Pays producteur et exportateur de pétrole, l'Algérie importe, malheureusement, de nombreux produits dérivés du pétrole, et aujourd'hui du gasoil et de l'essence sans plomb. En 2014, l'Algérie ne dérogera pas à la règle. L'Algérie va devoir importer encore en 2014 du carburant. Les indices sont là : demande en hausse constante accentuée par un parc automobile en pleine croissance, des retards dans la réhabilitation et la modernisation des raffineries existantes. Gaspillage et contrebande boostent également une demande que les capacités actuelles de raffinages ne peuvent satisfaire. Toutefois, le groupe Sonatrach a assuré, hier, que l'Algérie cessera d'importer du gasoil en 2015 grâce à la réhabilitation de ses raffineries qui fonctionneront à plein régime à partir de cette date. "Au premier semestre 2014, nous n'avons importé que 300.000 tonnes de gasoil. D'ici à la fin de l'année et à partir de 2015 les importations s'arrêteront avec le fonctionnement à plein régime des raffineries de Skikda et d'Arzew", a confié une source au sein du groupe pétrolier, citée par l'APS. Au premier semestre, une baisse sensible des importations de gasoil a été constatée malgré la hausse de la demande nationale, rompant avec les niveaux d'avant qui frôlaient les deux millions de tonnes par an. En 2012, Sonatrach a importé environ 2 millions de tonnes de gasoil et 500.000 tonnes d'essence. Le recours aux importations a été rendu nécessaire par le besoin de combler le déficit crée par les arrêts pour entretien et rénovation des raffineries d'Alger, Skikda et Arzew, précise la même source. La consommation du gasoil, carburant très prisé pour son prix bas et pour ses utilisations multiples dans l'industrie et l'agriculture, a explosé ces dernières années, dopée notamment par une croissance spectaculaire du parc automobile qui est passé de 2,9 à 5,5 millions de véhicules durant la période 2000-2013. Actuellement, le gasoil représente 70% des ventes des carburants en Algérie, estimées à 14 millions de tonnes à fin 2013, selon la même source qui a relevé que la substitution de ce carburant jugé polluant par d'autres produits propres "demeurait la priorité du secteur de l'énergie". La même source a estimé, à ce titre, qu'il était nécessaire d'élever le prix du gasoil afin de freiner sa consommation et d'inciter les consommateurs à opter pour le GPL, dont la demande reste timide tournant aux alentours de 300.000 à 350.000 tonnes par an. Avec le programme de rénovation des raffineries, la production de gasoil sera assurée avec une quantité supplémentaire de plus de 3 millions de tonnes/an qui va rehausser la production globale de Sonatrach à 10 millions de tonnes par an, selon des chiffres déjà fournis par le dirigeant du groupe pétrolier, Abdelhamid Zerguine. Pour les essences, la production passera à plus de 4 millions de tonnes et l'essence sans plomb sera produite à partir des trois raffineries. Actuellement seule la raffinerie de Skikda est en train de le faire. En outre, l'Algérie mettra fin à la production de l'essence plombée. Les raffineries produiront deux types d'essence sans plomb le 90 et le 95, selon la même source. Il Convient de noter que la consommation en croissance du carburant est liée, selon les expertes, à son bas prix qui favorise les gaspillages en tous genres. La question du carburant n'a jamais été un problème lors de l'achat d'un véhicule. L'Algérie est parmi les pays où le carburant est le moins cher. En 2010, notre pays a consacré 8,46 milliards de dollars à la subvention des carburants, soit 228 dollars par personnes. Ce chiffre de subvention suit la courbe de la demande en carburant. Celle-ci n'est pas seulement alimentée par le nombre de véhicules en circulation qui augmente chaque année. Le carburant subventionné est souvent l'objet de contrebande aux frontières algéro-marcoaine et algéro-tunisiennes.