L'actuel Premier ministre néo-zélandais de centre droit John Key a remporté une large victoire, avant-hier, aux élections législatives, et pourra, pour son troisième mandat, gouverner seul, son Parti national disposant d'une majorité absolue au Parlement. Il est le premier chef de gouvernement néo-zélandais à pouvoir gouverner seul depuis l'introduction en 1996 d'un nouveau système électoral complexe de proportionnelle mixte à l'allemande. Le Parti national a obtenu 61 sièges sur les 121 que compte le Parlement, contre 32 pour le parti travailliste, son principal rival. Les télévisions l'avaient proclamé vainqueur trois heures après la fermeture des bureaux de vote et au vu des premiers résultats qui portaient sur plus de la moitié des voix et lui donnaient environ 48% des voix. Le Premier ministre sortant s'est dit extatique à l'annonce de sa victoire. Peu après, son adversaire, le leader travailliste, David Cunliffe, a reconnu sa défaite. J'ai appelé John Key et l'ai félicité, et j'ai reconnu qu'il continuerait d'être Premier ministre de la Nouvelle-Zélande, a-t-il annoncé à ses partisans déçus. Il a également estimé qu'il était temps de reconstruire son parti. Je suis tout à fait d'accord pour prendre ma part de responsabilité dans cette défaite, mais j'ai eu beaucoup de réactions de personnes qui m'ont dit qu'elles voulaient que je persévère et que je conduise le changement dont nous avons besoin, a-t-il ajouté. Le parti Internet-Mana, financé par le flamboyant magnat de la technologie d'origine allemande Kim Dotcom, qui voulait ravir le pouvoir à John Key, n'a pas obtenu un seul siège, n'ayant pu réunir que 1,26% des voix. Je suis désolé. J'assume l'entière responsabilité de la défaite de ce soir parce que la marque Kim Dotcom était un handicap pour ce que nous voulions réaliser, et je ne m'en suis rendu compte qu'au cours des deux dernières semaines, a déclaré Kim Dotcom. Les Verts ont perdu 1,1% des voix, tombant à 10%, bien loin des 15% qu'ils espéraient, tandis que le parti populiste New Zealand First (NZF) a gagné des voix, passant de 7 à 11%. Le NZF aurait pu être un faiseur de rois, mais le résultat du parti de John Key fait qu'il n'a pas besoin de négocier avec lui. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé sur Twitter qu'il avait appelé John Key pour le féliciter d'une grande élection adossée à un grand projet économique. La campagne électorale avait été entachée par la mise en cause de John Key par Kim Dotcom, qui accusait le Premier ministre de s'être livré avec l'aide de Washington à un espionnage systématique des Néo-Zélandais, y compris par le piratage de leurs messageries électroniques. John Key a démenti ces accusations. Il a déclaré que si des erreurs avaient été commises en la matière, elles n'étaient pas volontaires et que les électeurs feraient confiance à l'équipe gouvernante qui était parvenue à leur garantir un bon développement économique. Ce pays de 4,5 millions d'habitants à l'économie florissante a donc décidé de garder aux commandes cet ancien homme d'affaires de 53 ans qui recueille le bénéfice de sa bonne gestion des finances publiques, avec un budget excédentaire et un taux de croissance supérieur à 3%.