Wall Street a nettement rebondi avant-hier au lendemain d'une lourde chute, les bons résultats de Google et un optimisme franc sur la saison des résultats reléguant au second plan un flot de mauvaises nouvelles géopolitiques: le Dow Jones a gagné 0,73% et le Nasdaq 1,57%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones a pris 123,37 points, à 17 100,18 points, et le Nasdaq a grimpé de 68,70 points, à 4 432,15 points. L'indice élargi S&P 500 s'est adjugé 1,03% ou 20,10 points, à 1 978,22 points, effleurant son précédent record historique du 3 juillet (1 980,85 points). La Bourse de New York avait dégringolé la veille, craignant que le crash d'un avion de ligne en Ukraine, probablement abattu par un missile, ne provoque une escalade des tensions dans cette région en crise et ne pèse sur l'économie mondiale. L'annonce du déclenchement d'un assaut terrestre des Israéliens dans la bande palestinienne de Gaza, visant à anéantir les infrastructures du Hamas, avait ensuite jeté un peu plus d'huile sur le feu géopolitique mondial, et accentué la chute des indices. Dès l'ouverture de la séance vendredi, cependant, les investisseurs avaient retrouvé le sourire. Les indices repartaient nettement dans le vert, et l'indice de volatilité, le VIX, dit indice de la peur, était envoyé au tapis après avoir explosé la veille. Wall Street fait preuve d'une résistance impressionnante et balaie d'un revers de la main les nouvelles négatives aujourd'hui pour se concentrer sur les bons résultats de Google et, dans une moindre mesure, de GE, a commenté Michael James, de Wedbush Securities. Profitant d'une forte hausse de ses volumes de publicité, qui a éclipsé des bénéfices moindres qu'espéré, le géant internet a vu ses revenus progresser plus que prévu au deuxième trimestre. Son action a gagné près de 4%. Plus on s'avance dans la saison des résultats, plus les investisseurs sont concentrés sur le potentiel de hausse des indices en cas de chiffres satisfaisants, a noté David Levy, de Kenjol Capital Management. Avec une telle séance de rebond, les courtiers ont démontré qu'ils avaient envie d'acheter des actions et de prendre des risques, en profitant de tout mouvement de recul des indices pour pénétrer sur le marché, a-t-il estimé. Sur le front des indicateurs, l'annonce d'une baisse surprise du moral des ménages aux Etats-Unis en matinée, selon une première estimation pour le mois de juillet, n'a pas ému outre mesure des opérateurs rassurés par une nouvelle hausse de l'indicateur composite du Conference Board sur l'activité économique. AMD plonge Le groupe informatique IBM a dépassé de peu les attentes au deuxième trimestre mais voyait son titre pénalisé (-0,34% à 191,83 dollars) par les difficultés éprouvées par son activité historique de pièces et composants électroniques durant cette période. Le fabricant américain de microprocesseurs AMD, en nette perte de vitesse face au poids lourd du secteur Intel, et qui a fait état d'un bénéfice légèrement inférieur aux attentes malgré un chiffre d'affaires "relativement en ligne avec les attentes", selon les experts de Charles Schwab, était durement sanctionné par le marché. Son titre plongeait de 17,83% à 3,76 dollars. Les résultats du groupe industriel Honeywell ont été mieux accueillis, il prenait 2,09% à 97,16 dollars. Le géant de la distribution en ligne Amazon, qui a lancé vendredi aux Etats-Unis un service d'accès illimité sur abonnement à des livres électroniques, prenait 1,39% à 357,37 dollars. Les laboratoires pharmaceutiques AbbVie qui va racheter son homologue de droit irlandais Shire pour 54,7 milliards de dollars (32 milliards de livres), après deux mois de négociations, montait de 2% à 54,59 dollars. Après une nette progression la veille, le marché obligataire est parti en baisse, un signe de calme quelque peu retrouvé sur les marchés. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a avancé à 2,484%, contre 2,475% la veille, et celui à 30 ans à 3,292% contre 3,290% la veille.