Les marchés européens ont clôturé en hausse, avant-hier, rassurés par un recul inattendu des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis, en dépit d'inquiétudes persistantes sur l'Espagne et la Grèce. Le marché a profité du recul des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis, qui sont tombées début octobre à leur niveau le plus bas depuis la fin de la récession (décembre 2007-juin 2009), tandis que les analystes les attendaient en hausse. "Cela a permis d'apaiser les tensions en zone euro après la dégradation par Standard et Poor's de la note de l'Espagne et d'insuffler un souffle nouveau sur le marché", explique Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. L'Eurostoxx 50 a pris 1,24% La Bourse de Paris a signé un net rebond (+1,42%), après trois séances de baisse consécutives. L'indice CAC 40 a pris 47,85 points à 3 413,72 points, dans un volume d'échanges très faible de 2,506 milliards d'euros. Il avait perdu 2,64% ces trois derniers jours. Le marché parisien a été principalement soutenu par les valeurs bancaires, qui ont bondi, à l'image de BNP Paribas (+2,02% à 38,80 euros), Crédit Agricole (+4,35% à 5,98 euros) et Société Générale (+4,86% à 23,85 euros). "Des rumeurs circulent sur un report de l'application des critères de Bâle III", la nouvelle réglementation qui renforce le bilan des banques, indique M. Murail. Carrefour a grimpé (+3,69% à 16,58 euros) après un chiffre de ventes au troisième trimestre satisfaisant et un redressement de ses activités en France. La Bourse de Londres a clôturé en nette hausse. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a pris 53,04 points, soit une progression de 0,92% par rapport à la clôture de la veille, à 5 829,75 points. Le groupe de luxe Burberry a terminé en tête de l'indice, sur un bond de 9,97% à 1 136 pence. Le groupe de défense BAE Systems a gagné 2,37% à 328,5 pence. Il a confirmé, avant-hier, ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice 2012, au lendemain de l'annonce de l'échec de son projet de fusion avec le groupe européen EADS, tout en mettant en garde face à l'incertitude sur son important marché américain. Les banques étaient également à la hausse, à l'exemple de Barclays (+4,53% à 232,65 pence), Royal Bank of Scotland (RBS) (+2,35% à 273,8 pence) ou Lloyds Banking Group (+1,61% à 38,48 pence). L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib a clôturé en hausse de 1,26% à 15 635 points. Les bancaires ont connu dans l'ensemble une bonne journée, avec des hausses de 3,92% à 3,502 euros pour Unicredit, de 4,07% à 0,2276 euro pour BMPS et de 3,48% à 1,278 euro pour Intesa Sanpaolo. Le constructeur Finmeccanica a profité de l'échec de la fusion EADS/BAE Systems et de commentaires d'un ministre italien l'invitant à désormais examiner "rapidement" ses options, gagnant 1,36% à 4,188 euros. La Bourse suisse a clôturé la séance en légère hausse. A la clôture, l'indice SMI s'est établi à 6 654,02 points, en hausse de 0,38%. Richemont a progressé de 4,54% à 59,90 francs suisse et Swatch Group de 3,18% à 380 francs suisse. Parmi les bancaires, Credit Suisse a tiré son épingle du jeu, avec une hausse de 2,51% à 21,21 francs suisse. UBS a clôturé à 11,79 francs suisse (+0,94%) et Julius Baer à 32,80 francs suisse (+0,85%). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,84% à 329,55 points. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées par le bancassureur ING, qui a gagné 3,33% à 6,59 euros, et par le groupe franco-néerlandais Air France-KLM, qui a gagné 2,86% à 5,39 euros. A la baisse, le groupe de forage offshore pétrolier et gazier SBM a perdu 1,23% à 10,80 euros, et l'opérateur de télécommunications KPN a baissé de 1,06% à 5,96 euros. La Bourse de Bruxelles a pris 0,58% à 2 377,02 points, emmenée notamment par le chimiste Solvay, qui a pris 3,44% à 92,03 euros. L'assureur Ageas a progressé de 2,51% à 19 euros, enregistrant la deuxième meilleure performance de l'indice Bel-20 des valeurs vedettes. La principale baisse a été enregistrée par l'opérateur téléphonique Mobistar, qui a reculé de 0,98% à 22,78 euros. