Les principales Bourses européennes ont ouvert hier sur une note hésitante, la question chypriote restant bien ancrée dans les esprits. Les pertes sont toutefois contenues par l'élan inspiré par Wall Street après des indicateurs américains jugés rassurants sur le rythme de la reprise aux Etats-Unis. Vingt minutes après l'ouverture, l'indice EuroStoxx 50 cédait 0,16% dans les premiers échanges. À Paris, le CAC 40 se repliait de 0,07% à 3 746,10 points. À Francfort, le Dax prenait 0,02% et à Londres, le FTSE affichait un gain de 0,1%. A New York, le Dow Jones a inscrit la veille un nouveau record de clôture, progressant de 0,77% sur la séance après des chiffres meilleurs qu'attendus sur les commandes de biens durables et les ventes de logements neufs. Si les principales places asiatiques, comme Tokyo et Shanghai, ont signé hier une séance de petite hausse, la bonne tenue de Wall Street la veille, avec un Dow Jones gagnant 0,77% et touchant un nouveau record historique, était plus de nature à mettre du baume au cœur des investisseurs européens. Paris: le CAC 40 (-0,23%) recule La Bourse de Paris évoluait en légère baisse hier (-0,23%), dans un marché peu entreprenant en raison des conséquences incertaines sur la zone euro du sauvetage de Chypre et dans l'attente d'un emprunt obligataire de l'Italie. L'indice CAC 40 perdait 8,46 points à 3740,18 points, après avoir rebondi de 0,55% la veille. Le marché parisien, qui a ouvert dans le vert, n'a que très brièvement profité de la hausse de Wall Street la veille, où le Dow Jones a atteint un nouveau record historique. Parmi les valeurs, Safran signait la plus forte baisse du CAC 40, après la mise en vente par l'Etat de 3,12% du capital. Les valeurs bancaires reculaient, illustrant la prudence du marché sur les conséquences du sauvetage de Chypre. BNP Paribas perdait 2,02% à 39,55 euros, Crédit Agricole 1,82% à 6,04 euros et Société Générale 1,44% à 25,37 euros. EADS perdait 1,22% à 40,43 euros, alors que l'Espagne est autorisée à céder jusqu'à 1,15% du capital d'ici le 9 avril. En revanche, LVMH prenait 2,36% à 134,40 euros, grâce à un relèvement de recommandation de "neutre" à "acheter" par Bank of America-Merrill Lynch. Havas (+1,29% à 4,96 euros) profitait également d'une recommandation en hausse de "neutre" à "acheter" par Citigroup. Lagardère prenait 0,24% à 29,28 euros. Arnaud Lagardère estimait, dans un entretien aux Echos hier, pouvoir réaliser une plus-value de 2 milliards d'euros en cédant sa participation de 7,5% dans le capital d'EADS. Beneteau gagnait 0,75% à 8,01 euros après avoir publié un chiffre d'affaires en hausse de 2,4% pour le deuxième trimestre 2012/13. Vetoquinol prenait 2,74% à 25,50 euros, grâce à une amélioration de sa rentabilité opérationnelle en 2012. En revanche, Fimalac lâchait 1,71% à 40,30 euros après avoir vu son bénéfice net sur 15 mois (1er octobre 2011/31 décembre 2012) atteindre 197,8 millions d'euros. Mauna Kea Technologies souffrait (-4,84% à 12,00 euros). La société a indiqué qu'elle comptait accélérer son développement cette année après des résultats 2012 conformes aux anticipations. Enfin, Sequana lâchait 3,75% à 7,18 euros après avoir enregistré en 2012 une perte nette de 119 millions d'euros. Londres: le FTSE en légère hausse grâce aux USA La Bourse de Londres évoluait en légère hausse hier matin, aidé par de bonnes statistiques américaines mais toujours prudent en attendant de connaître l'évolution de la situation à Chypre. L'indice FTSE-100 des principales valeurs prenait 4,02 points, soit 0,06% par rapport à la clôture de la veille, à 6 403,39 points. Tui Travel était en tête de l'indice, prenant 4,38% à 324 pence. Le voyagiste s'est montré optimiste pour ses résultats annuels hier, après avoir réalisé une bonne