Les cheminots d'Alger ont organisé une grève surprise, qui a paralysé le trafic ferroviaire dans la matinée d'hier, obligeant les voyageurs et les usagers à prendre d'autres moyens de transport avant que le trafic ne reprenne petit à petit après un accord entre les travailleurs et leur direction générale. ''Cette grève a été déclenchée par des travailleurs de l'entreprise qui ont posé comme condition à la reprise du travail un changement immédiat de la signalisation'', a indiqué le directeur général de la Société nationale de transports ferroviaires, M. Yacine Bendjaballah. De 8 heures du matin jusqu'à 9 heures, les trains des banlieue est et ouest circulaient jusqu'à la gare d'El Harrach. Et là, il faut rappeler que ce débraillage n'est pas étranger au dernier accident ferroviaire qu'a connu la gare de Hamma (Hussein-Dey). Puisqu'en effet des ''cheminots'' rencontrés à la gare de l'Agha ont indiqué que les travailleurs de la SNTF, particulièrement ceux des services techniques dont les chauffeurs de trains, sont préoccupés, après l'accident du train Alger-Thénia du 5 novembre dernier à la gare de Hussein Dey, par la sécurité des systèmes d'aiguillages, et de la signalisation. En effet, au début du mois, un train de banlieue Alger-Thénia avait déraillé au niveau de la gare d'Hussein-Dey au moment de son aiguillage, faisant un mort et plus de 60 blessés. Un rapport préliminaire d'une commission d'enquête mise sur pied par le ministère pointe du doigt la vitesse du train (130 km/h au lieu de 30km/h) au moment de son aiguillage sur une aire de stationnement temporaire. Quelques jours après, soit le 11 novembre dernier, le trafic ferroviaire dans la banlieue d'Alger a été paralysé par un arrêt de travail des chauffeurs-mécaniciens de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Tous les trains en partance à partir de la gare centrale d'Alger et de l'Agha sont à l'arrêt. Les voyageurs qui voulaient prendre le train à la gare de l'Agha sont informés en dehors de l'enceinte de cette gare, fermée, pour leur signifier qu'''il n'y a pas de trains!'' Le trafic ferroviaire est interrompu depuis la matinée. ''Des discussions sont en cours entre des représentants du syndicat et la direction générale''. Au mois de mars dernier, les ''cheminots'' avaient observé un débrayage de plusieurs jours à l'appui de revendications salariales. Ils réclamaient le paiement immédiat d'un rappel de 36 mois de salaires. En 2011, ils avaient également déclenché une grève de plusieurs jours pour réclamer une hausse des salaires avec effet rétroactif. Le même jour soit le 11 novembre dernier, le train de voyageurs en partance à 8 heures 25 d'Oran à destination d'Alger a été bloqué à la gare de Chlef par des cheminots grévistes. Quant à la grève d'hier, le trafic a progressivement repris l'après-midi puisque le directeur général de la SNTF a annoncé en début d'après-midi qu' ''Il y a quelques instants, nous avons dégagé un accord'' avec les représentants des travailleurs pour mettre fin à leur débrayage. Nous avons trouvé un accord en deux points pour la reprise immédiate du trafic ferroviaire'', a expliqué M. Bendjaballah. Ces deux points portent sur ''un démenti que nous allons diffuser portant sur le bon fonctionnement des installations ferroviaires'', et sur ''l'engagement d'un bureau d'études étranger chargé de faire un audit complet des installations'' ferroviaires, ajoute M. Bendjaballah. Cet audit ''doit enlever tout doute sur le bon fonctionnement des installations ferroviaires. Même si elles sont plus ou moins anciennes, elles fonctionnent correctement grâce à une bonne maintenance'', a encore souligné le directeur général de la SNTF. ''Nous avons accepté d'engager un bureau d'études étranger pour rassurer nos travailleurs sur la fiabilité de nos installations'', a précisé M, Bendjaballah.