Les gouvernements se succèdent, la valse des ministres continue et nous sommes toujours au même constat : le secteur du tourisme algérien reproduit ses mêmes échecs. Certes, le tourisme en Algérie a longtemps été à l'abandon mais l'Etat semble décidé à redonner à ce secteur une dynamique à même de générer des emplois et des recettes. Dans sa volonté de diversification de son économie, l'Algérie prévoit de mettre le tourisme au premier plan de sa stratégie de développement. La démarche passe inévitablement par l'impératif d'encourager les professionnels du tourisme existants, de mettre à niveau les structures touristiques publiques et, enfin, d'attirer plus d'investissements directs étrangers (IDE), pour créer de la valeur ajoutée et de l'emploi. Ainsi, le secteur sera doté à partir du 2 novembre d'une nouvelle Ecole supérieure de gestion en hôtellerie et restauration répondant aux standards internationaux en vigueur, a affirmé le directeur général de l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration d'Alger (ESHRA), Xavier Chlapowski. "Cette formation de haut niveau est destinée aux bacheliers qui seront encadrés au début par une vingtaine d'enseignants universitaires d'Algérie et de pays pionniers dans le domaine du Tourisme", a expliqué M. Chlapowski. l'ESHRA sera gérée par des cadres algériens et d'autres de l'Ecole hôtelière de Lausanne. Elle accueillera dans un premier temps en régime interne 55 étudiants qui seront formés dans différentes spécialités en relation avec la gestion hôtelière. Créée dans le cadre de la "stratégie nationale de soutien au secteur du tourisme", cette nouvelle école "participera au développement économique et touristique en Algérie et à l'amélioration des services dans ce domaine", a précisé le directeur de l'ESHRA. Placée sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l'école ambitionne également d'enseigner, en quatre ans d'études, les règles de l'hospitalité hôtelière, a-t-il encore souligné. L'ESHRA dispense un programme de formation "de très haut niveau élaboré par l'Ecole hôtelière de Lausanne et sanctionnée par deux diplômes (Licence). Le premier délivré après trois ans de formation (système LMD) par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le second, une licence internationale en gestion hôtelière, délivrée, après quatre ans d'études par l'Ecole hôtelière de Lausanne, a encore expliqué M. Chlapowski. La capacité d'accueil de cette école est de 800 places pédagogiques, a-t-il précisé soulignant que "le coût total de la formation est de 900.000 dinars par an". Les bacheliers ayant décroché leur bac avec mention "excellent" et qui n'ont pas les moyens de suivre cette formation bénéficieront d'une aide de la part de donateurs publics ou privés, notamment du secteur du tourisme". Pour ce qui est du mode de formation, la responsable commerciale à l'ESHRA, Imane Loualhi a indiqué qu'"une formation de haut niveau sera dispensée dans trois langues (arabe-français-anglais) et tournera autour de deux volets: théorique et pratique". La même responsable a précisé que cette formation "touche notamment d'autres domaines et spécialités ayant trait au secteur du tourisme où les élèves suivront une formation pratique au niveau des établissements hôteliers en matière d'accueil, de gestion, de gastronomie et de maîtrise des technologies". L'objectif de l'Ecole qui s'étend sur une superficie de 15 hectares, est de "former des cadres qualifiés en matière de gestion des établissements hôteliers et touristiques selon les standards internationaux". Durant le troisième semestre de la formation, les stagiaires bénéficieront d'une formation pratique pour s'enquérir des nouveautés et aller à la découverte du monde du tourisme. Ils suivront, selon la même responsable, des stages à l'étranger durant le septième semestre dans les domaines de la gestion hôtelière et ses différentes spécialités. Deux écoles similaires seront ouvertes durant les quatre années à venir à Oran et à Constantine avec pour objectif de relancer le tourisme, a-t-elle annoncé. La ministre du Tourisme et de l'artisanat, Nouria Yamina Zerhouni avait souligné récemment la nécessité de consolider la formation et la qualification de la main d'oeuvre dans le domaine touristique d'autant plus que l'Algérie, avait-elle rappelé, "va engager plusieurs projets d'investissement dans le domaine touristique". La ministre avait souligné l'importance de cette Ecole dans la formation de cadres qualifiés pour la gestion des établissements hôteliers ajoutant que "20 instituts de formation dans le domaine touristique seront ouverts à l'horizon 2020".