Après trois jours de la rentrée scolaire, beaucoup de parents continuent à acquérir les fournitures scolaires et autres kits nécessaires dans certains quartiers de la capitale. Les magasins au niveau des grandes surfaces et dans les rues principales de la capitale ont réservé des espaces aux articles scolaires (cahiers, stylos et cartables) et d'autres aux habits, chaussures et tabliers. Les vendeurs rivalisent d'ingéniosité pour attirer le plus grand nombre d'acheteurs en soignant leurs devantures, vantant leurs produits et en annonçant des réductions plus séduisantes les unes que les autres. Devant le rush constaté chaque année sur ces articles, les propriétaires des locaux commerciaux ont renforcé la main-d'œuvre. Les parents consacrent généralement la dernière semaine de leur congé annuel à l'achat de ces fournitures avant la reprise de travail. Mais cette fois-ci, les retardataires sont beaucoup plus nombreux. Ces derniers ont envahi les grandes surfaces. La rentrée scolaire, une aubaine pour le commerce saisonnier Beaucoup de jeunes notamment les chômeurs saisissent l'occasion de la rentrée des classes pour dresser des étals de fortune à côté des marchés, et proposer des articles souvent à des prix raisonnables. Ces jeunes contents de s'approvisionner auprès des vendeurs de gros à côté de la pêcherie d'Alger ou dans la commune de Bab Ezzouar, précisent que cette activité saisonnière dure près de deux semaines après la rentrée scolaire, qui a eu lieu le 7 septembre dernier. Ahmed, 28 ans, déclare s'adonner à ce commerce tous les ans et céder les articles scolaires "à des prix raisonnables notamment pour les familles démunies". "Cette source de revenu, même saisonnière est importante pour moi sachant que je suis chômeur depuis des années", a-t-il ajouté. Des prix stables et une préférence pour les produits algériens. Les prix des articles scolaires sont généralement stables "en dépit de légères augmentations pour certains", à l'instar des cahiers dont les prix ont augmenté de 5 à 10 DA par rapport à l'année dernière, ont relevé des commerçants. Selon l'un d'eux rencontré à la rue Bab Azzoun, au Centre d'Alger, le prix du cahier de 96 pages varie entre 28 et 40 DA alors qu'il se situait l'année dernière entre 20 et 25 DA. Les prix des cartables, quant à eux, se situent entre 1500 et peuvent atteindre les 10 000 DA en fonction du volume, de la qualité et du pays d'origine. Les cartables fabriqués localement, dont le prix avoisine les 1500 DA, sont les plus prisés. Quant aux tabliers que ce soit pour les filles ou les garçons leur prix varie entre 300 et 1 200 DA, également selon la qualité du produit et son origine. Alors qu'ils ne coûtaient pas plus de 300 DA il y a quelques années. Les parents ne cachent pas leur mécontentement devant la mauvaise qualité des articles proposés notamment les cartables et tabliers souvent importés. Même si les prix des fournitures scolaires connaissent une certaine stabilité, les parents notamment ceux dont les revenus sont faibles, ont affirmé que la succession d'occasions religieuses comme le Ramadhan et l'Aid El-Fitr et par la suite les vacances et finalement la rentrée scolaire "ont lourdement affecté les budgets des familles". Des élèves retroussent leurs manches pour acquérir leurs fournitures scolaires afin d'aider leurs parents à faire face aux dépenses liées à cet événement, beaucoup d'élèves travaillent durant la saison estivale pour financer leur rentrée scolaire et épargner à leurs parents, cette charge souvent pénible pour les faibles revenus. C'est le cas du jeune Walid, 16 ans, rencontré chez un commerçant acquérant des articles scolaires avec l'argent qu'il a gagné comme serveur dans un salon de glaces à Alger. Par ce geste, Walid entend aider ses parents et ses trois frères tous scolarisés d'autant, a-t-il dit, que chaque élève coûte en fournitures scolaires entre 5 000 et 8 000 DA. Le malheur des parents ne s'arrête pas là, en effet, ils devront faire face, dans un mois, aux dépenses de l'Aid El adha.