Le relogement de plusieurs familles vivant dans des conditions précaires facilitent réellement la tâche des responsables locaux à travers le territoire national dans la mesure où durant les intempéries, les risques sont réduits. Mais, il faut reconnaître que sur ce point là beaucoup reste à faire et une large sensibilisation est devenue indispensable. La preuve les faits et les chiffres sont bien là pour démontrer, une fois de plus, la nécessité d'une intervention rapide en ce début d'automne, où les pluies ont déjà commencé à faire des dégâts. Alors qu'en dire d'ici l'hiver qui s'approche de jour en jour. La preuve, pas plus tard que cette dernière semaine, plusieurs catastrophes ont été enregistrées un peu partout dans le territoire national avec même mort d'homme. Le 22 septembre dernier, d'importantes chutes de pluies, plus de 28 mm selon les services météorologiques, ont été enregistrées dans la wilaya de Tindouf, à l'extrême sud-ouest du pays. Ces intempéries, qui n'ont pas fait de victimes heureusement, ont occasionné cependant des dégâts aux habitations précaires et dans certaines artères et quartiers du chef-lieu de wilaya, a-t-on constaté. Les services de la Protection civile sont intervenus à plusieurs reprises pour évacuer des blessés, ''sans gravité'', ou des citoyens dont les habitations ont été endommagées par les inondations. Plus grave encore, à Bouira, un directeur d'un CEM et deux collégiennes ont été emportés par les crues d'un oued, mercredi dernier. En effet, le directeur du CEM Alioui Mohamed, d'Ighrem dans la commune d'Ahnif, et deux collégiennes du même établissement scolaire, sont décédés, à El Adjiba (15 km à l'est de Bouira), après avoir été emportés par les crues d'un oued. De retour chez lui, et afin d'éviter les embouteillages sur la Route nationale RN05, le directeur de cet établissement, âgé de 49 ans, qui était en compagnie de quatre collégiennes, a pris une piste au milieu d'un champ d'oliviers, où il a été surpris, quelques minutes plus tard, par les crues d'un oued, occasionnées par de fortes pluies enregistrées dans la région est de la wilaya. Et heureusement que l'intervention des agents de la Protection civile a permis de secourir deux collégiennes. A El Bayadh, vendredi dernier, le corps sans vie d'un homme emporté par les eaux de Oued El-Guebbour (90 km au Sud d'El Bayadh) a été repêché. L'accident s'est produit lorsque la victime, originaire de la wilaya de Naâma, avait tenté, jeudi soir, de traverser avec son véhicule touristique Oued El-Guebbour, situé sur la RN-6, entre les communes d'Ain-Laârek et Labiodh Sidi-Cheikh, avant d'être emporté par la furie des eaux, a-t-on précisé. Les services de la PC ont aussitôt déclenché les recherches dans la région, et ont fini par découvrir le corps inerte de la victime, non loin de Oued El-Guebbour, sur le territoire de la commune d'Erbouat. Samedi dernier, les pompiers ont effectué 93 interventions pour secourir des habitants à Ain Témouchent, Beni Saf, El Amria et Sidi Ben Adda. Il fallait bien pomper les eaux pluviales qui se sont infiltrées dans pas moins de 75 maisons. Plusieurs automobilistes, bloqués dans leurs voitures avec des membres de leurs familles à la suite de la montée des eaux, ont été secourus par les agents de la Protection civile, au niveau des plages de Sidi Djelloul et Ouardania. Là, heureusement qu'aucune perte humaine ni de blessé n'ont été signalés. Enfin, de fortes pluies accompagnées de rafales de vent, se sont abattues dimanche dernier dans la wilaya de Tissemsilt et où elles ont rendu impraticable le tronçon de la Route nationale 19 reliant les communes de Lardjem et Tissemsilt. Elles ont provoqué également des infiltrations d'eau dans plusieurs maisons dans les communes de Lardjem, Theniet El Had et le village "Ras El Mou" (commune de Sidi Abed). Ces incidents sont donc de véritables alertes pour prendre toutes les précautions à l'avenir afin d'éviter toute situation compromettante pour ne pas dire pour éviter tout drame. Et là, il est utile de rappeler, comme l'avait si bien déclaré le 21 septembre dernier, à Bechar, le délégué national aux risques majeurs, auprès du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tahar Melizi, que six cents (600) communes sur les 1.541 que compte le pays nécessitent des opérations et projets pour la prise en charge des risques majeurs. Selon les premiers résultats d'une étude nationale effectuée par le ministère des Ressources en eau, 600 communes dans le pays nécessitent des opérations et projets de renforcement de leurs capacités pour faire face aux risques majeurs, a-t-il indiqué lors d'une rencontre sur la prévention et la prise en charge des risques majeurs dans la wilaya de Bechar. C'est ainsi que dans ce cadre, a-t-il ajouté, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a adressé une directive à l'ensemble des wilayas du pays pour entamer des campagnes de prévention et se préparer à toutes éventualités, à l'approche de la saison hivernale, où les risques d'inondations et autres intempéries sont grands, a signalé le délégué national aux risques majeurs. "Cette rencontre de Bechar, la première du genre, vise à évaluer l'ensemble du dispositif local de prévention et de lutte contre les risques majeurs et en même temps de débattre, avec les différentes directions, communes et autres institutions publiques, des moyens de son renforcement", a conclu le délégué national aux risques majeurs.