Les cours du pétrole étaient en baisse hier dans les échanges matinaux en Asie, dans l'attente de données économiques en provenance des Etats-Unis, le premier consommateur de brut au monde. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre perdait 22 cents, à 94,35 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 16 cents, à 97,04 dollars. Les opérateurs garderont un œil sur l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board attendu mardi. la veille, les prix du pétrole ont terminé en nette hausse à New York, dans un marché stimulé par des attentes de données économiques encourageantes cette semaine aux Etats-Unis, le premier consommateur de brut au monde. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a avancé de 1,03 dollar, à 94,57 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 97,20 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 20 cents par rapport à la clôture de vendredi. Après avoir beaucoup baissé ces derniers temps, "le marché essaye de se stabiliser", a remarqué Gene McGillian, de Tradition Energy. Une série d'indicateurs économiques contrastés lundi a par ailleurs été globalement accueillie avec un certain optimisme. "Les données sur la consommation étaient légèrement supérieures aux attentes", a relevé Matt Smith, de Schneider Electric. Moteur de la croissance américaine, les dépenses de consommation ont gagné 0,5% en août par rapport au mois précédent, soit un peu plus que ce à quoi s'attendaient les analystes (+0,4%). Les revenus des ménages ont dans le même temps gagné 0,3%, conformément aux prévisions. Ces chiffres étaient jugés de bon augure pour la demande du géant énergétique américain. Les autres données étaient plus mitigées. L'inflation sur un an a légèrement ralenti en août, s'élevant à 1,5%, et du côté de l'immobilier, les promesses de ventes de logements aux Etats-Unis ont baissé davantage que prévu en août (-1%). Le rebond des cours lundi "n'est pas forcément lié aux données économiques du jour aux Etats-Unis mais plutôt à celles que l'on attend cette semaine", a estimé Matt Smith. Outre les chiffres mensuels sur l'emploi américain et le taux du chômage vendredi, les opérateurs surveilleront l'emploi salarié privé et l'indice ISM manufacturier mercredi et un indice d'activité non-manufacturière (ISM) vendredi. Jeudi, ils jetteront aussi un coup d'oeil vers la zone euro, pour suivre une décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Les opérateurs se préparaient aussi à un nouveau rapport sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis mercredi, anticipant des chiffres plutôt positifs pour le marché, selon Matt Smith. Un léger accès de faiblesse du dollar, dont la vigueur a pénalisé la progression des cours du brut dernièrement, a également apporté un peu de soutien. En effet, un billet vert moins vigoureux rend plus intéressants et plus attractifs les achats de matières premières, comme le brut, libellés en dollars pour les acheteurs munis d'autres devises. L'abondance de l'offre en brut continuait toutefois à peser sur les prix du brut des deux côtés de l'Atlantique, limitant leur rebond. Ainsi, en Libye, "le volume de production a récemment grimpé jusqu'à 900 000 barils par jour", contre moins de 200 000 barils par jour au printemps, ont souligné les experts de Commerzbank. Malgré le chaos politique et sécuritaire qui règne en Libye, la production pétrolière a en effet réussi à se redresser ces dernières semaines, après avoir été très perturbée pendant un an (entre juillet 2013 et juillet 2014). Des inquiétudes persistantes sur l'économie européenne entravaient aussi une reprise vigoureuse des prix du Brent, les investisseurs anticipant une demande énergétique molle dans la région.