Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge avant-hier, le climat géopolitique anxiogène l'emportant après une réunion de la Banque centrale européenne dénuée de surprise. Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque, a pointé du doigt "l'incertitude géopolitique, avec un retour net de l'aversion au risque qui empêche tout rebond". "La petite remontée du début de semaine semblait déjà difficile à nourrir, mais l'escalade dans les annonces et les troupes russes aux frontières ukrainiennes" alimente les inquiétudes, a-t-il poursuivi. Les opérateurs ont aussi trouvé une nouvelle source d'inquiétude dans l'embargo ordonné par Vladimir Poutine, à l'encontre de produits agroalimentaires en provenance des pays sanctionnant la Russie. Aucun salut n'est venu de la BCE, qui sans surprise a maintenu son principal taux directeur à 0,15%, son plus bas niveau historique, tout en mettant en garde contre un ralentissement de la reprise en zone euro. L'Eurostoxx 50 a perdu 1,23%. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a perdu 1,36% à 4 149,83 points. Renault a perdu 2,18% à 57,99 euros et PSA Peugeot Citroën 3,80% à 9,92 euros. Air France-KLM a cédé 0,38% à 7,30 euros. GDF Suez a baissé de 1,96% à 18,48 euros, Sanofi de 1,59% à 77,23 euros, Orange de 2,83% à 10,99 euros et Crédit Agricole de 2,08% à 10,36 euros. Numericable a cédé 2,73% à 41 euros. Sa holding de contrôle Altice a vu sa perte nette trimestrielle se creuser en raison de la hausse importante des frais financiers liés à l'acquisition de SFR. A Francfort, l'indice DAX a perdu 1% à 9 038,97 points, digérant les résultats de plusieurs groupes allemands et un chiffre de la production industrielle jugé décevant. Commerzbank, qui a plus que doublé ses bénéfices trimestriels, a pris 0,58% à 10,46 euros. Les deux autres valeurs dans le vert, Infineon et Henkel, ont gagné respectivement 1,22% à 8,21 euros et 0,8% à 82,03 euros. Deutsche Telekom n'a pas fait d'étincelles (-1,47% à 11,36 euros), malgré la publication de résultats marqués par l'amélioration de ses activités européennes. Munich Re a perdu 1,97% à 149,05 points, les analystes s'inquiétant notamment de la baisse de sa rentabilité. Les résultats de Beiersdorf ont également été mal accueillis (-1,80% à 65,97 euros). Adidas a fini en queue (-4,46% à 55,5 euros). L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a reculé de 0,58% à 6 597,37 points. Les opérateurs ont attendu jusqu'en milieu de journée les décisions de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE) puis de la Banque centrale européenne (BCE), qui sans surprise ont laissé leurs taux directeurs inchangés. Anglo American a perdu 2,64% à 1 528,5 pence et BHP Billiton 2,06% à 1 993 pence. Rio Tinto, qui avait ouvert en forte hausse après un bénéfice net semestriel multiplié par 2,5, a finalement perdu 0,52% à 3 373 pence. Royal Bank of Scotland a chuté de 2,51% à 337,4 pence et Barclays de 1,91% à 213,4 pence. Coca-Cola HBC AG, qui a accusé une baisse de ses volumes de ventes au premier semestre, a dégringolé de 5,31% à 1 302 pence. L'assureur Aviva a au contraire joui d'une des plus fortes hausses de la journée (+2,61% à 502,5 pence). La Bourse de Lisbonne a chuté de 2,27% à 5 453,29 points, à l'issue d'une séance marquée par une forte volatilité des bancaires et un recul des poids lourds. Alors que le titre de BES restait suspendu avant d'être retiré lundi du PSI20, sa concurrente BCP a reculé de 1,25% à 0,09 euro et la BPI de 0,64% à 1,24 euro. Portugal Telecom, actionnaire de BES à hauteur de 2,1%, a cédé 4,91% à 1,37 euro et l'électricien EDP a perdu 4,54% à 3,13 euro. A Madrid, l'Ibex 35 a terminé en recul de 1,64% à 10'078,6 points, avec la quasi-totalité des valeurs dans le rouge. Parmi les plus fortes baisses, le constructeur espagnol Sacyr a perdu 3,89% à 3,804 euros et la banque Caixabank 2,74% à 4,148 euros. Seul Gamesa, l'un des leaders mondiaux de la fabrication d'éoliennes, a gagné 1,47% à 8,931 euros. La Bourse de Milan a reculé de 1,94% à 19 131 points, tirée à la baisse par les bancaires. Moncler a bondi de 6,26% à 12,06 euros après la publication de ses résultats semestriels. Le titre Fiat a repris des couleurs après plusieurs séances éprouvantes (+1,39% à 6,555 euros). Les bancaires ont pâti de la remontée des taux d'emprunt italiens après l'entrée du pays en récession, à l'instar d'Unicredit (-1,15% à 5,575 euros) et BPM (-7,83% à 0,53 euro). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 0,76% à 394,20 points. Le groupe de forage pétrolier et gazier SBM Offshore (-6,75 euros à 9,56 euros). A la hausse, l'assureur Delta Lloyd a gagné 1,66% à 17,12 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé quasiment à l'équilibre (-0,05%) à 3 055,96 points. Delhaize, qui a publié des résultats meilleurs que prévu, a bondi de 5,07% à 50,99 euros, suivi par KBC. Comme attendu, le bancassureur a vu ses résultats au deuxième trimestre affectés par une nouvelle loi bancaire en Hongrie, mais il s'en est sorti mieux que prévu, ce qu'a retenu le marché. Il a ainsi gagné 4,05% à 41,21 euros. A l'autre bout de l'indice, bpost a lâché 4,09% à 17,58 euros suivi par Belgacom (-2,59% à 25,36 euros). A contre-courant, la Bourse suisse a gagné 0,20% à 8 306,75 points, soutenue par Nestlé, plus grosse pondération de l'indice SMI. Le géant de l'agroalimentaire a bondi de 3,43% à 69,40 francs après la publication de ses résultats semestriels. L'annonce d'un rachat d'actions de 8 milliards de francs a contribué à doper le titre. Zurich Insurance s'est également apprécié de 2,42% à 266,80 francs, après avoir fait état d'une hausse de 14% de son bénéfice semestriel. Swiss Re a en revanche perdu 2,54% à 72,90 francs. Adecco a également reculé, de 2,52% à 63,70 francs après avoir vu son chiffre d'affaires trimestriel stagner en France, son plus gros marché.