Les prix du pétrole reculaient, hier matin en Asie, en raison de prises de bénéfices après la poussée de la veille causée par les bons chiffres sur l'activité manufacturière aux Etats-Unis, ont indiqué les analystes. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai cédait 28 cents à 104,95 dollars dans les échanges électroniques du matin. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en mai lâchait 36 cents à 125,07 dollars. "Il y a un mouvement de prises de bénéfices après la poussée causée par les chiffres du secteur manufacturier américain", a déclaré Victor Shum, analyste au cabinet de consultants Purvin and Gertz à Singapour. "Les chiffres sur l'activité manufacturière venus d'Europe étaient en revanche assez faibles" et "cela pèse sur les prix", a-t-il ajouté. L'indice des directeurs d'achats du secteur aux Etats-Unis publié la veille par l'association professionnelle ISM montre que l'activité de l'industrie manufacturière s'est accélérée en mars. Il s'est établi à 53,4%, un chiffre bien supérieur aux prévisions. Ces statistiques ont nettement soutenu un rebond des cours du brut. Mais dans la zone euro, l'activité dans ce même secteur a connu un accès de faiblesse en mars. L'indice PMI s'est établi à 47,7 points, contre 49 en février, soit son plus bas niveau depuis le début de l'année. Le brut se ressaisit en Europe Les prix du pétrole montaient avec vigueur la veille en fin d'échanges européens, rompant avec la tendance baissière de la semaine précédente, dans un marché dopé par de solides indicateurs manufacturiers en Chine et aux Etats-Unis, les deux principaux pays consommateurs de brut. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 124,43 dollars, en hausse de 1,55 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Après s'être cherché une direction jusqu'en milieu d'échanges européens, dans un marché encore marqué par l'insistante rafale baissière de la semaine précédente, les prix du baril se sont finalement ressaisis avec vigueur, aidés par des indicateurs économiques encourageants. Ainsi, des chiffres officiels publiés la veille ont montré que l'expansion de l'activité manufacturière en Chine s'était poursuivie en mars, pour le quatrième mois consécutif, un signal de bon augure pour la santé économique du deuxième pays consommateur de brut dans le monde. "La solidité de l'indice PMI publié en Chine dans le week-end offre un répit aux investisseurs, alors que le ralentissement de la croissance économique chinoise suscitait de grandes inquiétudes ces derniers temps", soulignait Tom Pering, analyste de la firme financière Inenco. Ensuite, après des indicateurs mitigés en zone euro, "de bonnes statistiques manufacturières aux Etats-Unis ont fourni un autre signal particulièrement encourageant au marché", poursuivait M. Pering. Sur le front de l'approvisionnement, de nombreuses sources d'inquiétudes géostratégiques persistaient, dominées par les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, mais également au Soudan et en Irak. "Le feu vert du (président américain) Barak Obama vendredi à un durcissement des sanctions contre l'Iran pourrait offrir un soutien supplémentaire aux prix du baril, même si la prime de risque s'élève déjà à environ 20 dollars", en raison des menaces pesant sur l'offre iranienne de brut, déjà en recul, observait Tom Pering. Les prix de l'or noir restaient cependant fébriles, après ses nets accès de faiblesse de la semaine précédente, après des commentaires de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) n'excluant pas un recours aux réserves stratégiques de brut des ses Etats membres pour soulager les cours. Les cours connaissent "une pression constante, alimentée par les discussions répétées sur un possible recours aux stocks stratégiques, mais aussi par le discours de l'Arabie saoudite affirmant qu'il n'y a pas de manque de pétrole pour l'instant sur le marché mondial", soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM. "Les cours restent très en deçà de leurs plus hauts de début mars (à plus de 128 dollars le baril à Londres, ndlr)" et les investisseurs spéculatifs, dont l'optimisme s'érode, commencent à se désengager du marché, notaient de leur côté les experts de Commerzbank.
Le pétrole rebondit à New York Les cours du pétrole ont fortement rebondi la veille à New York, soutenus par des chiffres solides sur l'activité manufacturière aux Etats-Unis, premiers consommateurs de brut dans le monde. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a gagné 2,21 dollars par rapport à la clôture de vendredi, finissant à 105,23 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Après un début de séance en baisse, dans un marché encore marqué par la tendance baissière de la semaine précédente, les prix du baril se sont fortement ressaisis, aidés par un ensemble d'indicateurs économiques encourageants. Les cours ont rebondi peu après la diffusion de (ces) chiffres dans la matinée, a également noté John Kilduff, de Again Capital, selon qui l'arrivée de nouvelles liquidités (accompagnant) le début d'un nouveau trimestre a également joué. En ce début de semaine, les courtiers ont tendance à être plus concentrés sur les données (économiques) et sur leurs implications pour la demande à l'avenir, a noté Matt Smith, de Summit Energy (Schneider Electric). En outre, sur le front de l'approvisionnement, de nombreuses sources d'inquiétudes géostratégiques persistaient, dominées par les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, mais également au Soudan et en Irak. Les prix de l'or noir restaient cependant fébriles, après leur net accès de faiblesse de la semaine précédente, dû à des commentaires de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui n'avait pas exclu un recours aux réserves stratégiques de brut des Etats membres pour soulager les cours. Malgré leur forte hausse la veille, les cours restent très en deçà de leurs plus hauts de début mars, à plus de 108 dollars le baril à New York et 128 dollars à Londres, et les investisseurs spéculatifs, dont l'optimisme s'érode, commencent à se désengager du marché, ont noté les experts de Commerzbank.