Le pétrole était en baisse, hier dans les échanges matinaux en Asie après la publication la veille d'indicateurs décevants dans les deux premières économies mondiales, la Chine et les Etats-Unis, également premiers consommateurs d'énergie de la planète. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet perdait 34 cents, à 93,11 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédant 4 cents, à 102,02 dollars. Après la forte hausse à la clôture mardi sous l'effet d'une baisse du dollar qui favorise les achats d'investisseurs dotés d'autres devises, le pétrole reculait "à cause des indicateurs économiques en Chine", notait Victor Shum chez IHS Purvin and Gertz à Singapour. Selon les chiffres définitifs publiés lundi par la banque HSBC, la production manufacturière en Chine s'est contractée en mai pour la première fois depuis sept mois, et bien plus que prévu, signe supplémentaire "que la croissance chinoise ralentit", a relevé Victor Shum. L'indice PMI des directeurs d'achat publié par la banque est tombé à 49,2, soit un chiffre inférieur aux estimations publiées fin mai, qui faisaient état d'un indice à 49,6. Il s'agissait déjà de la première contraction de ce secteur d'activités depuis sept mois. Un indice supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière et un indice inférieur à cette limite, signifie une contraction. Les attentes d'une accélération de l'économie chinoise en 2013, après des signes de reprise fin 2012, semblent pour le moment mal placées. Les données mitigées publiées en mai --exportations, production d'électricité, stocks de charbon...-- montrent que l'activité reste molle, sans que soient perceptibles les prémices d'une nouvelle accélération. L'an dernier, la Chine, deuxième économie mondiale, a connu sa plus faible croissance en 13 ans, à 7,8%. Pékin a arrêté pour 2013 un objectif de croissance de 7,5%. Sur le premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 7,7% en rythme annuel, après un léger rebond à 7,9% au quatrième trimestre 2012. L'économie américaine inquiète également les marchés même si la Réserve fédérale semble avoir donné des gages d'un maintien de sa politique monétaire accommodante. Selon un indice publié lundi par l'association professionnelle ISM, l'activité des industries manufacturières américaines s'est contractée contre toute attente en mai pour la première fois depuis novembre. Il s'est établi à 49%, marquant la limite entre hausse et contraction de l'activité, pour la première fois depuis six mois. D'autre part, dans la construction, les dépenses ont moins progressé que prévu en avril. La veille, les cours du pétrole ont fini en nette hausse à New York, soutenus par une baisse du dollar qui rendait le brut plus attractif et l'attente d'un maintien de la politique très accommodante de la banque centrale américaine (Fed) après de mauvais chiffres aux Etats-Unis. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet a avancé de 1,48 dollar à 93,45 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 102,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,67 dollar par rapport à la clôture de vendredi. L'or noir a nettement rebondi en ce début de mois de juin après avoir terminé mai sur une forte chute qui l'avait emmené sous le seuil de 92 dollars le baril pour la première fois en quatre semaines. Le marché était trop vendu vendredi et une correction technique à la hausse était à attendre, a noté Bob Yawger, de Mizuho Securities. Et lorsque les données économiques, plutôt mauvaises, ont été publiées, le bon maintien du marché actions, et notamment de l'indice Dow Jones, a aidé le marché à se maintenir, a-t-il expliqué. L'activité des industries manufacturières américaines s'est contractée en mai pour la première fois depuis novembre, selon un indice publié par l'association professionnelle ISM qui s'est établi sous le seuil de 50%, marquant la limite entre hausse et contraction de l'activité, pour la première fois depuis six mois. D'autre part, dans la construction aux Etats-Unis, les dépenses ont moins progressé que prévu en avril, avançant de 0,4% sur un an par rapport à mars, soit moins de la moitié de la hausse attendue par les analystes (+1,1%). Ces chiffres ont fait baisser le dollar contre les grandes devises mondiales, ce qui a soutenu par richochet le secteur des matières premières, avec le brut, les métaux et les céréales notamment, a relevé Rich Ilczyszyn, de iiTrader.com. En effet, les aides de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui ont pour effet de diluer la valeur du billet vert par le biais d'injections de liquidités dans le système financier américain, sont conditionnées à l'amélioration de la conjoncture américaine. En conséquence, tout signe montrant les hésitations de la reprise tendent à renforcer la devise américaine, faisant douter les investisseurs de la santé de l'économie américaine. D'autre part, sur le front de l'offre le marché surveille l'arrivée éventuelle d'une tempête tropicale sur le golfe du Mexique dans les prochains jours, susceptible de perturber l'approvisionnement en brut en provenance de la région, a ajouté M. Ilczyszyn, ce qui soutient les cours. Les investisseurs regardaient aussi du côté du Moyen Orient, craignant des perturbations de l'approvisionnement en brut dans la région alors que la violence monte d'un cran en Irak, le conflit s'enfonce en Syrie et qu'un vent de révolte souffle sur la Turquie, a résumé Matt Smith, de Schneider Electric. La Turquie était le théâtre depuis vendredi d'affrontements entre policiers et manifestants hostiles au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qu'ils accusent de dérive autoritaire.