Une grève surprise a été entamée hier par les cheminots d'Alger rejoints par la suite par ceux de Chlef bloquant la circulation des trains au départ d'Alger vers toutes les directions. Le trafic ferroviaire dans la banlieue d'Alger est paralysé mardi par un arrêt de travail des chauffeurs-mécaniciens de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), a constaté une journaliste de l'APS à la gare de l'Agha. Tous les trains au départ à partir de la gare centrale d'Alger et de l'Agha étaient à l'arrêt. Les voyageurs qui voulaient prendre le train à la gare de l'Agha sont informés en dehors de l'enceinte de cette gare, fermée, pour leur signifier qu' «il n'y a pas de train !» Le trafic ferroviaire était interrompu depuis la matinée. «Des discussions sont en cours entre des représentants du syndicat et la direction générale», a-t-on appris auprès des agents du service de sécurité déployés à l'extérieur de la gare de l'Agha pour informer les voyageurs, dont beaucoup sont venus avec leurs enfants et leurs bagages, de l'arrêt du trafic ferroviaire. Même scénario aux gares de Aïn Naâdja et Gué de Constantine, dont les portes d'entrée étaient fermées, a également constaté un journaliste de l'APS. À la gare de Aïn Naâdja, les voyageurs et les abonnés ont dû recourir aux bus pour rallier leur travail dans le centre d'Alger, alors qu'à Gué de Constantine, les «taxis clandestins» ont pallié l'absence de trains. Par ailleurs, le train de voyageurs en partance à 8 heures 25 d'Oran à destination d'Alger a été bloqué à la gare de Chlef par des cheminots grévistes, a-t-on appris auprès du bureau de renseignements de la gare ferroviaire d'Oran. Partant de ce constat, la desserte Oran-Alger programmée à 12 heures 30 a été carrément annulée, a-t-on appris d'un agent de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), qui déplore les désagréments causés aux usagers du rail. Le trafic ferroviaire à l'ouest du pays, assurant les dessertes Oran-Tlemcen via Sidi Bel Abbès et Oran-Aïn Témouchent, est maintenu, a-t-on indiqué soulignant que les cheminots de cette région n'ont pas observé de grève. À la gare d'Oran, des passagers devant prendre le rapide Oran-Alger programmé pour 15 heures sont dans l'expectative, déplorant le fait qu'ils n'aient pas été informés préalablement de cette grève, a-t-on remarqué sur place. Les raisons de ce débrayage restent pour le moment inconnues. Selon des agents de la sécurité de la Sntf à la gare de l'Agha, des représentants du syndicat de l'entreprise seraient en discussions avec la direction générale. Le directeur général de la Sntf, M. Yacine Bendjaballah, a poliment refusé de répondre à l'APS, étant en négociations avec les représentants des grévistes. Au mois de mars dernier, les «cheminots» avaient observé un débrayage de plusieurs jours à l'appui de revendications salariales. Ils réclamaient le paiement immédiat d'un rappel de 36 mois de salaire. En 2011, ils avaient également déclenché une grève de plusieurs jours pour réclamer une hausse des salaires avec effet rétroactif. Le débrayage des chauffeurs-mécaniciens intervient une semaine, jour pour jour, après le déraillement du train Alger-Thénia mercredi dernier à 8h10, qui a fait un mort, une femme de 55 ans, et plus de 90 blessés, dont le chauffeur du train. Les premières constatations de la commission d'enquête mise en place par le ministère des Transports pointe du doigt «une vitesse supérieure» à la normale au moment où le train devait effectuer un aiguillage pour laisser passer le rapide Alger-Oran. K. B./APS