L'Algérie est déterminée à développer son économie et à la diversifier pour la rendre plus compétitive. Pour ce faire, elle est en train d'asseoir les jalons d'une politique économique et industrielle basée sur la modernité et la compétitivité. La Conférence sur le développement économique et social, qui a ouvert ses portes hier et pour trois jours, au Palais des Nations au Club des Pins, se veut une occasion de débattre sans détours de l'économie et l'industrie nationales afin de lever les contraintes et les entraves qui vont en travers de son développement. Les participants à cette rencontre, qui regroupe les institutions, les responsables d'entreprises, le patronat, le mouvement associatif, des experts nationaux et internationaux devront, entre autres, se pencher sur les avancées en matière d'évolution du climat des affaires et de l'environnement de l'entreprise, et se poser des questions quant aux problématiques liées à la promotion de l'investissement et au partenariat international entre autres. Dans son discours d'ouverture, devant une salle archicomble, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a réitéré la volonté du gouvernement à aller vers la diversification de l'économie hors hydrocarbures, une voie qui est incontournable. «Les pouvoirs publics sont déterminés à mener à son terme le processus de mue et de diversification de l'économie nationale, mais l'adhésion de tous est une condition sine qua non», dira Sellal. Il ajoutera que «les thématiques retenues ainsi que la qualité des participants à cette conférence, nous permettent d'espérer une analyse affinée de l'économie algérienne et des recommandations et des propositions pertinentes et pragmatiques pour sa relance, auxquelles mon gouvernement accordera toute son attention». Il rappellera que les performances économiques de notre pays «sont positives et peuvent être substantiellement améliorées», ajoutant que «nous avons le potentiel pour réaliser une croissance plus forte et durable, mais il nous faut d'abord nous départir du pessimisme ambiant». Pour lui, et conformément au programme du président de la République, «nous devons construire une économie diversifiée, émergente et atteindre à l'horizon 2019 un taux de croissance de 7%». L'industrie est ainsi, et toujours selon le Premier ministre, «au cœur de notre processus de relance de notre économie. C'est pour cette raison qu'il est important de réunir toutes les compétences et tous les acteurs impliqués dans l'activité industrielle». Enfin, dira-t-il, le gouvernement met l'entreprise nationale, sans distinction aucune, au cœur de sa démarche visant l'amélioration du climat des affaires, l'entreprenariat, le partenariat et la promotion de l'investissement créateur de richesses et d'emplois. Et de rappeler quelques mesures prises par le gouvernement en faveur de l'entreprise entre autres l'accès au marché public, la réduction de la fiscalité, l'accès au foncier et l'abattement sur les redevances des concessions, la bonification des taux d'intérêts, l'encouragement à la création de start-up, et la réorganisation du secteur public marchand par filières d'activités homogènes. Pour sa part, le ministre de l'Industrie et des Mines, M. Abdeslam Bouchouareb, a tenu à souligner que ce ne sera pas la énième rencontre dont les conclusions seraient sans prolongement concret. «Il s'agit d'un acte d'ingénierie fondateur qui préfigure nos conduites futures», a-t-il dit. Pour lui, la conférence devra déboucher sur l'esquisse de méthodologies de mise en œuvre. Bouchouareb a aussi rappelé un certain nombre d'impératifs qui portent le projet de relance industrielle nationale, à savoir moderniser, harmoniser et intégrer notre tissu industriel, agir en profondeur sur la gouvernance des entreprises par des mesures incitatives, mettre en place des instruments et modes de financements adaptés, encourager l'excellence et l'innovation ainsi que l'implantation d'entreprises internationales de référence en Algérie. B. A.