Les cours du pétrole étaient en baisse hier matin en Asie, affaiblis par des indicateurs décevants sur l'industrie américaine et par la fermeture d'un oléoduc. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai perdait 15 cents à 96,92 dollars en milieu de matinée et le baril de Brent de la mer du Nord à la même échéance reculait de 12 cents à 110,96 dollars. "Les prix baissent principalement en réaction aux indicateurs faibles sur le secteur manufacturier" américain, a déclaré Ric Spooner, de CMC Markets à Sydney. Les cours ont d'autant plus marqué le coup qu'ils avaient progressé juste avant le week-end pascal, a-t-il ajouté. Selon l'indice des directeurs des achats du secteur manufacturier publié la veille par l'association professionnelle ISM, l'activité des industries manufacturières a marqué le pas en mars aux Etats-Unis après trois mois de hausse. L'ISM manufacturier a reculé de 2,9 points par rapport à février pour s'établir à 51,3%, alors que la prévision médiane des analystes le donnait en baisse moins prononcée, à 54,0%. Les analystes signalaient également l'effet sur les cours, à la baisse, de la fermeture de l'oléoduc Pegasus aux Etats-Unis depuis vendredi, qui transporte du brut canadien de l'Illinois (nord) au Texas (sud), vers les raffineries du golfe du Mexique. Cette fermeture est survenue après la découverte d'une fuite de l'oléoduc du géant pétrolier américain ExxonMobil dans l'Arkansas (sud-est). Les stocks de brut ont atteint récemment des niveaux historiques à Cushing, le principal terminal pétrolier du pays, en raison de l'insuffisance de moyens d'acheminement vers les raffineries du golfe du Mexique. La veille, les cours du pétrole ont terminé en légère baisse à New York, au-dessus de 97 dollars le baril, dans un marché pénalisé par l'annonce de la fermeture d'un oléoduc aux Etats-Unis mais revigoré par la baisse du billet vert, qui rendait le brut plus attractif. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a cédé 16 cents, à 97,07 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les cours du pétrole, qui ont chuté de plus de 1,30 dollar le baril en début d'échanges jusqu'à 95,92 dollars, ont terminé la séance à New York tout juste en dessous de l'équilibre, après cinq séances consécutives de hausse du WTI. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a avancé de son côté de 33 cents à 110,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), se redressant après être descendu en début d'échanges sous le seuil technique des 110 dollars. Une grande partie "des pertes essuyées dans la matinée ont été effacées par la baisse du dollar qui a apporté du soutien à l'ensemble du marché des matières premières", a commenté Bill Baruch, d'iiTrader.com. Plombé par des statistiques économiques moins encourageantes que prévu sur l'économie américaine, le dollar a perdu du terrain face à un grand nombre de devises dans la journée. Or un dollar moins fort rend plus intéressant les achats de matières premières libellées dans cette monnaie, comme le brut. L'activité des industries manufacturières aux Etats-Unis a ralenti plus que prévu en mars, selon l'indice des directeurs des achats de ce secteur publié la veille par l'association professionnelle ISM. Ce chiffre faisait aussi craindre un ralentissement de la demande énergétique du premier consommateur de brut au monde. Les cours de l'or noir avaient ouvert sous pression sur le marché américain à la suite de la fermeture d'un oléoduc Pegasus aux Etats-Unis, "qui transporte quelque 90 000 barils de brut canadien par jour de l'Illinois (nord) au Texas (sud)", vers les raffineries du golfe du Mexique, selon Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinions. Cette fermeture est survenue après la découverte vendredi d'une fuite de l'oléoduc du géant pétrolier américain ExxonMobil dans l'Arkansas (sud-est). "Avec l'abondance actuelle des réserves de brut dans le Midwest des Etats-Unis, tout nouveau problème d'acheminement du pétrole a tendance à peser sur les cours", a expliqué Matt Smith de Schneider Electric. Les stocks de brut ont atteint récemment des niveaux historiques à Cushing, le principal terminal pétrolier du pays, en raison de l'insuffisance de moyens d'acheminement vers les raffineries du golfe du Mexique. D'autre part, le long week-end pascal entamé jeudi soir des deux côtés de l'Atlantique sur les marchés financiers s'est poursuivi en Europe la veille, ce qui a expliqué, selon les analystes, la relative faiblesse du volume d'échanges observée sur le marché du Brent de Londres.