Les autorités fiscales britanniques ont récupéré 135 millions de livres (171 M d'euros) auprès d'individus figurant sur les listes d'évadés fiscaux en Suisse livrées par l'ex-informaticien de la banque HSBC Hervé Falciani, a annoncé le fisc britannique. Interrogée par un comité de la Chambre des Communes, Lin Homer, chef du HM Revenue and Customs (HMRC), le fisc britannique, a indiqué avoir jusqu'à présent "récupéré 135 millions de livres mais nous n'avons pas fini". Selon la présidente de ce comité parlementaire, Margaret Hodge, les autorités fiscales françaises ont de leur côté récupéré 188 millions de livres (223 millions d'euros) tandis que le fisc espagnol en a récupéré 220 millions (262 millions d'euros). "Nous avons poursuivi une personne qui a été condamnée à payer des amendes et des compensations pour un montant total de 830 000 livres en 2012", a précisé Lin Homer. Elle a ajouté que 13 enquêtes étaient en cours. "Nous cherchons également (...) à obtenir des accords de divulgation volontaire", a-t-elle indiqué. Selon Jim Harra, directeur général du département chargé de la fiscalité des entreprises au HMRC, le Royaume-Uni a reçu le détail de 6 800 comptes bancaires figurant sur les listes Falciani et détenus par des particuliers, des sociétés de droit privé ou des sociétés en nom collectif ("partnerships") ou encore des trusts. Ces comptes étaient liés à près de 5 000 adresses au Royaume-Uni et les données étaient suffisantes pour poursuivre jusqu'à 3 800 contribuables, a-t-il précisé. L'ancien informaticien de la banque HSBC à Genève Hervé Falciani a révélé en 2008 des fichiers permettant de découvrir des milliers d'évadés fiscaux dans le monde, ce qui lui vaut d'être poursuivi pour "vol" en Suisse. Il s'est réfugié en Espagne où il travaille avec l'administration fiscale. La filiale suisse de la banque britannique HSBC est dans le viseur des justices de plusieurs pays européens dont la France, la Belgique et l'Espagne qui la soupçonnent d'avoir mis en place une industrie de l'évasion fiscale par le biais de sociétés écrans dans les paradis fiscaux.