Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a condamné avec la plus grande fermeté la violation de la trêve humanitaire entre Israël et les Palestiniens de Ghaza, a annoncé son porte-parole. "Il (Ban Ki-moon) est profondément déçu par la reprise des hostilités et rappelle aux deux parties qu'il était de leur responsabilité de ne pas laisser la situation se détériorer", lit-on dans le communiqué. M.Ban a appelé les deux parties en conflit à conclure immédiatement un accord sur un cessez-le-feu durable répondant aux problèmes de fond affectant la bande de Ghaza. La trêve humanitaire négociée sous médiation égyptienne, qui devait expirer mardi à minuit heure locale, a été rompue plus tôt dans la journée, lorsque le Hamas a tiré des roquettes sur Israël et que l'Etat hébreu a répliqué par des frappes aériennes. La reprise des hostilités a interrompu les négociations au Caire sur un cessez-le-feu permanent entre Israël et le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir à Ghaza, après plus d'un mois de conflit. Plusieurs trêves temporaires ont été observées au cours des deux dernières semaines, dont certaines ont été violées. Ces trêves ont été prolongées à plusieurs reprises pendant que les deux parties discutaient de leurs revendications en vue de parvenir à un accord qui mettrait fin à l'offensive lancée le 8 juillet.
La reprise des attaques israéliennes fait 10 morts Un Palestinien a été tué hier matin dans un nouveau raid de l'aviation israélienne à Ghaza. Six autres avaient déjà péri, dont la femme et la fille d'un chef du Hamas. Le total des victimes atteint 10 personnes depuis la rupture de la trêve dans l'enclave côtière. Palestiniens et Israéliens ont recommencé à se tirer dessus mardi, stoppant net les négociations en cours pour un cessez-le-feu durable et jetant la bande de Ghaza dans l'angoisse d'une reprise de la guerre. La reprise des hostilités rompt une trêve précaire dans le conflit qui depuis son déclenchement le 8 juillet a fait, selon le ministère palestinien de la Santé, 2028 tués et 10'302 blessés côté palestinien.
"Cible légitime à liquider" La femme et une des filles du chef de la branche militaire du Hamas Mohammed Deif ont notamment été tuées dans une attaque israélienne. Mohammed Deif est une "cible légitime à liquider", a affirmé un ministre israélien pour justifier cette tentative d'assassinat par l'Etat hébreu. "Lorsqu'une occasion se présente il faut l'exploiter pour le liquider", a ajouté Gideon Saar à la radio militaire israélienne. Un porte-parole militaire israélien a auparavant précisé que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait ordonné à l'armée de frapper des "cibles terroristes" à Ghaza. Selon une source palestinienne, l'armée israélienne a procédé à au moins 35 attaques aériennes.
Soutien des Etats-Unis Les Etats-Unis se sont eux dits "très inquiets" de la rupture du cessez-le-feu. Fidèles à leur position d'allié indéfectible d'Israël, ils en ont fait porter la responsabilité au groupe islamiste Hamas. "Israël a le droit de se défendre contre ces attaques", a affirmé une porte-parole du département d'Etat. Un responsable israélien a déclaré que M. Netanyahu avait rappelé les négociateurs israéliens participant aux pourparlers du Caire. Israël n'a cependant pas précisé si ces négociations indirectes étaient rompues. De son côté, le chef de la délégation palestinienne au Caire, Azzam al-Ahmed, a annoncé l'échec des pourparlers avec Israël et précisé que les négociateurs palestiniens quittaient à leur tour l'Egypte. Il a accusé Israël d'être responsable de l'échec: "il y a eu une décision israélienne pour que les discussions échouent", a-t-il dit.