saison hivernale et alors que les réservations sont encourageantes pour l'été. Le secteur financier était en revanche dans le rouge, comme l'assureur Prudential (-1,46% à 1 082 pence), le gestionnaire de fonds Schroders (-1,03% à 2 108 pence) ou les banques Royal Bank of Scotland (RBS) (-0,94% à 283,3 pence) et Lloyds Banking Group (-0,64% à 47,3 pence). Au sein de l'indice FTSE-250 des valeurs moyennes, Icap chutait de 6,76% à 300,8 pence. Le courtier interbancaire a annoncé hier que son chiffre d'affaires avait chuté sur son exercice 2012/13, alors que la situation des marchés financiers reste "fragile et imprévisible". Francfort: le DAX peine à se maintenir à flot La Bourse de Francfort oscillait autour de l'équilibre hier en matinée, tirée vers le bas par deux valeurs de la banque et de l'assurance, Deutsche Bank et Allianz. Après un démarrage en légère hausse, l'indice vedette Dax s'effritait de 0,05% à 7 875,37 points. L'indice des valeurs moyennes MDax se maintenait aussi à l'équilibre (-0,06% à 13 383,80 points). Pour le soutenir, le marché pouvait aussi compter sur une nouvelle hausse du moral des consommateurs allemands, évaluée par le baromètre GfK, qui a atteint 5,9 points en mars, contre 5,8 points en février. La plus mauvaise performance du Dax était enregistrée par l'assureur Allianz (-1,43% à 106,75 euros), son acquisition de l'assureur turc Yapi Kredi Sigorta pour 684 millions d'euros n'étant pas bien accueillie. S'ils considèrent cette acquisition "stratégiquement intéressante", les analystes de Kepler Capital Markets jugent l'opération "trop chère", selon l'agence Dow Jones Newswires. Deutsche Bank faisait à peine mieux (-1,20% à 30,91 euros), après la décision de l'agence de notation Standard and Poor's de placer la note de la première banque allemande sous surveillance négative. Egalement en territoire négatif, Deutsche Telekom perdait 1,19% à 8,25 euros, alors que sa filiale américaine T-Mobile USA, en voie de fusion avec son concurrent MetroPCS, a annoncé qu'il allait vendre à partir d'avril l'iPhone, un produit manquant à son catalogue ce qui l'avait beaucoup pénalisé, mais aussi arrêter de subventionner les mobiles de ses clients. Dans le haut du Dax se trouvait SAP (+1,07% à 62,62 euros). Le géant allemand des logiciels professionnels a décidé de déménager les locaux de son département de l'Europe du sud à Athènes en vue de contribuer à la reprise de la Grèce. Le groupe de chimie-pharmacie Merck KGaA gagnait aussi 0,64% à 117,60 euros après l'annonce d'un placement réussi d'une nouvelle ligne de crédit de 2 milliards d'euros. Tokyo: le Nikkei progresse grâce au yen, mais à pas comptés L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé hier en légère hausse, de 0,18%, profitant d'un petit recul du yen face à l'euro et au dollar et par les performances de Wall Street la veille. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a augmenté de 22,17 points à 12 493,79 points. Il continue d'évoluer à des niveaux qu'il n'avait pas connus depuis septembre 2008, avant la panique déclenchée par la déconfiture de la banque américaine Lehman Brothers. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné pour sa part hier 0,20% (+2,05 points) à 1 046,47 points. L'activité a encore été plutôt importante avec 2,48 milliards d'actions échangées sur le premier marché. A la fermeture hier de la place tokyoïte, le dollar évoluait vers 94,75 yens et l'euro vers 121,75 yens, des niveaux un peu supérieurs à ceux du début de journée. Dans ce contexte mitigé, les valeurs ont évolué en ordre dispersé, certaines étant l'objet de très fortes variations en raison d'informations particulières les concernant. Les titres des constructeurs d'automobiles n'ont pas tous bénéficié du repli du yen: l'action