Les travaux de la Conférence nationale sur le développement économique et social ont débuté, hier après-midi, au Palais des Nations (Alger) en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et plusieurs membres du gouvernement. Un millier de participants représentant le monde de l'entreprise, le patronat, la centrale syndicale ainsi que différentes institutions nationales et internationales en relation avec l'investissement, prennent part à cette rencontre de trois jours (4-6 novembre) organisée par le ministère de l'Industrie et des Mines.
La conférence intervient à l'approche de la mise en œuvre du plan d'action du gouvernement (2015-2019) et du pacte économique et social de croissance, qui consacrent une nouvelle orientation de la stratégie industrielle fondée sur une amélioration du climat général des affaires ainsi que sur le développement de l'entreprise et l'assainissement de son environnement. A cette occasion, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est étalé sur de nombreuses questions relatives à la diversification de l'économie nationale. Ainsi, dans son allocution, le chef de l'exécutif a fait état de la stagnation de l'industrie qui ne contribue qu'à hauteur de 5% en moyenne dans le PIB et qui est appelée à réaliser une croissance à deux chiffres pour cadrer avec les objectifs tracés par le gouvernement, escomptant une croissance annuelle de 7% d'ici 2019. C'est dans ce contexte que le ministère de l'Industrie et des Mines a organisé la conférence sur le développement économique et social, ouverte ce mardi au Palais des Nations, au Club des pins sur la côte ouest de la capitale. Une conférence qui s'étale jusqu'au 6 novembre et qui se veut une nouvelle trame de dialogue entre les pouvoirs publics, les opérateurs économiques et les partenaires sociaux sur les problématiques liées à l'investissement productif porteur de croissance et ses retombées dans la sphère sociale. Par ailleurs, il a estimé que l'Algérie pouvait améliorer substantiellement ses performances économiques et qu'elle disposait d'un potentiel lui permettant de réaliser une croissance plus forte et durable. "Les performances économiques du pays sont positives et peuvent être substantiellement améliorées", a déclaré M. Sellal dans son allocution. "Nous avons le potentiel pour réaliser une croissance plus forte et durable, mais il nous faut d'abord nous départir du pessimisme ambiant. Nous devons avoir de l'ambition pour le pays et nous projeter dans le futur en valorisant nos avantages et atouts et en opérant les réformes nécessaires", a-t-il soutenu. Le Premier ministre a également réaffirmé que l'économie algérienne était "ouverte" et qu'elle garantissait les conditions du business gagnant-gagnant aussi bien pour l'Algérie que pour ses partenaires étrangers, et ce, grâce à un cadre législatif "souple et attractif". Il a, cependant, souligné la nécessité pour l'Algérie de s'adapter aux mutations profondes dans les relations économiques internationales engendrées par la globalisation, en rassurant que le pays "a des ressources morales et matérielles pour opérer une accélération décisive" de son développement. Le Premier ministre a rappelé, à cet effet, l'objectif du Président de la république de construire une économie diversifiée, émergente et atteindre, à l'horizon 2019, un taux de croissance de 7% grâce notamment à l'industrie. Il a appelé, à ce titre, de réunir toutes les compétences et tous les acteurs impliqués dans l'activité industrielle. Le chef de l'exécutif a rappelé aussi que le plan d'action du gouvernement visait à promouvoir la production nationale, mais en réunissant d'abord les conditions pour améliorer la compétitivité. Il a rappelé, dans ce contexte, que la mise en œuvre de la politique économique nationale reposait sur le Pacte national économique et social, signé en 2013; sur le Plan quinquennal (2015-2019) orienté vers la croissance économique, le soutien de l'agriculture, de l'industrie, de l'énergie et du tourisme ainsi que sur l'encouragement de l'investissement dans la sphère marchande. "Le gouvernement met l'entreprise nationale, sans distinction aucune, au coeur de sa démarche visant l'amélioration du climat des affaires, l'entrepreneuriat, le partenariat et la promotion de l'investissement créateur de richesses et d'emplois", a-t-il insisté. Il a évoqué, dans ce sens, certaines mesures prises par le gouvernement en faveur de l'entreprise. Il s'agit, notamment, de la bonification des taux d'intérêts, du rééchelonnement des dettes des entreprises en difficulté, de la promotion du partenariat public-privé national et étranger, de la réduction de la fiscalité et de l'accès aux marchés publics. Pour M. Sellal, les pouvoirs publics "sont déterminés à mener à son terme le processus de mue et de diversification de l'économie nationale, mais l'adhésion de tous est une condition sine qua non".
Vers la construction d'un grand port entre Ténès et Cherchell Abdelmalek Sellal a annoncé la construction d'un nouveau grand port en mer profonde entre Ténès et Cherchell sur une superficie de 1000 hectares qui sera financé par l'entreprise qui gère le port d'Alger (EPAL). Le gouvernement, a-t-il souligné, privilégierait désormais le financement de la construction des infrastructures par le secteur marchand et que l'Etat ne sera plus là que pour syndicaliser les efforts des entreprises et faciliter l'accès aux crédits auprès des banques, donnant l'exemple du projet de la nouvelle aérogare d'Alger, dont il a eu à poser la première pierre la semaine dernière, financé par l'EGCA, entreprise qui gère l'aéroport d'Alger. Abdelmalek Sellal, qui a promis de nouvelles mesures incitatives pour améliorer le climat des affaires, a déclaré, à l'occasion, que son gouvernement se fixe un objectif de croissance à 7% pour les cinq années à venir, " un objectif réaliste et qui sera réalisé ", a-t-il insisté, Et de rappeler que le pacte économique et social signé le 23février 2013 qui sera déposé le 13 novembre prochain auprès du bureau international du travail, est le texte de référence pour la mutualisation des efforts en vue de réaliser l'objectif.