La privatisation du Crédit populaire algérien (CPA) connaîtra de nouveaux retards. Cette opération a constamment glissé sur le calendrier mais avait été, le printemps dernier, verrouillée pour début septembre 2007 par les autorités. Cinq des six banques pré-qualifiées pour acquérir 51% du capital du CPA ont bouclé, juillet dernier, les séances de datas-rooms où elles ont pu préciser des questions sur le potentiel physique de la banque publique, son réseau et sa politique de crédit. La fin du processus d'ouverture du capital du CPA était prévue pour la fin de l'année en cours mais ce processus sera retardé puisque l'ouverture des plis des offres techniques des six banques préqualifiées pour la reprise de 51% du capital de la banque n'aura pas lieu, semble-t-il ce mois d'octobre. Il faut dire cette première "privatisation" dans le secteur bancaire a drainé plus que des convoitises. Pas moins de six banques d'envergure internationale à savoir BNP Paribas (France), Citibank (Etats-Unis), Crédit Agricole (France), Natexis-Banque Populaire (France), Santander (Espagne) et Société Générale (France) sont à l'affût. Même si certains bruits couraient à propos de l'éventuel retrait de la banque espagnole Santander, rien de concret n'en est paru. Les raisons de ce retard selon des sources proches du dossier, résideraient dans le fait les six banques candidates (BNP Paribas, Crédit Agricole, Banques Populaires, Société Générale, Citibank et Santander) attendent toujours la remise par le gouvernement des documents nécessaires à l'établissement de leurs offres techniques et financières, notamment le pacte d'actionnaire et le contrat de cession. " Après avoir reçu ces documents, les banques auront besoin de deux à trois semaines pour établir leurs projets techniques et les offres commerciales. “La remise de ces offres ne peut donc intervenir que vers la fin novembre", affirme le quotidien électronique "Tout sur l'Algérie". Dans ce contexte, ce retard pourrait compromettre l'aboutissement de la privatisation avant la fin de l'année et décevoir beaucoup d'investisseurs même si ces derniers semblent convaincus que l'opération ira à son terme. En tout état de cause, il semble difficile aujourd'hui de dire qui reprendra le CPA. Dans son choix, le gouvernement n'a pas le droit à l'erreur. Un éventuel échec de l'ouverture du capital du CPA aurait des conséquences néfastes sur l'avenir de cette banque et la réforme bancaire en général. Pour rappel, un appel à Manifestation d'Intérêt avait été lancé, en octobre 2006, à l'adresse des banques universelles internationales disposant de la capacité d'agir en tant que "partenaire stratégique" du CPA et de contribuer à son développement. L'appel a eu un écho très favorable, en témoigne la manifestation d'un nombre important de banques internationales.