Wall Street a terminé la semaine en légère hausse, aidée par les bonnes performances de quelques valeurs technologiques dans un marché fébrile face à la crise irakienne: le Dow Jones a gagné 0,25% et le Nasdaq 0,30%. Selon les résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a progressé de 41,55 points, à 16.775,74 points, et le Nasdaq de 13,02 points à 4.310,65 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est apprécié de 0,31% ou 6,05 points, à 1 936,16 points. Les indices ont rebondi après deux séances consécutives à la baisse comme si les courtiers n'étaient juste pas capables de laisser descendre encore un peu plus le marché, a commenté Michael James de Wedbush Securities. Wall Street reste dans une tendance haussière et tant qu'aucun élément significatif ne viendra l'altérer, il semble difficile d'avoir un mouvement de vente prolongé, a-t-il ajouté. Le marché a bien fait une incursion en territoire négatif en début de séance après la publication d'un indicateur établi par l'Université du Michigan montrant un léger recul du moral des ménages aux Etats-Unis en juin. Mais ils ont ensuite repris un peu de vigueur, portés notamment par la nette progression d'Intel, membre du Dow Jones. Le géant des puces informatiques a relevé sa prévision de chiffre d'affaires et son action a dans la foulée grimpé de 6,83% à 29,87 dollars, son plus haut niveau en dix ans. Mais le marché, pour la première fois depuis longtemps, (était) plus concentré sur des événements géopolitiques que sur l'économie, en l'occurrence la crise irakienne, selon Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management. Après une offensive fulgurante en début de semaine dans le nord du pays, des combattants djihadistes progressaient vendredi vers Bagdad, forçant le gouvernement à mettre en place un plan pour défendre la capitale irakienne. Le président américain Barack Obama a indiqué que les Etats-Unis n'enverraient pas de troupes au sol pour contrer les extrémistes sunnites mais qu'il examinerait différentes options dans les jours à venir. Wall Street n'aime pas voir à la télévision des images de rébellion, cause d'incertitude, a souligné Mace Blicksilver. De plus, on ne pensait plus à l'Irak depuis un certain temps. Voir soudainement des troubles, pouvant avoir des conséquences très graves sur le marché pétrolier, réapparaître, est perturbant pour les investisseurs. D'autres nouvelles économiques en provenance de l'étranger aidaient toutefois le marché à se maintenir dans le vert. Deuxième puissance économique mondiale, la Chine a ainsi fait part de bons chiffres sur la production industrielle et les ventes au détail en mai. Et au Japon, la banque centrale a sans surprise maintenu vendredi en l'état sa politique d'assouplissement monétaire destinée à relancer l'économie nationale. Le bond de 7,13% à 29,95 dollars, de l'action d'Intel, membre du Dow Jones, participait aussi à la progression des indices. Le géant des puces informatiques Intel a relevé sa prévision de chiffre d'affaires en invoquant une demande plus solide que prévu pour les PC professionnels. Dans son sillage Microsoft gagnait 1,50% à 41,19 dollars, Hewlett-Packard 3,95% à 34,71 dollars et IBM 0,69% à 182,47 dollars. Dans le secteur automobile, le constructeur GM grappillait 0,35% à 35,64 dollars. Le groupe, qui a mis en place une politique de "risque zéro" après s'être vu reprocher d'avoir tardé à faire revenir chez les concessionnaires des véhicules liés à au moins 13 morts, a rappelé près de 600 000 véhicules supplémentaires en Amérique du Nord pour différents problèmes mécaniques. Le constructeur aéronautique Boeing montait quant à lui de 0,21% à 132,47 dollars après l'annonce d'une commande de la compagnie China Eastern pour 80 appareils de la famille 737 pour un prix catalogue de plus de 8 milliards de dollars. Le marché obligataire reculait, avec un rendement des bons du Trésor à 10 ans progressant à 2,608% contre 2,586% jeudi soir et celui à 30 ans montant à 3,414% contre 3,410% la veille.