Un conseil interprofessionnel de wilaya de la filière lait a été installé à Bejaia, à l'issue d'une élection, ayant regroupé l'ensemble des acteurs agissants au sein de la filière, notamment les éleveurs, les collecteurs, les transformateurs, les importateurs (animaux, matières premières), les banques (B.A.D.R) et les assureurs. Vingt six (26) membres composent ce conseil, dont la présidence a échu au président de l'association locale des éleveurs et producteurs de lait, Mohamed Ayadi. La structure, un maillon de concertation et de proposition, entend donner l'opportunité à ses membres d'activer de façon concertée et organisée pour rendre optimal le rendement de chaque segment composant la filière, avec en toile de fond, l'amélioration qualitative et quantitative de la production de lait cru et la réduction de la dépendance en poudre de lait, chèrement et massivement importée. A ce titre, Bejaia, qui concrètement a initié des actions originales, notamment la multiplication des élevages, l'amélioration de son système de collecte et l'existence, sur son territoire, d'un large réseau d'unités de transformation, soit 11 laiteries d'une capacité de transformation de l'ordre de 350.000 litres /jour, est de nature à constituer une expérience pilote, selon un constat du directeur des services agricoles, Bouaziz Noui, n'excluant pas qu'en raison de la dynamique que connaît la filière, la wilaya peut prétendre aisément à atteindre son autosatisfaction. Avec un cheptel de 15.800 vaches laitières, réparties sur 3700 exploitations, la wilaya a atteint une production de 45 millions de litres de lait cru et ne désespère pas, pour cette année, d'en gagner un million de litre de plus, soit 46 millions. Des statistiques encourageantes qui augurent d'une possibilité, voire de l'ambition, d'atteindre 75 millions de litres à l'échéance 2018, soit 75% des besoins locaux. Pour ce faire, il est évident, selon M. Bouaziz, que le succès repose sur un surcroît de mobilisation de toute la filière, notamment la mise en synergie de tous ses acteurs pour faire face aux diverses contraintes qui s'y opposent. Le manque d'espace consacré au pâturage, la production du fourrage vert peu importante, la difficulté à recruter de la main- d'œuvre qualifiée, l'absence de coopératives professionnelles en sont des plus lancinantes, et sur lesquelles le nouveau conseil est attendu pour apporter les réponses requises.