Le processus d'ouverture du capital du CPA à hauteur de 51%, est à sa phase finale. Initialement prévue pour le mois de juillet en cours, les six banques en lice devraient remettre leurs offres techniques au mois de septembre prochain. Les six banques en lice sont toutes étrangères : quatre françaises, à savoir BNP Paribas Crédit Agricole, Groupe Banques Populaires et Société Générale, une espagnole (Santander) et une américaine (Citibank). C'est donc, la dernière ligne droite et le futur actionnaire majoritaire de la banque publique algérienne, devrait être à la fin de l'année 2007, au plus tard début 2008. Les prochaines semaines promettent donc d'être riches en spéculations sur l'identité du futur repreneur du CPA. Nombreuses sont les banques qui commencent déjà à faire pression, chacune tentant de faire croire que c'est elle qui a le plus de chances d'être retenue. Le nom du Crédit Agricole est souvent avancé comme le favori numéro un. La banque verte est suivie par deux autres banques françaises, Société Générale et BNP Paribas. Le Crédit agricole serait prête à mettre le paquet pour remporter le CPA. Mais, la banque verte a commis quelques maladresses dans sa communication. Elle a été rappelée à l'ordre par les autorités. Elles ont, notamment reproché sa campagne de communication sur le CPA de fin 2006. La Banque d'Algérie a même interdit toute publicité pour les banques en cours d'agrément. Les autorités algériennes tiennent, beaucoup, à la transparence de la première opération de privatisation d'une banque publique. "Le processus d'ouverture du capital a certes pris du retard, mais les banques en lice sont satisfaites sur sa transparence", affirme un banquier. Présente en Algérie depuis maintenant de nombreuses années, Citibank reste discrète sur ses vraies intentions de se lancer dans la banque de détail. Tout comme le Groupe Banques Populaires présent en Algérie à travers leur filiale Natexis. La Société Générale part avec un handicap : le groupe bancaire français a déjà refusé de reprendre, de gré à gré, le CPA en 2002 lorsque le gouvernement lui a proposé une transaction. Aussi, le groupe BNP Paribas est loin d'être grand favori de la compétition. La première banque de la zone euro, ne serait pas prête à casser sa tirelire pour racheter le CPA, alors qu'elle est en train de soutenir, massivement, le développement de sa filiale locale BNP Paribas El Djazaïr. Néanmoins, il faut dire que l'enjeu est important. Le CPA est une banque en bonne santé financière, avec des bénéfices records, comme le prouve le bénéfice (7,9 mds/DA) réalisé lors du dernier exercice. Celui-ci sera d'ailleurs affecté à hauteur de 95% en dividendes et le reste sera placé au titre des réserves légales. Aussi, et sur décision du Conseil de la monnaie et du crédit, le capital du CPA a été augmenté, en septembre dernier, de 4 milliards/DA pour atteindre 29,3mds/DA. Pour rappel, des data-rooms ont été entamés le 21 mai dernier. Ce sont des opérations d'audit où il s'agira de connaître avec plus de précision l'évaluation physique, la structure générale, le réseau ou la politique des crédits du CPA ainsi que l'environnement bancaire en Algérie. Ces banques devront faire ensuite des offres techniques et financières qui seront soumises à examen par une commission ad hoc. Les six data-rooms seront suivis par quelque 120 auditeurs. Ils permettront, également, aux candidats de visiter différentes agences du CPA ainsi que ses directions régionales, d'avoir des entretiens directs avec les responsables et les saisir. Plus de 40 banques ont fait part de leur intérêt dans ce dossier. Si la privatisation de 51% des parts du CPA peut drainer 1,5 milliard de dollars au Trésor algérien, le but de cette vente ne consiste pas à rapporter de l'argent à l'Etat mais plutôt à renforcer le CPA avec l'aide d'un partenaire étranger expérimenté dans le secteur bancaire. Pour atteindre cet objectif, les concepteurs de cette opération ne se contenteront pas uniquement d'endosser un gros chèque, mais de rechercher plutôt une coopération qui sera motivée par la transformation radicale du CPA en en faisant une banque commerciale de notoriété.