Toyota a fléchi de 0,20% à 4 900 yens et Nissan de 0,54% à 922 yens, tandis que Honda a gagné 0,55% à 3 660 yens. Le titre du fabricant de pneumatiques Bridgestone a pour sa part augmenté de 2,44% à 3 155 yens. Du côté des fabricants d'électronique, l'action Panasonic s'est élevée de 5,20% à 708 yens, des investisseurs tablant sur des annonces positives jeudi, le groupe devant présenter son plan d'objectifs à moyen terme. Sony a quant à lui pris 0,54% à 1 675 yens. A l'inverse, Sharp a dévissé de 4,13% à 278 yens en raison de divergences publiques entre cette firme japonaise et son partenaire taïwanais Hon Hai. Wall Street: le Dow Jones bat un nouveau record historique L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a fini à un nouveau record historique la veille, porté par des chiffres économiques jugés encourageants et un apaisement des craintes concernant la zone euro: le Dow Jones est monté de 0,77% et le Nasdaq de 0,53%. Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average s'est apprécié de 111,90 points à 14 559,65 points, un niveau jamais atteint auparavant en clôture, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 17,18 points à 3 252,48 points. L'indice star de la Bourse américaine a ainsi repris sa course à des niveaux historiques interrompue le 14 mars après 8 records d'affilée, mais l'indice élargi Standard and Poor's 500, le plus suivi par les investisseurs professionnels, a échoué à battre son propre record. Il s'est adjugé 0,78% (+12,08 points) à 1 563,77 points, à moins de deux points de son propre sommet en clôture (1 565,15 points) atteint le 9 octobre 2007. La tendance haussière du marché a été nourrie, selon Dan Greenhaus, de BTIG par "l'optimisme général des opérateurs qui anticipent que la crise chypriote sera contenue et ne se propagera pas au reste de la zone euro". Les prix des logements ont augmenté en janvier pour le douzième mois d'affilée aux Etats-Unis et, si les ventes de maisons individuelles neuves ont baissé plus fortement que prévu en février, "elles se maintiennent à un rythme non négligeable", selon Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. Les commandes de biens durables ont connu un rebond en février, porté par le secteur des transports, qui a effacé leur chute du mois précédent. Le moral des ménages, très surveillé dans un pays dont la croissance économique dépend essentiellement de la consommation, est reparti en baisse, selon le Conference Board. Le secteur bancaire a repris des couleurs après avoir été pénalisé la veille par la situation chypriote: JPMorgan Chase a gagné 0,25% à 48,64 dollars, Morgan Stanley 1,14% à 22,22 dollars et Citigroup 0,76% à 44,83 dollars mais Bank of America a lâché 0,97% à 12,28 dollars. Goldman Sachs a grappillé 0,29% à 146,54 dollars après l'annonce de la transformation en actions, sans injection de nouveaux fonds, de bons de souscription de Warren Buffett, qui datent de la crise financière de 2008. L'action de la holding financière du milliardaire, Berkshire Hathaway, a avancé de 1,25% à 155 707,64 dollars. Le constructeur aéronautique Boeing, qui a fait voler lundi un avion 787 "Dreamliner", un modèle cloué au sol depuis janvier pour un problème de batterie, a progressé de 2,20% à 86,72 dollars. Dans le domaine agricole, le producteur américain de semences génétiquement modifiées Monsanto s'est apprécié de 4,42% à 103,79 dollars après avoir mis fin à un contentieux avec son concurrent DuPont (-0,29% à 48,97 dollars) qui va lui verser un minimum de 1,75 milliard de dollars pour l'utilisation de ses technologies dans le soja. Dans le secteur technologique, l'action du loueur américain de vidéos Netflix a profité d'un regain d'intérêt des investisseurs et s'est appréciée de 5,48% à 190,70 dollars.