Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a entamé, hier, une visite officielle de deux jours en Algérie à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il a été accueilli à son arrivée a l'aéroport international Houari-Boumediene par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et le général de corps d'armée Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP). Etaient également à l'accueil des membres du gouvernement et des membres du corps diplomatique accrédité en Algérie. Il s'agit de sa première visite officielle à l'étranger en sa qualité de président de la République de Turquie. Cette visite s'inscrit dans le cadre du renforcement continu des relations entre les deux pays, liés par un Traité d'amitié et de coopération, signé en 2006. Outre les entretiens qu'il aura avec le président Bouteflika, M. Erdogan rencontrera également des hauts responsables algériens. A l'occasion de cette visite, un Forum économique des hommes d'affaires algéro-turc a ouvert ses portes hier en présence du président Erdogan et du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Plus de 200 entreprises turques ont pris part à ce forum d'affaires algéro-turc. Outre l'exploration des opportunités de partenariat bilatéral, les participants à ce forum discuteront de la promotion et de l'intensification des échanges commerciaux entre les deux pays. En plus du BTPH, plusieurs secteurs d'activités comme l'énergie, le textile, l'agroalimentaire, l'agriculture, l'automobile, les produits chimiques, les machines et équipements seront présents lors de ce forum organisé par l'union des industriels turcs (MUSIAD). Ce forum sera suivi de rencontres d'affaires (B to B) entre opérateurs et investisseurs des deux pays. M. Erdogan est accompagné d'une importante délégation, composée notamment de plusieurs ministres, de parlementaires, de hauts fonctionnaires et des hommes d'affaires. Selon l'attaché commercial de l'ambassade de Turquie à Alger, Erhan Karakoç, plus de 200 entreprises turcs activent en Algérie dans des secteurs du commerce, de l'industrie et de la construction. Ces dernières sont notamment spécialisées dans l'agroalimentaire, l'automobile, le machinisme agricole, l'hydraulique, l'industrie minière et les équipements de balistique. Parmi les plus importants investissements de la Turquie en Algérie figure la construction en cours, près de Relizane, d'un méga complexe de production de textiles constitué de près d'une dizaine d'usines intégrées, d'un coût global de 55 milliards de dinars dont les diverses activités, une fois devenu opérationnel, devraient générer quelque 25.000 emplois. Une chose est sûre, cette première visite en Algérie en tant que président, après trois visites en tant que Premier ministre, va permettre à Erdogan de parler affaires surtout avec ses interlocuteurs algériens, au premier rang le président Abdelaziz Bouteflika avec lequel il aura un long entretien, ensuite avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Pour le volet politique, ce sera également l'occasion pour le chef de l'Etat turc de faire le point avec les responsables algériens sur plusieurs dossiers d'actualité, dont celui de la lutte contre le terrorisme, la situation en Palestine occupée, en Syrie et en Irak. Mais cette visite d'Erdogan en Algérie aura incontestablement un cachet économique, et c'est en tant qu'ambassadeur des milieux d'affaires turcs qu'il entend donner le 'tempo" à cette visite. Il est clair que la Turquie veut devenir un acteur majeur dans l'économie algérienne où elle a déjà pris pied dans plusieurs secteurs d'activité, dont le BTP, le rail et la confection. Il est utile de rappeler, enfin, que la Turquie a été classée 8eme client de l'Algérie en 2012 avec 3,04 milliards de dollars et son 7eme fournisseur avec un montant de 1,78 milliard de dollars, selon les chiffres des Douanes algériennes