Malgré les efforts de l'Etat, la facture de l'importation de la poudre du lait a flambé de manière vertigineuse. Entre janvier et août 2014, l'Algérie a importé pour 1,45 milliard de dollars de poudre de lait, contre 704,25 millions de dollars sur la même période de 2013, soit une augmentation de 106%, a appris l'APS auprès des Douanes algériennes. La facture d'importation de cette denrée alimentaire avait atteint 1,13 milliard de dollars en 2013, rappelle-t-on. Quant aux quantités importées de lait, elles se sont établies à 284.054 tonnes entre janvier et août 2014 contre 185.368 tonnes à la même période de l'année écoulée, en hausse de plus de 53%, indiquent le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Pour ce qui concerne les stocks actuels de poudre de lait dont dispose l'Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers (Onil), qui assure le rôle de régulateur du marché, ils couvrent les besoins nécessaires jusqu'en juillet 2015, a déclaré mercredi à l'APS le directeur général de cet organisme, M. Fethi Messar. Le marché national, a-t-il avancé, sera suffisamment alimenté en poudre de lait étant donné que l'Onil a importé toutes les quantités nécessaires pour couvrir les besoins en cette matière subventionnée et destinée à la production du lait pasteurisé (25 DA), et ce, jusqu'au mois du Ramadhan prochain qui coïncidera avec le mois de juillet 2015. L'Algérie produit actuellement environ 3,5 milliards de litres de lait cru par an et en importe l'équivalent de 1,5 à 2 milliards de litres, alors que la consommation est estimée à plus de 5 milliards de litres/an, selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Selon les estimations de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), l'Etat consacre annuellement plus de 46 milliards de DA au soutien de la filière lait pour encourager la production et réduire la facture d'importation qui avait atteint l'année écoulée 1,13 milliard de dollars. Afin d'atteindre cet objectif, l'Etat a mis en place un dispositif de développement de la production laitière nationale qui prévoit entre autres une prime de 4 DA/litre pour l'intégration du lait cru dans le processus de transformation, alors que les laiteries qui utilisent totalement leurs capacités pour la production de lait en sachet à partir de lait cru ont une prime de 7 DA/litre. Ce dispositif prévoit également plusieurs mesures incitatives "importantes" au profit des éleveurs, des collecteurs, des transformateurs et récemment même des producteurs de certains aliments de bétail comme le maïs et la luzerne. Désormais, l'Etat algérien se voit obligé d'importer des quantités importantes de lait, surtout que la production nationale ne répond toujours pas aux besoins du marché. Ainsi, si le Gouvernement veut trouver une solution radicale aux pénuries récurrentes de lait, il doit d'abord songer à produire suffisamment cette matière première, et ce, dans le but de ne plus être à la merci des marchés mondiaux.