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a terminé, avant-hier, en hausse de 0,87% à 7 734,7 points, au lendemain de l'annonce de l'abaissement de la note de l'Espagne par l'agence Standard and Poor's à un cran des investissements à risque. L'Espagne, plongée en récession, reste au centre des interrogations sur la nécessité ou non d'un plan de sauvetage global. La plupart des valeurs bancaires ont rattrapé les pertes de la veille: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation boursière, a gagné 1,94%, à 5,845 euros, BBVA a progressé de 1,62% à 6,018 euros. Caixabank a continué sa progression, de 0,67% à 3,007 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en hausse de 1,25% à 5 376,64 points, grâce notamment à la banque BES qui a progressé de 5,02% réalisant la meilleure performance de la séance. La banque BCP a progressé de 1,41%, tandis que la Banif a terminé à l'équilibre. En revanche, la BPI a perdu 0,83%. Wall Street finit en baisse, malgré un bon chiffre de l'emploi La Bourse de New York a terminé en baisse, un recul inattendu des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis échouant à apaiser les inquiétudes du marché en ce début de saison des résultats aux Etats-Unis: le Dow Jones a lâché 0,14% et le Nasdaq 0,08%. Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a cédé 18,58 points à 13 326,39 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 2,40 points à 3 049,38 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui grappillé 0,02% (+0,28 point) à 1 432,84 points. Le marché se prépare à une très grosse journée (vendredi) avec les résultats trimestriels des (banques) JPMorgan Chase et Wells Fargo dont les perspectives notamment seront essentielles pour définir l'humeur du jour des courtiers, a noté Michael James, de Wedbush Securities. Dans ce contexte, même si cela n'y ressemble pas, cette séance a été une petite victoire du marché qui finit presque à l'équilibre après une semaine très en baisse, en dépit d'une nette faiblesse du secteur technologique emmené à la baisse par Apple, a-t-il noté. Jusqu'à ce que l'indice vedette parte dans le rouge en fin de séance, pendant l'essentiel de la journée, la place new-yorkaise avait en effet été soutenue par des chiffres de l'emploi qui ont remis en cause une morosité du marché liée aux résultats d'entreprise (...), pas forcément justifiée, depuis le début de la semaine, a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. Les nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont en effet chuté de 9% au tournant du mois d'octobre par rapport à la semaine précédente, à leur niveau le plus bas depuis la mi-février 2008. Le département du Travail a recensé le dépôt de 339 000 demandes d'allocations de chômage dans le pays du 30 septembre au 6 octobre, alors que les analystes tablaient sur une hausse à 370 000 nouveaux chômeurs. Les courtiers sont cependant restés prudents après la baisse de deux crans par l'agence de notation Standard & Poor's de la note de solvabilité de l'Espagne, de BBB+ à BBB-, survenue après la clôture de Wall Street la veille, celle-ci n'étant désormais plus qu'à un cran de la catégorie des emprunteurs spéculatifs. Le marché obligataire, qui avait ouvert en recul, a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 1,675% contre 1,691% la veille et celui à 30 ans à 2,855% contre 2,894%. Tokyo: le Nikkei clôture en baisse de 0,58% La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, en baisse de 0,58%, influencée par la persistance du yen fort, la dégradation de l'Espagne par Standard and Poor's et des inquiétudes sur les économies japonaise et américaine. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 49,45 points à 8 546,78 points (-0,58%). L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 0,40%, en baisse de 2,89 points à 713,95 points. L'activité a été moyenne avec 1,71 milliard d'actions échangées sur le premier marché. L'agence d'évaluation financière américaine Standard and Poor's a annoncé la veille avoir abaissé la note de solvabilité de l'Espagne, celle-ci n'étant désormais plus qu'à un cran de la catégorie des emprunteurs spéculatifs. Cette nouvelle a renforcé les craintes des marchés concernant les dettes de la zone euro et fait monter le cours de la devise japonaise, perçue comme une valeur refuge, face notamment à l'euro. Nissan Motor a perdu 1,20%, à 656 yens; Toyota Motor 1,35%, à 2.903; Honda 0,64%, à 2.319. Toyota n'a pas semblé particulièrement affectée par l'annonce, la veille, qu'il rappelait 7,43 millions de voitures dans le monde pour un risque d'incendie lié au système électrique des lève-vitres sur plusieurs modèles.