L'Union européenne (UE) et la Mauritanie sont parvenues à un accord pour prolonger jusqu'au 15 décembre l'autorisation de pêche à la crevette et aux espèces de surface donnée à la flotte européenne dans les eaux mauritaniennes, ont annoncé les deux parties. En revanche, la flotte européenne cessera provisoirement la pêche au thon, merlu et autres espèces vivant près du fond de l'océan à partir de vendredi, a indiqué le négociateur mauritanien à ces discussions mardi et mercredi à Nouakchott, Cheikh Ould Baya, faisant état d'une divergence qui portait sur la date d'expiration de l'accord. Nous sommes parvenus à un arrangement à l'amiable suivant nos interprétations de la fin du protocole d'accord de deux ans qui, pour nous, expire le 31 juillet, anniversaire de sa signature, et qui, pour les Européens, prend fin le 15 décembre, anniversaire de son adoption par les instances de l'UE, a-t-il expliqué. A Bruxelles, la Commission européenne a annoncé la prolongation de l'accord jusqu'au 15 décembre pour la pêche à la crevette et la pêche pélagique (espèces de surface). La flotte européenne dispose de trois zones de pêche entre le Cap Timéris (près de Nouakchott) et une zone proche de la frontière sénégalaise (sud). Elle est autorisée à s'approcher de certaines zones de pêche jusqu'à 10 milles des côtes, ce qui permet la capture de crevettes, moyennant le versement par l'UE d'une redevance de 400 euros par tonne prise. L'accord concerne 69 navires de onze Etats membres: France, Espagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Allemagne, Lituanie, Lettonie, Royaume-Uni et Irlande. Cet arrangement ouvre la voie à une reprise des négociations plus sereines entre les deux parties, qui se retrouveront à Bruxelles dans les meilleurs délais pour le renouvellement du protocole d'accord, a précisé M. Ould Baya. D'après des responsables du ministère mauritanien de la Pêche, en vertu de leur accord, 53 bateaux européens pêchaient en Mauritanie jusqu'à mercredi soir. A la suite de l'arrangement conclu, une quarantaine de ces navires devraient cesser leurs activités le temps du renouvellement de l'accord. Selon des données officielles mauritaniennes, le secteur de la pêche représente plus de 20% des recettes budgétaires et emploie plus de 36 000 personnes dans le pays. D'autre part, les négociateurs européens et mauritaniens sont parvenus à un compromis permettant aux bateaux de pêche de l'UE de poursuivre encore leurs activités dans les eaux territoriales mauritaniennes, a-t-on appris de source officielle européenne à Bruxelles. Selon un communiqué de la Commission européenne, les activités de pêche européennes auraient dû se terminer ce 1er août 2014. Les deux parties ont convenu de poursuivre les négociations en vue de la conclusion d'un nouvel accord de pêche entre l'UE et la Mauritanie.