaluation en Algérie. A Ouagadougou, M. Abdelaziz Belkhadem soutiendra que l'Algérie applique un modèle de meilleure pratique dans l'organisation du processus d'évaluation qui reçoit un soutien politique à haut niveau avec l'engagement du président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika. L'Algérie a su tirer profit de cette nouvelle configuration à travers les efforts et les actions employés par le gouvernement à asseoir les bases de la bonne gouvernance et notamment à s'orienter dans son programme vers les repères du progrès déjà perceptibles dans le programme présidentiel en référence au programme de soutien à la relance économique. Le MAEP, dans son rapport d'évaluation établi au mois de juin dernier et comportant 450 pages et soumis début juillet au sommet de l'Union africaine, à Accra, note la qualité des interfaces et le niveau élevé des échanges au cours des rencontres ainsi que les différentes études portées à la connaissance de la mission et qui ont séduit le Panel. Celui-ci affirme "avec admiration la qualité du rapport d'autoévaluation qui donne une évaluation franche de la situation en Algérie". Le chef du gouvernement, représentant du président Abdelaziz Bouteflika, a entre les mains les différentes variantes de la gouvernance, à savoir, la gouvernance politique, économique, des entreprises et le développement socio-économique, notamment le secteur privé et la société civile. Dans cet esprit, la lutte contre le terrorisme engagée par l'Etat, a réconcilié les Algériens avec l'Etat de droit dans le sillage de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. L'Algérie pour consolider ces acquis a donné toute la priorité à renforcer la perspective en rapport avec le pluralisme démocratique, la sécurité des biens et des personnes, l'accès à la justice et la garantie des droits. La 7e édition du Forum africain sur la gouvernance qui se tient sous le thème "Renforcer la capacité de l'Etat en Afrique", est un autre cadre de rencontre qui offre l'opportunité aux dirigeants africains, au secteur privé, aux organisations de la société civile et aux autres parties prenantes en Afrique de partager les expériences en matière de promotion de la gouvernance et ce, à travers la réalisation d'un consensus autour du renforcement des capacités et l'amélioration de la coordination et de la mobilisation des ressources pour les programmes de gouvernance au niveau national. Les travaux de cette rencontre s'ouvrent sur la problématique même d'Etats capables, qui est posée avec acuité et centralise tous les débats. Le 6e Forum tenu à Kigali au Rwanda, faut-il le rappeler, relève l'insuffisance des capacités comme étant le principal obstacle aux efforts de développement et de démocratisation en Afrique. Cette remarque est prise en considération par les participants à la présente édition, qui ont décidé de consacrer à cette question toute l'importance voulue. Le directeur du bureau régional du PNUD pour l'Afrique, Gilbert Houngbo, qui prend part à ces travaux, a, dans une déclaration été plus prolixe dans le développement de la problématique : "Un Etat faible ne saurait assurer un environnement de protection des droits de l'homme et l'égalité des sexes, promouvoir la démocratie et la participation politique ou renforcer effectivement les moyens d'actions de la société civile. Un Etat qui n'est pas doté d'institutions et de systèmes efficaces ne peut fournir des services essentiels à son peuple". Gilbert Houngbo poursuivra en indiquant que ce dont l'Afrique a besoin, ce sont des Etats qui soient capables d'assumer la responsabilité "prima facie" de la gouvernance, de la promotion des partenariats réels entre le secteur public et le secteur privé. En somme, dira-t-il, des Etats capables de travailler pour le développement humain durable. Le souci des dirigeants africains réunis à Ouagadougou est axé sur le renforcement des capacités de l'Etat. Cela sous-entend des ressources supplémentaires à accorder aux pays. Certes, des Etats sans capacités en matière de lutte contre la corruption ou la fraude sont fragiles. Dans le cas africain, il est exagéré de ramener les problèmes de la gouvernance à une question d'accroissement des ressources allouées à la lutte contre la pauvreté et pour le renforcement des capacités de l'Etat, estiment certains experts. Ces derniers soulignent, que la responsabilité des dirigeants africains est primordiale. "Il ne sert à rien, en effet, de créer des institutions à la pelle quand elles sont incapables d'agir pour que prévale la transparence dans la gestion des affaires publiques". Dans les différents pays africains, ces structures censées veiller aux bonnes pratiques des gouvernants existent mais ont fait la preuve de leur inefficacité. "La volonté politique est donc le premier facteur de l'émergence de la bonne gouvernance en Afrique", indique-t-on. Or, sur ce plan, les réflexes des états d'exception ont la vie dure partout sur le continent. A telle enseigne qu'il semble utopique selon les mêmes analyses de demander aux chefs d'Etat en exercice d'être en phase avec les règles de bonne gestion. A la faveur de la tenue de ce 7e Forum sur la gouvernance en Afrique, il est opportun de rappeler que la détermination de la bonne ou de la mal gouvernance doit être l'affaire des Africains car ce sont eux qui vivent dans la chair les dégâts des dirigeants assoiffés de pouvoir. Le Forum de Ouagadougou veut sans doute incarner cette recherche endogène de solutions aux difficultés du continent. Il reste à souhaiter que les bonnes résolutions qui seront prises en soient à nouveau enfermées dans les tiroirs, en attendant le 8e Forum.