Wall Street a fini en baisse avant-hier, gênée par l'absence de nouvelles mesures de relance de la part de la Banque centrale européenne (BCE) et la faiblesse du secteur énergétique: le Dow Jones a cédé 0,07% et le Nasdaq 0,11%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 12,52 points, à 17 900,10 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 5,04 points, à 4 769,44 points. L'indice élargi S&P 500 a lâché 0,12%, ou 2,42 points, à 2 071,91 points. Comme le Dow Jones, il avait battu mercredi de nouveaux records. La BCE, prenant acte de la dégradation des perspectives économiques et de l'évolution des prix dans la zone euro, a abaissé jeudi ses prévisions de croissance et d'inflation pour cette zone. Son président Mario Draghi a dans la foulée indiqué que le conseil des gouverneurs avait "intensifié la préparation" de nouvelles mesures de soutien à l'économie et s'était notamment penché sur "plusieurs options d'assouplissement quantitatif", du nom donné aux rachats d'actifs pratiqués par les banques centrales. "Mais il y a encore du travail à faire" avant d'éventuellement les mettre en œuvre, a ajouté le patron de la BCE. "Comme d'habitude il a parlé (de la mise en œuvre de nouvelles mesures de soutien), mais il ne l'a pas fait", décevant les investisseurs, a commenté Peter Cardillo de Rockwell Global Capital. Un peu après la mi-séance, des rumeurs sur la possible présentation d'un plan de soutien détaillé dès janvier ont déclenché une brève incursion des indices en territoire positif. Mais l'effet a été de courte durée. La tendance à la baisse reflète "le fait que le marché a toujours besoin de plus de soutien monétaire. Le Japon est monté au créneau en annonçant une expansion de son programme de rachats d'actifs (fin octobre, ndlr), les investisseurs s'attendent maintenant à ce que l'Europe sorte le grand jeu", a estimé Steven Rosen de la Société Générale. "Mais quand ils verront le rapport sur l'emploi américain vendredi, qui s'annonce très bon, et avant la prochaine réunion de la Fed mi-décembre, l'appétit pour le risque va reprendre." En attendant, les courtiers américains ont digéré l'annonce d'une baisse attendue des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, qui sont repassées sous la barre des 300 000 pendant la semaine close le 29 novembre. Ils se sont aussi concentrés, selon Dan Greenhaus de BTIG, sur les valeurs liées au secteur pétrolier. "La BCE reste l'histoire du jour mais dans nos discussions avec les clients, c'est l'énergie qui domine" alors que le baril de brut coté à New York a enregistré jeudi une nouvelle séance de baisse, a-t-il souligné. ConocoPhillips a lâché 2,10% à 69,31 dollars, Chevron 1,26% à 112,28 dollars et ExxonMobil 0,61% à 94,37 dollars. Plusieurs groupes de la grande distribution diffusaient par ailleurs leurs résultats trimestriels et les vendeurs de vêtements Express (-8,97% à 13,19 dollars) et Aeropostale (-22,26% à 2,48 dollars) ont particulièrement déçu. Le leader américain des magasins à prix cassés Dollar General a lui avancé de 1,65% à 67,79 dollars malgré un bénéfice et un chiffre d'affaires au troisième trimestre inférieurs aux attentes. Le spécialiste du café Starbucks, qui a émis le souhait de doubler ses ventes de nourriture dans ses points de vente américains d'ici cinq ans, a pris 1,04% à 81,31 dollars Le géant américain de la distribution en ligne Amazon, qui s'est un peu plus diversifié avec le lancement de sa propre gamme de couches-culottes et de lingettes pour bébés, s'est apprécié de 0,14% à 316,93 dollars. Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,257% contre 2,287% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,958% contre 2,993% la veille.